Amis lecteurs, je reviens aujourd'hui avec une chronique d'un roman qui est en train de beaucoup faire parler de lui sur les blogs. J'ajoute à ce débordement d'enthousiasme ma petite pierre, mon gros coup de coeur, mon avis sur cette jolie pépite...
"Les derniers jours de Rabbit Hayes" est le premier roman traduit en français d'une certaine Anna McPartlin, irlandaise qui a "fait une carrière dans le stand- up" (je ne sais même pas ce que cela veut dire), avant de se mettre à l'écriture.
En neuf petits jours, nous suivons la famille Hayes, qui accompagne les derniers moments de Mia, dite Rabbit, qui est en train de perdre bataille contre le cancer.
Autour de Rabbit, ses parents Jack et Molly, sa fille de 12 ans, Juliet, ses frères et soeurs, ses neveux, sa meilleure amie, Marjorie. Tous se soutiennent pour ne pas tomber, se succèdent au chevet de Rabbit, se préparent à l'inévitable, et aux questions délicates qui en découlent (qui prendra soin de Juliet, les funérailles à organiser, ...).
En parallèle, nous plongeons avec Rabbit dans ses souvenirs, et surtout dans le sillage de Johnny, son grand amour perdu, qu'elle retrouve à chaque dose de médicament, à chaque plongée dans le tunnel de l'inconscience. C'est par ce biais-là que nous découvrons qui fut Rabbit, sa jeunesse, son amour condamné, sa force et son courage.
Les proches, autour du lit de la mourante, s'engueulent joyeusement, pleurent, rient, partagent des souvenirs, se serrent les coudes.
Ce roman, autour d'un thème grave et pas follement réjouissant (la fin de vie et le deuil), parvient à nous faire rire plusieurs fois, surtout grâce à sa galerie de personnages attachants.
Le lecteur est prévenu, en commençant le livre, que Rabbit ne s'en sortira pas, que nous suivons ici ses derniers jours, qu'il n'y aura pas de happy end. Cela pourrait être terriblement plombant.
Et pourtant.
Et pourtant, on se prend à encourager Molly, la mère, qui poursuit l'oncologue les bras chargés des dossiers qu'elle a sortis d'Internet, et qui prouvent qu'il se trompe, que sa fille s'en sortira. On l'aime, Molly, on la voudrait pour maman. Elle est extraordinaire, de ténacité, et d'humour, malgré la situation.
Et pourtant, on rit, on sourit, on suit avec délice cette famille
"souvent chaotique, parfois exaspérante et toujours très aimante"
C'est un roman qui fait du bien, et je sais que c'est étrange de dire cela à propos d'un bouquin qui a quand même tout pour être triste.
La couverture est magnifique, aussi, minuscule détail, mais qui ajoute encore un point au coup de coeur immense qu'est ce roman, à partager, à faire lire, à savourer ...
"Les derniers jours de Rabbit Hayes", Anna McParlin, Le Cherche Midi, 2016