Chronique « Kaplan et Masson, tome 2 »
Scénario et dessin de Jean-Christophe Thibert,
Public conseillé : Adultes / Adolescents,
Style : Polar historique
Paru aux éditions « Glénat », le 2 mars 2016, 48 pages couleurs, 13.90 euros,
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L’Histoire
Rome, 18 décembre 1958. Le docteur Franzis-Chus est convoqué par la société secrète du Kreis (Ex-Nazis). Dans le petit hôtel particulier, il apprend qu’Hitler est toujours vivant !
Paris, le même soir. Nathan Masson, ex-champion universitaire de boxe, affronte sur le ring Françis Goulard, un as en mi-lourds. Mis en difficulté, il réussit néanmoins à terrasser son adversaire, devant les yeux satisfaits de son ami, le colonel Kaplan. L’officier du SDECE (services secrets français de contre-espionnage) est venu le rencontrer pour lui confier à lui et à ses deux ex-collègues Miss Beaumont et Watanabé Sensei, une mission. Il faut sauver Hitler, ou plutôt sa doublure (Jules Lantier) qui se cache à Rome. Les photos prises par les services secrets de la C.I.A. et du K.G.B. sont sans appel…
Ce que j’en pense
J’ai découvert Jean-Christophe Thibert sur sa première série “Le Marteaux des Sorcières” en 2003 (scénario fantastique de Siro). Son dessin classique et spectaculaire à la fois, servi par des couleurs directes, m’avait scotché. C’est avec un réel plaisir que j’ai découvert sa nouvelle série “Kaplan et Masson” avec le 1er tome (La théorie du Chaos) en 2009. Ah oui… 6 ans quand même…
Le 1er épisode (une histoire complète) avait été créé par Didier Convard, scénariste tout terrain aux nombreuses séries à succès (“Le triangle secret”, “Neige”, “Finkel”, “Roma”… pour ne citer qu’eux).
Avec ce second tome (Mon dieu, quel titre !!! “Il faut sauver Hitler”) Jean-Christophe reprend à son compte la série en solo. Il développe l’univers créé par Convard avec respect et des envies sans doutes plus personnelles.
Dans ce second épisode, il ne change pas une équipe qui gagne. Nous retrouvons donc le colonel Kaplan de la SDECE (l’espionnage français) qui fait équipe avec son ami Nathan Masson et ses acolytes (son équipe de barbouzes, la belle Line Beaumont et l’asiatique de service, Watanabee). La fine équipe se lance dans une mission de sauvetage de la doublure d’Hitler.
Bien entendu, tout dérape avec l’arrivée dans la danse du K.G.B. et de la C.I.A. venu flinguer le faux “Hitler”, et des ex-nazis, venus sauver leur Führer…
S’en suit une aventure hyper musclée et pétaradante, menée tambour battant, par un Jean-Christophe Thibert inspiré qui s’amuse comme un petit fou.
Vous l’aurez compris, l’époque (1958), la situation décalée et les barbouzes, tout fait référence au Polar français des années 60-70. Entre les décors minutieusement travaillés, les gueules à la lino Ventura, les flingues (et autres armes plus lourdes) qui crachent et les dialogues pimentés, on s’y croirait !
Moi, d’ailleurs, je ne boude pas mon plaisir. Je me suis plongé dans ce film-BD d’espionage avec un plaisir de cinéphile !
Si le scénario est déjà très plaisant, c’est sur le dessin que l’effet “Waouuu” se fait. Jean-Christophe Thibert est un dieu du trait “Ligne Claire”. Ses planches (très denses) semblent tout droit sorties d’un très bon “Blake et Mortimer”. Encrage soigné, détails en abondance, fluidité du trait et cadrages cinématographiques, il prouve une fois de plus son talent pour ce genre de dessin. Si vous aimez cela, vous allez adorer. Si les planches denses, les dialogues touffus et la foule de détails vous lassent, passez votre chemin. Au moins, vous ne pourrez pas dire que vous n’en avez pas pour votre argent.
En 48 pages, Jean-Christophe assure une aventure complète et le spectacle !