Paul Cleave, né en 1974 à Christchurch, est un écrivain néo-zélandais. Après avoir travaillé comme prêteur sur gages pendant sept ans, il retourne à ses premières amours - l'écriture - et publie son premier roman, Un employé modèle en 2006 qui connaît un succès international. Son troisième opus, Nécrologie, date de 2009.
À la suite d’un drame personnel, Théodore Tate, un ancien flic à Christchurch, s’est reconverti en détective privé. Mandaté pour s’occuper d’une banale exhumation, celle du corps d’un directeur de banque dont la veuve est suspectée d’homicide, un glissement de terrain accidentel révèle la présence de trois cadavres immergés dans le lac qui borde le cimetière. Un tueur en série est-il à l’œuvre ? Lorsqu’en plus on découvre dans le cercueil, à la place du corps de l’honorable banquier, celui d’une jeune inconnue, ce n’est que la première cerise sur ce gâteau nauséeux.
J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce polar d’un écrivain qui m’était inconnu et je compte bien y revenir plus tard, pourtant je dois aussi confesser que tout du long, une partie de mon cerveau s’interrogeait sur cette intrigue abracadabrante - que je ne peux, comme toujours dans ces cas-là, pas vous dévoiler – mais qui ne manque pas de cercueils exhumés, de cadavres volés ou échangés, bref, ce qu’un esprit chagrin qualifierait de grand guignol. Ce préambule pour vous indiquer que je ne suis pas crédule, mais basta ! passons sur cette légère réserve.
Un bon polar que j’ai dévoré avec appétit, séduit par l’écriture et le ton général de ce bouquin qui nous font aimer ce Théodore Tate, même s’il nous en fait voir de toutes les couleurs, à nous lecteurs et à ses ex-collègues flics. On s’afflige du malheur qui l’a frappé deux ans plus tôt et dont nous ne découvrirons l’ampleur que petit à petit, on s’agace de le voir s’enferrer dans une enquête qu’il veut mener seul et contre la police, on enrage de le voir sombrer dans la déchéance alcoolisée qui le rend buté comme un âne. Mais le détective, narrateur, ne manque pas d’ironie sur lui-même et ses actes présents, tentant d’expier une faute d’hier, peuvent paraître une excuse recevable.
Le roman joue sur différents ressorts, le secret de la confession, l’éventuelle vengeance pour répondre à la mort de son enfant et cette question traditionnelle, la fin justifie-t-elle les moyens pour combattre le mal ? Le criminel, l’une des victimes et l’enquêteur partagent des actes répréhensibles à des degrés divers ce qui les lient face à la morale.