Les intégrales Disney chez Glénat

Par Loulou Coco

Je vous présente aujourd’hui un petit coup de cœur pour une collection de chez Glénat. Depuis quelques années, cette maison d’édition a sorti une collection spéciale Disney où elle publie des intégrales d’œuvres des grands artistes qui ont contribué à la célébrité de l’empire Disney.

J’ai personnellement porté mon dévolu sur trois de ces intégrales, mais il y en a d’autres dans la collection Disney. Je vais vous parler de celles que je connais. Je les présente par ordre de découverte pour ma part, je ne prends pas en compte les dates de parution.

L’intégrale Don Rosa : La grande épopée de Picsou

C’est donc avec cette intégrale que j’ai commencé ma découverte de l’univers Disney sous une autre facette que les dessins animés ou les quelques pages éparpillées dans certains magazines que je lisais dans ma jeunesse.

Je ne suis pas une fan absolue de Picsou, Donald ou Mickey, mais j’étais curieuse de ce que ces ouvrages pouvaient receler et je ne suis pas déçue !

Il faut savoir que les personnages de Disney ont eu plusieurs papas. Un vrai papa, celui de départ, le créateur, mais puisque les personnages existent depuis tant d’années, il a bien fallu remplacer les dessinateurs à un moment. Ou bien, certains auteurs ont repris des personnages inventés par d’autres, pour les étayer et leur créer des histoires propres.

C’est exactement ce qu’a fait Don Rosa. Carl Barks n’est pas le papa originel de Donald (ce personnage est né dans les années 1930, Barks l’a repris vers 1950), mais il en est le plus connu. Parlez à un fan de Donald de son dessinateur, il mentionnera forcément Carl Barks. De plus, il a tout de même créé plusieurs des personnages liés à la famille Duck. Mais dans ses histoires, Picsou n’était qu’un personnage secondaire, dont on ne connaissait pas bien la vie. Jamais Carl Barks n’a raconté de long en large comment Picsou est devenu si riche et si avare. Finalement, c’est un de ses disciples et admirateurs, Don Rosa, qui va s’atteler à la tâche. Il reprendra le personnage de Picsou et créera autour de lui tout un monde, avec un tas d’histoires qui lui arrivent.

Oui, on voit un bout de doigt… Parce que je ne veux pas casser les dos des livres pour prendre des photos bien à plat et que je n’ai pas eu le temps de les retoucher… Vous avez donc droit à des photos de bouts de doigts dans cet article !

Dans l’intégrale Don Rosa, on retrouve donc toutes les histoires qu’il a écrites à propos de Picsou. Ainsi que quelques-unes sur Donald ou ses trois neveux. Le principe des intégrales Disney chez Glénat est de publier les histoires par ordre chronologique de leur première parution. Mais les ouvrages dédiés à Picsou commencent par deux tomes qui présentent Picsou dans sa jeunesse, sans prendre en compte l’ordre de parution originale. L’ordre choisi pour les histoires de ces deux premiers tomes est l’ordre de la vie de Picsou. On y découvre le canard avare dans son enfance, sa jeunesse, son adolescence, son début de vie adulte, jusqu’à son installation à Donaldville dans son énorme coffre au milieu de cette mystérieuse colline, Killmotor. Toutes ses histoires ont été écrites à des moments différents de la vie de Don Rosa et sont parfois espacées de plusieurs années dans leur écriture. Mais c’est très judicieux de les avoir ici réunies dans l’ordre chronologique de la vie de Picsou, car c’est très intéressant. Je suppose que pour les grands fans qui ont connu ces récits dispatchés, c’est excitant de les retrouver ici dans le bon ordre. Mais même pour les non-avertis (comme moi), c’est d’un grand intérêt. Je dirais même que c’est ce qui m’a permis de tomber sous le charme de ces collections. Les autres tomes de l’intégrale de Don Rosa et les œuvres sur Donald et Mickey sont classés par ordre de parution, ce qui est finalement moins attrayant (mais logique, je l’admets). J’aurais peut-être moins accroché si je n’avais pas commencé ma lecture par les ouvrages sur Picsou, dont j’ai trouvé la jeunesse palpitante.

Les autres tomes regroupent donc les histoires de Don Rosa par ordre de parution. Ayant eu un coup de cœur pour les deux premiers tomes, je suis tout autant sous le charme des suites. Mais c’est aussi grâce à l’auteur des commentaires entre chaque histoire. En effet, ce n’est pas juste un regroupement d’histoires, les unes à la suite des autres, sans plus de détails. Dans ces ouvrages, Don Rosa lui-même a commenté son travail. Après chaque récit, il explique comment il l’a conçu, pourquoi il a voulu travailler sur tel thème, pourquoi il a imaginé Picsou ainsi… On s’aperçoit que ce n’est pas juste un travail « rigolo », mais que toutes ses œuvres sont minutieusement pensées. Il estime lui-même ne pas être très bon dessinateur (moi j’aimerais bien savoir faire le 10e de ce qu’il fait…) et est très critique vis-à-vis de son travail (ah, les artistes…). Il révèle aussi que d’infimes détails dans chaque histoire se rapportent au travail de Carl Barks, son maître. La marque d’une boîte de conserve ou encore la façon dont s’habille Picsou, ne sont pas forcément de l’invention de Don Rosa. Il a étudié très spécifiquement tous les écrits de Carl Barks pour débusquer le moindre indice qui le mènerait sur la piste de la vie de Picsou et s’en est inspiré pour ses histoires. Carl Barls peut avoir une seule fois évoqué un pays dans lequel est allé Picsou et Don Rosa l’a noté et a créé une histoire autour de cet infime détail. C’est un vrai travail de recherche, de professionnel et un petit peu de fou qu’il a mené pendant toutes ces années.

Après la lecture des cinq 1ers tomes, je suis vraiment tombée amoureuse du travail de cet américain. Sa modestie et sa force de réussite jouent beaucoup dans son travail, cela se ressent en permanence et c’est prenant.

Pour le plus grand plaisir des fans, il a également placé dans chaque première case de chaque histoire une petite dédicace à son mentor. En minuscule, quelque part dans cette case, se cachent les lettres D.U.C.K. En plus du fait que cela signifie « canard » en anglais, ces initiales veulent également dire « Dedicated to Unca Carl from Keno » (Keno étant l’un des prénoms de Don Rosa). C’est donc une chasse au trésor qui s’ouvre à tous les lecteurs. D’autant plus que certains éditeurs avaient à l’époque refusé la dédicace de Don Rosa et l’avait fait enlever. Pour cette édition en intégrale, toutes les dédicaces ont été replacées comme Don Rosa les avait voulues. Dans chacun des tomes de l’intégrale, les pages de fin sont réservées aux solutions et indiquent où se cachent ces fameuses lettres. Je vous avoue que je prends un malin plaisir à débusquer cette dédicace avant chaque histoire !

Petit plus de cette série : le tome 1 comprend une affiche de l’arbre généalogique des Duck. Il existe même un coffret regroupant les deux premiers tomes, qui comporte la première pièce de Picsou.

Et le petit moins : un certain nombre de fautes d’orthographe se dissimulent encore dans les textes, notamment les dialogues. Pareil pour les autres séries dont je vais vous parler.

7 tomes étaient prévus et la saga vient de se clore avec la parution du dernier tome en janvier 2016.

L’intégrale Carl Barks : La dynastie Donald Duck

J’ai poursuivi ma découverte de l’univers Disney avec La dynastie Donald Duck.

Ici encore, tous les tomes regroupent les histoires par ordre chronologique de production. Le travail effectué par Carl Barks est tellement colossal qu’un seul tome regroupe les histoires confectionnées sur un ou deux ans maximum. Et le tout fait 24 tomes !

Cette fois, pas de commentaires par le papa (il est décédé en 2000) sur chaque histoire, mais juste un petit encart en début de récit pour donner quelques détails. On a également à chaque début d’ouvrage et à chaque fin, un prologue et un épilogue qui donnent des infos supplémentaires sur la vie de Barks et son travail (que ce soit celui effectué pour Disney ou pour d’autres compagnies). Le tout est très intéressant. Il faut préciser que les encarts avant chaque histoire (et il en est de même pour l’intégrale Don Rosa) donnent les dates de parution de l’histoire et dans quel magazine elle a été publiée. Pas de grand intérêt pour moi, mais certainement un petit trésor pour les collectionneurs.

L’intérêt de ces ouvrages n’est donc ici pas exactement le même que ceux sur Picsou. Ici c’est vraiment un but de collection. L’effet documentaire est moins présent, en tout cas pas de la même façon que pour les Picsou. Mais cela reste très impressionnant de voir toutes ces histoires regroupées et ce sont des lectures ludiques que j’aime faire pour entrecouper d’autres livres plus imposants. D’autant que cela se lit facilement et finalement dans l’ordre que l’on souhaite.

Un détail qui a fait fondre mon cœur (et fera fondre mon porte-monnaie) c’est le soin apporté à l’objet livre en lui-même (c’est la même chose pour Picsou d’ailleurs). Les ouvrages sont soignés, avec de très belles couvertures, et, surtout, la tranche prévoit de former un dessin quand on possède tous les tomes. Dans une bibliothèque c’est la classe ! Je possède déjà les 5 premiers tomes de Picsou par exemple, et je trouve que c’est du plus bel effet !

Bon par contre, c’est vrai qu’il faut le vouloir pour tout collectionner, car on est quand même à 30€ le tome. Mais ils les valent vraiment.

24 tomes sont prévus pour la série sur Donald. Ils en sont au 18e, qui est sorti en novembre 2015. Le 19e est prévu pour mars 2016.

L’intégrale Floyd Gottfredson : L’âge d’or de Mickey Mouse

Après un petit tour du côté des canards, je n’ai pu résister à l’envie de découvrir Mickey. Autant vous le dire tout de suite, j’ai été totalement bluffée par ces ouvrages. Editorialement parlant, ils sont un mix entre la saga de Picsou et celle de Donald. Dans le sens où Floyd Gottfredson était déjà décédé au moment de la publication de cette intégrale, donc il n’a pas pu expliquer lui-même certains détails sur chaque histoire, comme Don Rosa. Mais les éditeurs n’ont pas fait comme Picsou avec un simple encart sur des détails techniques au début de chaque récit, ils ont tout de même consacré une ou deux pages d’explications, le tout tiré d’archives, pour agrémenter chaque histoire. C’est vraiment très très intéressant.

J’ai également été surprise par ces livres parce que, autant je connaissais mal Picsou et Donald, autant Mickey a fait partie plus prenante de mon enfance. Magazines et dessins animés m’ont passionnée dès le plus jeune âge. Mais ici on découvre le Mickey qui était destiné aux adultes, j’ai donc appris à connaître un autre personnage. Et les autres protagonistes aussi sont légèrement différents, par rapport à ce que je connaissais enfant. Dingo est beaucoup plus stupide que ce que je pensais ! Et Minnie un peu moins niaise, maniérée et princesse. C’est très agréable de parcourir ce monde avec une autre vision.

Ce qu’il faut savoir, c’est que les histoires de Picsou et Donald, dont j’ai précédemment parlé, étaient publiées en entier, d’un coup, dans les magazines. Pour les histoires de Floyd Gottfredson ce fut différent. Ces histoires paraissaient par bande dans les magazines quotidiens et il fallait donc aux lecteurs des jours, voire des semaines, pour connaître le récit en entier. C’est évidemment un avantage ici de pouvoir tout découvrir d’un coup, mais c’est aussi intéressant de voir comment les découpages dans le récit avaient été faits par l’auteur, avec le suspens à entretenir, les détails à ne pas trop étaler, mais à suffisamment dispatcher pour donner envie de continuer… Un très bon travail d’artiste.

Et entre les reconstitutions de ces histoires, nous sont également montrées les bandes dominicales, qui sont des histoires courtes et souvent plus humoristiques. Par le même coup, plus accessibles aux jeunes lecteurs.

A la fin de chaque tome, nous sont réservés de petits bonus, où des détails sont donnés sur différents points de l’histoire de Mickey, comme une interview de Floyd Gottfredson, le rapport entre Mickey et le cinéma, une fiche descriptive d’un personnage en particulier…

Dernier petit élément : alors que les intégrales Picsou et Donald sont d’un format pas trop imposant (17,5 x 25 cm, mais bon, ils sont très épais, car imprimés sur du beau papier), avec une couverture plutôt souple, l’intégrale de Mickey est beaucoup plus grand (29 x 37cm) et avec une couverture cartonnée rigide et épaisse. C’est beaucoup plus compliqué à ranger dans une bibliothèque, mais ce n’est pas grave, parce que ça fait trop classe ! Bon par contre, oubliez le fait de pouvoir le lire dans votre lit, allongé, en le tenant à bout de bras…

L’intégrale compte douze tomes, qui sont tous déjà sortis.

Ceux que je vous ai présentés sont les intégrales les plus conséquentes de cette collection Disney et, selon moi, les plus intéressantes, car avec un vrai engagement documentaire, explicatif et c’est une petite mine pour les collectionneurs ou ceux qui veulent découvrir cet univers sous un autre angle. Mais il existe d’autres sorties Disney chez Glénat. Qui valent un peu moins le coup d’œil car ne sont pas classiques, mais certains valent d’être cités tout de même :

  • Les plus belles histoires des castors juniors (2 tomes)
  • L’abominable Pat Hibulaire (1 tome)
  • Il y a quelques tomes où on retrouve les Rapetou

Bonne lecture les loulous !