L’écume du voyageur ⋆ Jean-Bernard LEMAL

Par Readinglovetime @ReadingLovetime

 Je remercie Harald chez IS Edition pour sa confiance et ce Service Presse.

Résumé de l’éditeur:

Paris. De retour d’un reportage sur la libération de Nelson Mandela, Markus Lanier, reporter, décide de se changer les idées dans une vente aux enchères à Sotheby’s. Pris au jeu, il enchérit et acquiert un lot d’albums ainsi que du vin ayant appartenu à une certaine Jeanne Mayeux.
Au sortir de l’hôtel des ventes, il est abordé par Georges Williams, un Sud-Africain qui souhaite lui racheter ses albums et le menace devant son refus. Intrigué, Markus plonge à corps perdu dans l’étude des albums.
Il y découvre, rédigés à l’encre sympathique, les destins croisés de Hans, un Allemand recruté à vingt ans par le tout récent FBI, et de Ester, juive de Palestine, envoyée dans un pensionnat suisse en 1925 pour servir la cause sioniste.
En filigrane, Markus apprend l’existence d’une mystérieuse « écume du voyageur », qui le poussera à enquêter aux quatre coins du monde…

Ma chronique :

Il est vrai que ce genre de lecture n’est pas celui que j’ai l’habitude de lire, cependant, je ne souhaite pas m’enfermer dans un genre particulier. C’est pourquoi, lorsque Harald chez IS Editions m’a proposé ce titre « L’écume du voyageur », je me suis dit « pourquoi pas » et croyez-moi, j’ai vraiment bien fait car c’est un très joli coup de cœur 💖.
Markus Lanier rentre d’Afrique du Sud où il était en reportage pour couvrir la sortie de prison de Nelson Mandela, emprisonné durant 27 ans. De retour en France, il se retrouve encore sous le choc émotionnel éprouvé sur les terres africaines et face à la réalité de la vie parisienne, il se sent déboussolé.
Déboussolé face à ce monde froid, distant où chacun se fond dans la masse. Pour lui qui vient de vivre « l’une des heures les plus intenses d’une humanité en perte de repères », le retour s’annonce difficile moralement. En effet, emporté par une vague humaine africaine pleine de joie il y a quelques heures, il se retrouve maintenant projeté dans un monde d’ignorance, où les gens qu’il croise sont préoccupés par leurs petits soucis du quotidien. Une balade pour retrouver ses repères le mène devant les bureaux de Sotheby’s. Une vente aux enchères de biens appartenant à James Caldwell, un lord anglais y est organisée. Cette vente est précédée par celle des biens de Jeanne Mayeux, une femme comme une autre…
Markus, intrigué par le souvenir de cette inconnue décide d’assister à la vente. Sa curiosité l’amène à enchérir sur un lot regroupant des livres, un Atlas et un album de photos. Bien qu’en concurrence avec un autre acheteur, Markus remporte la vente. Dans son élan, il devient aussi le propriétaire d’une collection de vins de diverses origines. Cependant, l’acheteur malheureux du premier lot l’interpelle peu après pour lui proposer de racheter l’ensemble. Il s’agit de Georges Williams, un homme âgé aux cheveux blancs, au visage tourmenté et qui a l’accent acidulé typique des Africains du Sud. La manière dont cet homme, soi-disant proche de la famille de Jeanne Mayeux, semble vouloir à tout prix posséder ce lot, éveille la curiosité de Markus. Il se met à imaginer que les livres et albums photos recèlent bien plus que ce qu’ils ne laissent paraître. C’est pourquoi il décline l’offre de l’homme insistant.
Georges Williams tente tout de même de le faire revenir sur sa décision en l’avertissant qu’il pourrait se retrouver à faire de mauvaises rencontres. Malgré cette menace, et ne sachant pas dans quoi il allait mettre les pieds, Markus campe sur sa position et refuse fermement la proposition de rachat.
A-t-il bien fait d’acquérir ces biens ? Est-il prêt à affronter l’histoire et les tourments de Jeanne Mayeux ? Que va-t-il découvrir ? La mort de Jeanne est-elle naturelle ?
Un certain nombre de questions auxquelles vous ne trouverez les réponses qu’en vous plongeant dans ce roman passionnant.
Tout comme Markus j’ai voyagé au gré des cartes postales de Jeanne lui servant de journal intime. Ces éléments qui permettent à Markus de retracer les épisodes de la vie de Jeanne. Une vie pleine de solitude, du moment où elle s’appelait encore Ester Meir, et lorsque de force, elle a dû quitter son Kibboutz et sa famille en Palestine pour intégrer une école dans les Alpes Suisses. Le destin de cette jeune femme est hors du commun, elle est l’élue. Celle qui mènera à bien l’expansion de la population juive vers l’Afrique face à la montée du nazisme qui s’étoffe de plus en plus durant les années d’avant-guerre 39-45. Le but est de ramener le peuple juif vers la Terre Promise.
Au fil des pages, en parallèle des découvertes sur Ester/Jeanne, nous faisons la connaissance de Hans Gropius un jeune allemand très intelligent mais empli de solitude familiale et sociale qui le conduit à développer une double personnalité. Le destin de ce jeune homme est lui aussi hors du commun, les hautes autorités américaines voient en lui un espion hors pair qui parviendra à s’infiltrer parmi les acteurs de la montée du nazisme.
Leur quête partagée de l’Idéal va les mener sur le même chemin. Une rencontre entre un homme et une femme que tout sépare mais qui ont tellement de choses en commun et plus particulièrement leur solitude.
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Une plume remarquable, qui se lit merveilleusement bien, une histoire prenante qui pousse à vouloir absolument en savoir plus sur la vie de cette femme et de cet homme. Les descriptions sont parfaites, je n’ai eu aucun mal à me représenter le cadre de vie des personnages ou les paysages. Pour moi, ce roman est une belle découverte, je n’imaginais pas qu’il me plairait autant.
Une histoire très riche de connaissances, de faits historiques, de suspense, d’aventure, qui nous fait voyager à travers la Palestine, la Suisse, les Etats-Unis, l’Afrique, la France et l’Australie. Le tout sur un fond de romance entre deux êtres que tout oppose, moi je dis BRAVO monsieur Lemal 😍 Vous m’avez emportée dans votre roman pour lequel j’ai eu un très joli coup de coeur.
Vous m’avez touchée à tel point que j’ai versé quelques larmes plusieurs fois tellement j’étais émue par l’histoire d’Ester et Hans. Cet amour impossible, semé d’embûches, mais pourtant présent dans le cœur et l’âme de chacun, jusqu’à leur fin de vie. Et que dire à propos de Markus ?… Je ne trouve pas les mots assez forts alors je lui dirais tout simplement « Un grand Merci ».
C’est avec un immense plaisir que je lirai les autres romans de Jean-Bernard Lemal et je remercie une nouvelle fois Harald pour cette merveilleuse découverte