Chronique « Le Mystere du monde quantique »
Scénario de Thibault Damour & Mathieu Burniat, dessin de Mathieu Burniat,
Public conseillé : Adultes / Adolescents,
Style : vulgarisation scientifique
Paru aux éditions « Dargaud », le 11 mars 2016, 160 pages noir et blanc & couleurs, 19.90 euros,
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L’Histoire
Bob et son chien Rick partagent une nouvelle aventure sur la lune, quand soudain une météorite s’écrase, emportant Rick dans la mort.
Quelques temps plus tard, Bob déprime dans son salon. C’est moins drôle depuis que Rick est “parti”. Mais le chien empaillé s’adresse à son maître et l’entraîne dans une nouvelle enquête. Il faut résoudre le mystère du monde quantique. Première étape : rencontrer le physicien Max Planck, qui lui explique sa découverte de la constate fondamentale…
Ce que j’en pense
Visiblement, la vulgarisation scientifique en bande dessinée est une véritable tendance de fond. Après les documentaires et reportages, voici le temps de l’explication !
Que ce soit au lombard, avec une collection entièrement dédiée, ou via quelques albums, comme ce “Mystère du monde quantique”, il est temps de parler au lecteur avec maturité, et lui proposer des contenus pédagogiques et funs en même temps.
Cette idée n’est pas pour me déplaire. J’ai toujours aimé lire les ouvrages de vulgarisation qui me donnaient l’impression de tout comprendre. C’est donc avec un intérêt gourmand que j’ai ouvert cet album.
Le duo Mathieu Burniat (dessin et co-scènario) et Thibault Damour (scénario) nous offre un album à la frontière entre BD et ouvrage scientifique. Pour nous expliquer les principes des mathématiques quantiques, ils nous font voyager avec Bob, personnage principal et ingénu en chef, dans le temps et l’espace. Tour à tour, Bob rencontre Max Planck, Albert Einstein, Louis de Broglie et Erwin Schrödinger. Avec lui, nous sommes invités à aborder les différentes équations de ces théoriciens et leur signification dans le monde “réel”.
La démonstration, tout en restant ludique, est vraiment bien menée. Les quelques gags qui agrémentent l’album ne sont là que pour donner des respirations, et le fond (équations et principes mathématiques) sont expliqués avec une belle pédagogie.
Cerise sur le gâteau, Damour et Burniat se permettent de montrer les divergences de points de vue des maîtres de pensée…
A mon avis, l’album est accessible à des élèves de niveaux lycée, qui ont intégré les notions physiques moléculaires classiques. Même si ces notions sont lointaines pour moi, j’ai suivi avec facilité et plaisir les démonstrations.
Comme vous pouvez l’imaginer, le fond mathématique est parfaitement maîtrisé, grâce au travail de Thibault Damour. Ce professeur de physique théorique à l’Institut des hautes études scientifiques est un spécialiste de la relativité générale et ça se sent.
Coté dessin, le trait nerveux et un “presque enfantin” de Mathieu Burniat m’a surpris. Bob, avec sa gosse tête est entouré de physiciens caricaturaux et de décors sobres. Traités en noir et blanc et niveaux de gris, les planches sont “animés” par quelques ajouts de couleurs qui “focusent” ou expliquent les concepts mathématiques.
Enfin, le travail de visualisation, qui passe quelquefois par des métaphores, est parfaitement adapté au média.
Pour résumer, quand un prof de mathématique relative et un dessinateur s’associent pour expliquer les notions aussi complexes que les mathématiques quantiques, moi je dis chapeaux messieurs. Exercice (périlleux) réussi !
Cet article fait parti de « La BD de la semaine », rassemblé chez Stephie, cette semaine. N’hésitez pas à regarder la sélection.