Éditions 10/18 (2015) – 186 pages
Mot de l’éditeur :
1831. Mary une jeune fille de 15 ans mène une vie de misère dans la campagne anglaise du Dorset. Simple et franche, mais lucide et entêtée, elle raconte comment, un été, sa vie a basculé lorsqu’on l’a envoyée chez le pasteur Graham, pour servir et tenir compagnie à son épouse, une femme fragile et pleine de douceur. Avec elle, elle apprend la bienveillance. Avec lui, elle découvre les richesses de la lecture et de l’écriture… mais aussi obéissance, avilissement et humiliation. Un apprentissage qui lui servira à coucher noir sur blanc le récit tragique de sa destinée. Et son implacable confession. Nell Leyshon réalise un travail d’orfèvre avec ce portrait inoubliable, où vibre la voix lucide et magnifique de son héroïne.
Mon avis :
Au commencement de ma lecture, j’ai eu peur d’être déroutée car le récit ne contient ni majuscules ni virgules, mais j’ai été vite plongée dans l’histoire, et puis le style d’écriture concorde à merveille à celui d’une jeune paysanne.
Ici, nous suivons Mary une héroïne très attachante, qui malgré ce que la vie lui a fait endurer reste quelqu’un de très forte. Elle a quinze et elle n’a pas sa langue dans sa poche puisqu’elle dit tout ce qu’elle pense sans en mesurer les conséquences que cela pourrait avoir. Son franc parler apporte alors un peu d’humour à ce récit qui sans cela serait larmoyant.
J’ai beaucoup aimé la suivre à la ferme, où les conditions de travail de l’époque nous sont bien retranscrites, malgré que l’on a de la peine pour elle car son père est quelqu’un d’assez violent. De plus, elle et ses sœurs n’ont pas un moment de répit. Enfin, quand on apprend qu’elle va alors travailler chez le pasteur Graham, on se dit qu’elle sera plus heureuse, surtout quand il commence à lui apprendre à lire et à écrire, mais en faite elle va vivre quelque chose de terrible dont le lecteur ne peut être que surpris de voir la tournure que prend sa vie au presbytère.
« La couleur du lait » est un roman bouleversant dans lequel on suit la descente aux enfers de Mary, mettant de cette façon en avant la condition de la femme à cette époque. Aussi, le fait qu’il soit divisé en quatre parties rythmant de cette manière les quatre saisons, il nous plonge donc dans une ambiance différente à chaque fois.
En conclusion, une fois que l’on commence le livre on ne peut plus en arrêter sa lecture, tant que c’est captivant et que la plume de l’auteure est fluide et unique en son genre. Bref, c’est une histoire qui nous fend le cœur avec une fin qui nous chamboule et totalement inattendue.
Le chemin vers la pureté de l’âme passe par la pureté du corps.
Les gens ne voient pas le mal quand il est trop près d’eux.
C’est mieux de réfléchir avant que de parler ou de faire quelque chose.
Des fois la mémoire c’est bien car sans les souvenirs il ne reste rien de la vie. Mais d’autres fois elle retient des choses qu’on préférerait oublier et après on a beau essayer de s’en débarrasser elles reviennent quand même.