Le Voyage improbable (T2/2)

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Le Voyage Improbable, tome 2 »

Scénario et dessin de TURF,

Public conseillé : Tout public,

Style : Historique
Paru aux éditions « Delcourt », le 17 février 2016, 48 pages couleurs, 14.50 euros,
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L’Histoire

Le Professeur Schnaps et sa bande de folle-dingues (le mystérieux Fruchttück, Noodles, le gardien de phare et les deux jeunes étudiantes Alisée et Elisa) ont été projeté dans l’espace à bord du phare d’Ouestan.
Tandis que la vie s’organise gentiment, Fruchttück s’empare d’une arme et tire… pile dans son pied. L’homme agonise à terre mais reste toujours aussi désagréable. Heureusement, il y a plus de peur que de mal. La balle a traversé la chaussure sans aucun dégât.
Pour se défaire de ce risque une fois pour toute, le Professeur Schnaps jette l’arme par la fenêtre. En tombant sur le support rocheux qui sert de base au phare… une balle part et un gros bout part à la dérive dans l’espace…

Ce que j’en pense

Quel plaisir de retrouver le professeur Schnaps, l’affreux et inquiétant Kurt machin-Fruchttück et compagnie ! Je dois avouer que j’adore l’univers de Turf, l’auteur de la magnifique série “La nef des fous”, “Magasin sexuel” et “Gribouillis”.
Déjanté, loufoque, foldingue, frapadingue, mais surtout poétique, son monde est personnel et parfaitement accessible à tout lecteur (petit ou grand) qui veut se laisser embarquer.

Ce second tome est dans la lignée du premier volet. Le phare d’Ouestan continue, sur sa poussée initiale, son voyage vers l’infini et au-delà… Ah, non, ça c’est déjà pris. Disons plus prosaïquement qu’il s’élance dans l’espace vers la lune, hors de toutes contraintes scientifiques… Pourquoi ? PARCE QUE !!! Turf s’en moque comme de sa première chaussette et a décidé de faire fi de toute logique mathématique… et c’est plutôt rafraîchissant.

A bord de l’aéronef improvisé, les conflits et péripéties sont “quotidiennes”. Qui va avoir droit au lit pour dormir ? Qui va aller chercher les sempiternelles boites de petits-pois carottes pour les repas ? A part ces mini conflits d’organisation interne, Turf agrémente son “voyage” de quelques surprises. Perte d’un passager, alunissage imprévu et re-décolage, il s’amuse avec les éléments à sa disposition, sans chercher le spectaculaire.
C’est amusant, car le sujet est assez proche du “Château des étoiles” de Alex Alice et les références communes (Jules Vernes), mais le traitement de Turf évite toute effet de manche. Le résultat est beaucoup plus simple, tout autant poétique, mais manque (peut-être) de ce petit souffle épique qui parlerait à un plus grand nombre de lecteurs…

Au dessin, Turf s’amuse comme un petit fou. Les gueules de ses personnages sont expressives à souhait. le Professeur Schnaps et son cigare éternellement collé au coin des lèvres, la vilaine bouille de Fruchttück, j’addoooore.
Pour les connaisseurs de son oeuvre, il parsème son univers loufoque de références personnelles et récurrentes (pulls jacquard, bandes blanches et rouges…).
Enfin, les paysages de vide (pas si vide…) interstellaire sont le cadre idéal pour son dessin coloré, lumineux et poétique.

Pour finir, sachez que les éditions Delcourt on ajouté à la première édition de l’album une petite surprise, concoctée par TURF Himself. C’est un un montage en carton, à découper et à coller avec ses petites menottes, pour reproduire la -désormais fameuse- fusée-phare…
Merci TURF ! Le grand enfant que je suis resté s’est régalé de ce voyage “improbable” !



Cet article fait parti de « La BD de la semaine », rassemblé chez Yaneck, cette semaine. N’hésitez pas à regarder la sélection.