Fahrenheit 451
Auteur : Ray Bradbury
Éditeur : Gallimard
Collection : folio SF
Parution : octobre 2000 [1953]
Pages : 240
Prix : 5, 90 €
Note : ★★★★☆
J’étais depuis longtemps intriguée par ce livre, puisqu’il a notamment inspiré l’auteure de la série Library Wars. De plus, cet ouvrage de Ray Bradbury est considéré comme un classique de la littérature d’anticipation américaine. Je me suis donc plongée dedans sans savoir grand chose de l’histoire, mis à part qu’elle se déroule dans une société futuriste qui ne jure que par le virtuel et le futile et où les livres sont prohibés. Il me semble que savoir ça est suffisant pour se lancer sans se gâcher les surprises et rebondissements dont le livre est truffé.
J’ai adoré les cents premières pages. L’univers est complet et saisissant. On y trouve de multiples réflexions sur les livres et la lecture en général qui sont passionnantes et étonnamment actuelles. Le ton est parfois critique, mais le style reste très contemplatif. Toutefois la suite, bien que cohérente, m’a parue très violente et angoissante – ce qui est surement voulu –, toujours est-il que ça m’a quelque peu gênée : l’histoire s’accélère, tout se renverse d’un seul coup, on est pris dans l’action mais le tout devient assez glauque, ce qui met mal à l’aise et m’a un peu coupé l’enthousiasme du début.
Néanmoins, le tout reste très positif puisqu’une fois le livre commencé, il est très dur de s’arrêter dans sa lecture. Cela faisait longtemps que je n’avais pas été autant accaparée et fascinée par un roman. Le style est bon, fluide et prenant. L’auteur a su saisir l’étrangeté d’un univers dérangeant tout en instaurant une poésie parfois morbide, mais belle.
De plus, j’ai apprécié la profondeur du personnage principal qui est complexe – presque à en paraître fou – mais tellement réaliste ! Il se remet sans cesse en question, panique face à sa prise de conscience et ne sait plus que faire. L’auteur a su l’exploiter avec finesse, de sorte qu’on se sente en symbiose avec lui, qu’on cherche à le comprendre en toute situation et qu’on ressente ce qu’il ressent. Enfin, j’ai aimé la façon dont l’auteur à mis en avant, au sein même de son récit mais aussi du caractère de ses personnages, l’optimisme qui pourtant paraissait étranger à cette société.
J’ai été surprise de voir que les problématiques du livre sont toujours d’une pertinence incroyable. Bien que Ray Bradbury ait décrit cette société futuriste dans les années 50, elle ressemble étrangement à la nôtre (on y voit des semblants d’écouteurs, d’écrans plats, de télé réalité…). Impossible de dire qu’il n’était pas visionnaire ! Il y a aussi beaucoup de réflexions sur les problèmes sociaux qui découlent de la prédominance du virtuel et de l’abandon de la culture au profit d’une mainmise des médias sur une population vide de tout objectif et de tout bonheur. C’est en tout cas une lecture qui ne laisse pas indifférent et qui pousse à la remise en question.
« Savez-vous que les livres sentent la muscade ou je ne sais quelle épice exotique ? J’aimais les humer lorsque j’étais enfant. Seigneur, il y avait des tas de jolis livres autrefois, avant que nous les laissions disparaître ».
Et vous, avez-vous lu ce livre ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? Si non, vous tente-t-il ?
∼ Val ∼