FAVAN, Claire. Serre-moi fort. Robert Laffont, coll. La Bête Noire, 2016, 368 pages, 20 €.
L'histoire :Méfiez-vous de qui vous tend les bras... " Serre-moi fort. " Cela pourrait être un appel au secours désespéré. Du jeune Nick, d'abord. Marqué par la disparition inexpliquée de sa soeur, il est contraint de vivre dans un foyer brisé par l'incertitude et l'absence. Obsédés par leur quête de vérité, ses parents sont sur les traces de l'Origamiste, un tueur en série qui sévit depuis des années en toute impunité. Du lieutenant Adam Gibson, ensuite. Chargé de diriger l'enquête sur la découverte d'un effroyable charnier dans l'Alabama, il doit rendre leur identité à chacune des femmes assassinées pour espérer remonter la piste du tueur. Mais Adam prend le risque de trop, celui qui va inverser le sens de la traque. Commence alors, entre le policier et le meurtrier, un affrontement psychologique d'une rare violence...
Ce que j'en ai pensé :OK. LA grosse claque que j'attendais depuis le début de l'année 2016, et même je dirais depuis d'Ingrid Desjours, lu en octobre 2015. Et, ils sont édités par le même éditeur, Robert Laffont, collection La Bête Noire. Etonnant ?
Bref, en un mot, . Dans ses personnages, dans son approche du thriller, dans sa construction, dans son style atypique.
Nous sommes face à deux personnages, deux victimes :
- Nick, adolescent dont la soeur aînée vient de disparaître. Déjà qu'avant ses parents ne juraient que par elle, mais alors là, c'est puissance dix. Nick en tant que personne à part entière n'existe plus.
- Adam, flic, dont la femme vient de mourir d'un cancer, qui voit ses enfants s'écarter de plus en plus de lui, et notamment sa fille qui ne cache plus sa haine envers son père.
Le roman est savamment construit, avec 3 parties : la première concernant Nick, la seconde Adam et la troisième et dernière la réunion des deux.
Il y a des scènes psychologiquement très dures , d'autres physiquement insoutenables . Malgré tout, il y a rien de véritablement gore pour ceux qui ne supporte pas l'hémoglobine.
Le tout est servi avec un style percutant , mais si fluide et bien écrit que les pages se tournent sans qu'on ne s'en rende compte.
De ce roman, on n'en ressort pas indemne. Les limites du bien et du mal sont effacées , et c'est précisément ce que j'attends d'un bon thriller. Et quand c'est une auteur française qui nous pond ça, pourquoi aller chercher outre-Atlantique ?!
Quand j'ai terminé l'épilogue, je me suis dit " Non, ce n'est pas possible, ça ne PEUT PAS être terminé ". Et en même temps j'étais tellement satisfaite que Claire Favan soit allée au bout de ce polar précisément de cette façon.
>> Je l'ai lu en numérique et compte bien me le procurer version papier car c'est indubitablement un thriller à garder dans sa bibliothèque !