Samarcande, Amin Maalouf

Par Sara
Voici typiquement un must read qui s'est toujours débrouillé pour me passer au travers des mailles du filet. Je m'étais promis de lire Les Désorientés, et je dois bien dire que j'ai légèrement blêmi devant l'ampleur de la tâche et le volume du livre.Du coup, je me suis rabattue sur Samarcande. Il faut savoir faire des compromissions, de temps à autre.

Le synopsis
Le récit nous emporte sur les traces d'Omar Khayyam, poète de la fin du XIXe siècle, et sur celles d'un manuscrit précieux englouti lors du naufrage du Titanic, au début du XXe s.
On y découvre les complots, la secte des Assassins, le destin du cadi et des hommes de pouvoir, dans la Perse du XIe siècle en proie aux invasions mongoles.
Mon avis
Mon sentiment sur Samarcande est assez partagé.
L'Orient qu'on y découvre est empreint de ferveur, d'enjeux politiques, territoriaux et religieux passionnants, cependant mon attention s'est dissipée pendant des pages entières, en dépit de la plume travaillée d'Amin Maalouf et de son indéniable talent.
J'ai peiné à ressentir la moindre émotion à l'endroit des protagonistes, qu'il s'agisse d'Omar, de Djahane (qui m'a cependant paru la plus intéressante), ou même Benjamin Lesage, qui fait office de narrateur.
Il y a toute la beauté de la Perse telle qu'on peut se la représenter, les mystères fascinants et tout l'exotisme qu'elle recèle, les destins de ceux qui approchent du pouvoir ou le détiennent sont grandioses ou, en tout cas, dignes d'être rapportés, mais force est de constater que mon enthousiasme n'a pas été débordant, y compris parvenue à la fin du roman.
Une découverte intéressante, qui parlera je l'espère davantage à d'autres lecteurs!
Pour vous si...
  • Vous êtes facilement attendri par les personnages hauts en couleur qui ont une fin précoce et pas du tout à l'image de leur envergure, comme les grands conquérants venus à bout de batailles légendaires et qui se font tuer bêtement par le premier gugus venu, lequel leur inflige en plus une lente et douloureuse agonie de plusieurs jours. Une fin pas très digne, quoi.
  • Vous trouvez qu'on n'a pas assez parlé du patrimoine disparu avec le Titanic en dehors de ce gros caillou bleu.

Morceaux choisis
"Et lorsque je penserai, plus tard, à cette ville, c'est une toute autre image que je garderai à l'esprit, l'image d'un homme merveilleux. Je ne parle pas d'Abou-Taher. Le plus bel éloge que l'on puisse faire à un cadi, ce n'est pas de vanter ses qualités, mais la droiture de ceux dont il a la charge." (à ne pas sortir du contexte)
Note finale2/5(pas mal)