Sous la couette avec Erika Soucy

Par Marie-Claude Rioux
Son roman, Les murailles, est une révélation. Une histoire toute simple, portée par un souffle endiablé. Au-delà de l'intrigue, c'est une voix singulière et originale qui m'a envoûtée. J'ai par la suite découvert la fille sympathique derrière le roman!

Erika est née à Portneuf-sur-mer, sur la Côte-Nord. Très impliquée dans le milieu de la poésie, elle est la fondatrice de l'Off-Festival de poésie de Trois-Rivières. Après avoir publiée deux recueils de poésie aux éditions Trois-Pistoles, elle vient de publier son premier roman.C'est avec un bel enthousiasme qu'elle a accepté de répondre à mes questions terre-à-terre!   LA FEMME

Tu vis à L'Ange-Gardien, sur la côte de Beaupré. Quels sont tes lieux de prédilection?L'endroit où je me sens le mieux, aujourd'hui, c'est chez moi, dans ma salle de lecture. Nous avons acheté une maison il y a presqu'un an et je dirais que j'ai finalement trouvé mon point d'ancrage. C'est comme si j'y avais toujours vécu. Nous avons le fleuve d'un côté et la forêt de l'autre. Ce sont des repères qui, sans que j'aie besoin de les fréquenter régulièrement, m'apaisent. Je sais qu'ils seront toujours là.
Étant mère de jeunes enfants, commet parviens-tu à allier travail de création et vie de maman?
Bonne question! Je ne sais pas trop comment j'y arrive, honnêtement. J'ai beaucoup d'énergie, j'aime le café, j'ai un chum et une famille élargie accommodants, je rentabilise les siestes des enfants… Je me lève tous les matins avec une idée précise (et réaliste) de ce que je veux faire dans la journée et je me couche de bonne heure.


L'AUTEURED'où t’es venue l'idée d'écrire Les murailles?En allant à La Romaine pour faire de l'observation en vue de l'écriture de L'Épiphanie dans le front, mon second recueil de poésie, je savais que j'avais accès à un milieu très hermétique. Au fond de moi, j'espérais y trouver le filon pour écrire d'autres œuvres et j'avais déjà envie d'essayer le roman.Comment tes proches ont-ils réagi à la lecture du roman?La plupart ont dit qu'ils étaient fiers de moi.Combien de temps t'a pris l'écriture de ton premier roman?Du voyage à La Romaine jusqu'à la publication, ça m'a pris 4 ans. Pour un petit roman de 160 pages. Il faut compter là-dedans beaucoup d'heures de recherches et d'entrevues, un emploi sérieux, un Off-Festival, deux enfants et des contrats de travailleuse autonome.Comment t'y es-tu prise pour être publiée?Je connaissais un peu Annie Goulet, chez VLB éditeur, et je savais que Les murailles pouvait fitter dans leur catalogue. Je lui ai envoyé, elle l'a lu et elle a aimé ça!Un nouveau projet en chantier?Un troisième recueil de poésie. Quelque chose d'assez oral, encore, mais j'ai envie de me réinventer. Je sens que le rythme de mes poèmes change, que ça prend de l'expansion, et j'ai envie de sauter là-dedans à pieds joints. Je sais cependant que ce sera long à écrire.

LA LECTRICEComment décrirais-tu ta bibliothèque personnelle?Une biblio self service dans laquelle les bons livres ne reposent pas longtemps. Ils font leur vie ailleurs, dans l'appart de mon frère ou sur la table de chevet d'une amie… Et ne reviennent jamais.Où te procures-tu les livres que tu lis?Souvent chez Pantoute, à Québec.Pour découvrir ton univers littéraire, quels auteurs recommandes-tu?C'est une question difficile, je pourrais nommer tellement de noms. Mais je vais répondre avec les auteurs qui m'ont enseigné des choses par leurs écrits. Vickie Gendreau, parce qu'elle m'a montré qu'on pouvait parler de tout; Carole David, parce qu'elle m'a fait comprendre qu'il y avait un bon moment pour chaque livre et ainsi, m'a donné confiance en l'avenir; et Gaétan Soucy, pour la maîtrise du terrible lumineux.© Michel Paquet