No et moi – Delphine de Vigan

Éditions Le Livre de Poche (2009) – 248 pages

No et moi

Mot de l’éditeur :

Elle avait l’air si jeune. En même temps il m’avait semblé qu’elle connaissait vraiment la vie, ou plutôt qu’elle connaissait de la vie quelque chose qui faisait peur. D. V.

Adolescente surdouée, Lou Bertignac rêve d’amour, observe les gens, collectionne les mots, multiplie les expériences domestiques et les théories fantaisistes. Jusqu’au jour où elle rencontre No, une jeune fille à peine plus âgée qu’elle. No, ses vêtements sales, son visage fatigué, No dont la solitude et l’errance questionnent le monde. Pour la sauver, Lou se lance alors dans une expérience de grande envergure menée contre le destin.
Mais nul n’est à l’abri…

Mon avis :

Dans ce roman, Delphine de Vigan nous dresse le portrait de deux jeunes filles au mode de vie bien différent, mais qui pourtant ont un point commun, celui de se sentir en décalage par rapport aux autres. Lou Bertignac âgée de treize ans, qui est la narratrice, est une véritable surdouée ne cessant jamais de s’interroger sur ce qui l’entoure, et qui souffre du manque d’amour de sa mère. Nolween, dit No, est une sans-abris de dix-huit ans, née d’un viol et qui a été rejetée par sa mère.
Un troisième personnage très important aussi de cette histoire, c’est Lucas, camarade de classe de Lou, il est âgé de dix-sept ans, son père vivant au Brésil et sa mère ne rentrant à la maison que certains week-end, il est donc livré à lui-même. Ce dernier qui est très attaché à Lou, va la soutenir pour aider No à s’en sortir, mais certaines blessures ne se guérissent pas, et cela Lou va finir par le comprendre malgré elle.
Ainsi, j’ai pris beaucoup de plaisir à suivre notre jeune héroïne qui s’avère très attachante, même si sa quasi-totale indépendance m’a paru un peu irréaliste pour une fille de treize ans. Mais, j’ai tout de même apprécié cette vision du monde actuel que nous offre l’auteure à travers elle. Car en plus de la vie des sans-abris, on a aussi d’autres thèmes délicats abordés dans ce récit, comme le deuil mais également le manque d’amour d’une mère envers sa fille, entre autres. Tout ces sujets-là nous sont traités de manière délicate avec un style léger, sans jamais nous faire sombrer dans la mélancolie.
En conclusion, j’ai passé un agréable moment de lecture avec ce livre, même si le dénouement était pour moi trop évident. Du coup, j’aurai souhaité une fin plus surprenante !

Il n’y a rien de plus difficile que d’avoir l’air naturel quand précisément on y pense.

Les choses sont toujours plus compliquées qu’il y paraît. Les choses sont ce qu’elles sont, et il y en a beaucoup contre lesquelles on ne peut rien faire. Voilà sans doute ce qu’il faut admettre pour devenir adulte.

L’insomnie est la face sombre de l’imagination.

Le problème avec les hypothèses, c’est qu’elles se multiplient à la vitesse du son, si on se laisse aller.

bien