La concubine russe – Kate Furnivall

Par Casscrouton @casscrouton
1er poche lu dans le cadre des Lectrices Charleston. Merci aux éditions Charleston et à Elise ! :)

Titre et auteur : La concubine russede Kate Furnivall

Date de publication : 07/03/16

Nb pages : 704

Résumé :
Chine, 1928. Chassée de sa Russie natale par les bolcheviques, la belle Valentine s'est réfugiée avec sa fille Lydia à Junchow, au nord de la Chine. Elles tentent de survivre, aristocrates mais ruinées, méprisées par toute la colonie occidentale de la ville. Très vite, Lydia devient un pickpocket hors pair, mais l'un de ses vols tourne mal. Condamnée à mort, elle est sauvée in extremis par un mystérieux Chinois, Chang An Lo, qui vit dans la clandestinité depuis son adhésion au Parti communiste. Entre eux naît une passion irrésistible, forcément impossible : tout les sépare. Mais les deux amants prennent tous les risques, au péril de leurs vies. Lydia devra alors choisir entre son amour impossible pour un fugitif consumé par ses idéaux et la fuite en Russie pour y retrouver ses racines...

La concubine russe est d'une beauté époustouflante, c'est un véritable coup de cœur. Je n'oublierai jamais ce roman qui m'est désormais très cher.

Nous sommes dans les années 20, la guerre civile fait rage en Russie et en Chine. Valentina a fui sa Russie natale pour offrir à sa fille Lydia une vie meilleure. Elles sont pauvres, elles ne sont pas heureuses mais elles survivent en Chine, avec le souvenir de Jens, le père de Lydia, pris par les forces bolcheviks durant leur fuite. De rencontres en aventures, Lydia s'intègre dans cette société où le respect entre nations n'existe guère, nations qui cohabitent pourtant sur le même territoire. Elle rencontre ainsi un mystérieux garçon chinois, avec lequel elle crée, au fil du temps, un lien douloureusement étroit et passionnel envers et contre tous.

Quelle magnifique histoire ! J'ai tout aimé.

Kate Furnivall dépeint avec un réalisme parfois effroyable, une société chinoise que l'on connait peu et mal. Les années 1920 sont terribles en Chine qui souffre d'une guerre civile violente, opposant principalement le parti communiste chinois au parti nationaliste, le Kuomintang. Le taux de mortalité est extrêmement élevé et les exécutions publiques s'enchaînent, sans compter le trafic d'opium (importé par les Anglais) qui provoque des dépendances mortelles dans la population chinoise. Le contexte social est parfaitement expliqué de manière juste et claire, sans être ennuyeux. Je me suis passionnée pour cette période de l'histoire qui m'était presque entièrement inconnue grâce au dynamisme ancré dans le récit.

Outre le contexte historique, l'intrigue en elle-même est vraiment captivante. Il n'y a pas de passage à vide. J'ai dévoré chaque phrase avec avidité ! L'histoire d'amour semée d'embûches entre Lydia et Chang An Lo, celle entre Theo Willoughby et Li Mei, les relations de Valentina et sa souffrance, le trafic de drogue, la chasse du Kuomintang contre les communistes, tout est intéressant. Cette multitude d'intrigues, toutes liées les unes aux autres quelque part, ne peut en aucun cas laisser place à une sorte de lassitude. On pourrait peut-être penser qu'il est facile de s'y perdre mais c'est tout l'inverse qui se produit. Chaque partie de l'histoire est importante par rapport à une autre pour former un tout.

Les personnages sont si attachants qu'il m'est difficile de les quitter. Lydia et son courage, sa force d'esprit et son franc parler, Chang An Lo et tout le mystère qui pèse sur lui, ses valeurs et ses croyances, Valentina et son supplice quotidien, son amour pour sa fille, Theo Willoughby prêt à tout pour sa Li Mei si dévouée, Alfred Parker et son argent, son amour paternel, Liev Popkov et son caractère bourru si attendrissant. Tous ont un petit quelque chose qui les rend terriblement vivants à nos yeux de lecteurs au point que l'on a parfois du mal à faire la différence entre fiction et réalité. Les liens entre les uns et les autres sont passionnants et complexes. J'ai adoré suivre les évolutions de points de vue de chacun, au fur et à mesure des rencontres et des approfondissements de relations.

L'émotion est légion dans ce roman. Tous les sentiments possibles y sont représentés, avec une prédominance pour l'amour et le drame. Chaque émotion est puissante, mais toujours teintée d'une autre qui la contrebalance. Un amour immense ne peut s'exercer qu'avec une part de souffrance, le malheur que l'on pense absolu est pourtant rehaussé d'une espérance timide. Tout est nuancé, à l'image de la vie et donne une crédibilité indubitable à l'histoire.

Les avis des autres lectrices...

En bref, je ne saurais que vous conseiller cet immense roman dont l'histoire d'amour nous gonfle le cœur d'espoir. Les quelques 700 pages du roman défilent à une vitesse incroyable tant l'enthousiasme est intense. Je garderai précieusement ce livre pour le transmettre un jour à mes futurs enfants car plus qu'une histoire d'amour, c'est une véritable pièce de l'Histoire avec un grand H.