Je reste partagé en refermant le nouveau roman de Pierre Lemaitre, Trois jours et une vie.
D'un côté, j'ai passé presque une vie en compagnie d'Antoine, un gamin puis un homme, littéralement électrifié par la culpabilité et la peur. Pierre Lemaitre, malgré quelques digressions, parvient mettre des mots simples empreints de poésie sur un véritable cancer qui ronge son personnage principal.
D'un autre côté, on se retrouve plongé dans un fait divers terriblement banal et déjà abordé à de multiples reprises par d'autres auteurs de romans noirs.
Alors oui, Pierre Lemaitre joue la carte de l'imprévisible, quitte à user en fin de roman de certaines facilitées...
Mais l'atout majeur de ce roman tient dans le fait que Pierre Lemaitre parvient à unir Antoine à son lecteur, à faire battre leurs cœurs sur le même rythme. Un rythme sourd et enivrant qui ne vous lâchera pas avant d'avoir tourner l'ultime page.
Trois jours et une vie est disponible depuis le 2 mars dernier aux éditions Albin Michel.
Présentation de l'éditeur :
« À la fin de décembre 1999, une surprenante série d'événements tragiques s'abattit sur Beauval, au premier rang desquels, bien sûr, la disparition du petit Rémi Desmedt.
Dans cette région couverte de forêts, soumise à des rythmes lents, la disparition soudaine de cet enfant provoqua la stupeur et fut même considérée, par bien des habitants, comme le signe annonciateur des catastrophes à venir.
Pour Antoine, qui fut au centre de ce drame, tout commença par la mort du chien... »
P.L.
Le nouveau roman de Pierre Lemaitre, Goncourt 2013.
Frédéric Fontès, www.4decouv.com