"Je vais vous dire ce que je voudrais pour mon enterrement : des garçons nus et gémissants sur mon cercueil, des roses blanches par milliers tombées d'un avion sur Saint-Germain-des-Prés, une messe oecuménique dans l'église de mon village provençal, mes amies Jeanine et Colette, soixante-quinze ans, en minijupe à fleurs, chapeau à larges bords et lunettes noires, une fête au champagne qui se terminerait dans la piscine par une nuit de pleine lune, un lâcher de lucioles qui repeuplerait le Luberon pour les siècles des siècles, amen.
Donne di sogno, banane e lamponi, femmes de rêve, bananes et framboises. Comme dans la chanson de Paolo Conte.»
De Nous sommes tous des enfants de Cassius Clay à Il pleuvait quand je suis partie, en passant par Quelque chose comme du bleu, Simonetta Greggio souligne une fois de plus qu'elle sait conjuguer l'amour à tous les temps.
Avis
Dans cet ouvrage ce sont sept nouvelles que l'auteure nous offre, toutes différentes les unes des autres et traitant de sujets variés mais qui ont en commun le fait de ne pas vraiment faire rêver et pourtant les mots nous emportent et nous font voyager en Italie.
Ces nouvelles parlent d'amour à travers la dureté de la vie comme celle consacrée à un jeune vénitien juif rescapé d'Auschwitz, ou de la mort à travers l'histoire d'un homme face à un problème de concession de cimetière et de ces corps qui ont absorbé tant de conservateurs qu'ils ne se décomposent même plus. Ma préférence est tout de même allée à la nouvelle intitulée "Signor Giudice", la lettre d'un tueur de Cosa Nostra adressée au juge antimafia lui signifiant sa mort prochaine. Malgré ces thèmes sombres la dernière nouvelle est pleine d'humour, il est question d'une femme qui imagine son enterrement notamment ce qu'elle voudrait qui s'y passe et les personnes à inviter.
Certaines nouvelles sont très émouvantes d'autres ne sont pas tout à fait compréhensible, disons que pour ma part je n'ai pas su où l'auteure voulait amener le lecteur, il est toutefois évident que c'est avec une grande tendresse que Simonetta Greggio partage avec le lecteur un morceau de son Italie.
Tag(s) : #Livres, #Flammarion, #Greggio