Éditeur : 10/18
Parution : 07/01/2016
Traduction : Marie de Prémonville
Nombre de pages : 237
Genre : littérature américaine
L'auteur :
Robert Goolrick vit dans un petite ville de Virginie. Son premier roman, "Une femme simple et honnête" (2009), a été numéro 1 sur la liste du New York Times et fera prochainement l'objet d'une adaptation cinématographique confiée au réalisateur David Yates. Il est également l'auteur de "Féroces" (2010), dans lequel il nous livre son histoire familiale et de "Arrive un vagabond" (2012), pour lequel il reçoit le Prix Virgin Megastore de 2012 et le Grand prix des lectrices de Elle de 2013.
New York, années 1980. Bienvenue au bal des vanités, ou de jeunes traders vont vendre leur âme au dollar et se consumer dans une ronde effrénée, sublime et macabre. Ils ont signé pour le frisson et ils vont jouer toute la partie : les fêtes, les drogues, l'alcool, les corps parfaits, les Cadillac, le sexe, et des morts que l'on laisse en chemin. Vite, toujours plus vite, c'est la seule règle de ce jeu. Aller suffisamment vite pour ne pas se laisser rattraper. Parce que les princes sont poursuivis par de terrifiants monstres : le sida, les overdoses, le regard chargé de honte de leurs parents, un amour s'excusant de n'avoir sauvé personne. L'un des plus grands romans sur l'Amérique et l'argent depuis Gatsby le Magnifique.
Mon avis :
"- On s'en fout, rétorque-t-il. Votre CV a été vu plus souvent qu'Autant en emporte le vent. Vous n'êtes pas le plus malin, ni le plus crétin. Je sais tout de vous. Que vous avez couché avec Suzanne Martin, qui était beaucoup plus intelligente que vous et qui ne travaille plus ici. Non, les CV, c'est bon pour les autres. Voici ce qui va se passer. Nous allons faire une partie de poker. Une seule. Si vous gagnez, vous décrochez un boulot. Si vous perdez, sayonara."
Bienvenue dans le monde doré des rois de la finance des années 1980. Rooney, le narrateur, trader de l'écurie la "FIRME", nous raconte avec l'humilité de celui qui a tout perdu (et qui regrette amèrement les "années bonheur") son ascension, puis sa descente vertigineuse, de l'écurie céleste au ruisseau. Un trader qui a le le vent en poupe, et dont l'addiction à l'alcool et aux drogues diverses lui vaudra l'excommunication du monde des golden boys et du lit de sa femme (qui le plumera jusqu'à son dernier dollar). Devenu libraire, l'ancien trader va pleurer en vain son ancienne vie, ses draps en fine percale de coton et ses chemises en coton Géorgie longue-soie...
Régurgitation des années 80 et de l'époque frime-fric-fête, l'auteur dégueule les restes d'une gueule de bois dans laquelle on retrouve pêle-mêle : l'alcool à profusion, le sexe à outrance et les drogues à gogo... avec en toile de fond le spectre du SIDA qui vient brandir ses griffes. Les cadavres s'amoncellent dans l'entourage de Rooney, l'homme qui se croyait plus fort que la vie et les dollars !Narré à la première personne, voilà un roman que j'ai dévoré jusqu'à la dernière page, un roman que j'ai aimé tout en le détestant...
Pourquoi ? :
-Parce-que je n'aurai jamais l'altruisme de Rooney : un homme qui présente ses excuses à nous autres lecteurs, pour avoir aimé vivre dans l'opulence.
- Parce-que (et surtout) j'ai beaucoup de mal à comprendre le pardon de Rooney à Carmela (et non, elle ne lui a pas refilé le SIDA (trop facile) !
... Si vous lisez "La chute des princes", vous comprendrez peut-être pourquoi...
Thanks to Ryan McGuire (http://www.gratisography.com/)