Éditions Actes Sud (2015), collection : Babel – 221 pages
Mot de l’éditeur :
Vieil ours bourru et solitaire, Jean-Pierre se retrouve immobilisé à l’hôpital pendant des semaines, après un accident bien étrange. Veuf, sans enfants ni chien, il est à la retraite depuis sept ans et enrage d’être ainsi bloqué, privé de sa routine, contraint de côtoyer des inconnus qui le voient diminué, en pyjama. Pourtant, sans quitter son lit, il va faire des rencontres inattendues qui bousculeront son égoïsme.
Mon avis :
C’est en ayant vu le film que j’ai découvert qu’il était adapté de ce livre, du coup il était évident pour moi que je le lise puisque j’aime bien Marie-Sabine Roger, que j’ai découvert avec « La tête en friche », lu il y a quelques années.
Dans ce roman, nous sommes plongés dans un huis-clos dans lequel on suit Jean-Pierre, un veuf ronchon de soixante-sept ans qui se retrouve immobilisé dans un lit d’hôpital. Il ne se souvient pas du tout de ce qu’il s’est passé et c’est Maxime, jeune inspecteur, qui va lui révéler qu’il a fait un plongeon dans la Seine et qu’un jeune nommé Camille l’a secouru. Ce dernier, homosexuel et prostitué, viendra lui rendre visite afin de prendre de ces nouvelles.
Ainsi, notre héros, en plus du personnel hospitalier, va voir défiler dans sa chambre des personnages tous bien différents les uns des autres car Maxime, qui a perdu son père il y a quelques années, verra en lui un père et continuera à lui rendre visite régulièrement. Il découvrira également que Camille, est un jeune étudiant qui a des ambitions et que s’il se prostitue c’est qu’il n’a pas trouvé d’autres solutions pour payer ses études. Il y a aussi Maëva, une adolescente boulotte séjournant également à l’hôpital, qui va le voir tous les jours dans sa chambre afin de lui emprunter son ordinateur malgré son refus.
Alors, notre vieux solitaire qui n’hésite pas à faire des leçons de morale avec un humour caustique, va finir par s’attacher aux uns et aux autres et quand il sort de l’hôpital, il le quitte avec émotions car toutes ces rencontres vont lui apprendre beaucoup sur lui.
« Bon rétablissement » est un récit qui se lit d’une traite, dans lequel j’ai pris plaisir à suivre Jean-Pierre dans ce monde hospitalier, où il en profite aussi pour faire le point sur son passé, et donc on apprend à mieux le connaître. Bref, c’est un personnage très attachant malgré son foutu caractère.
Pour conclure, j’ai autant aimé le livre que le film, car malgré que toute l’histoire se déroule dans un hôpital, on passe un très bon moment de détente, tant la dérision de notre héros nous fait sourire et que les protagonistes sont attachants.
Une maladresse qui vient du cœur se pardonne plus volontiers qu’un silence confortable. Elle s’oublie plus vite, également.
On change, mais on ne change pas. On a toujours un peu notre bouille de môme. On a beau faire, en vieillissant, on garde un air de famille en soi.
Chez ceux qui sont bornés, la bêtise est sans bornes.
Les questions jamais abordées et les mots jamais dits jonchent le sol comme des débris de verre.
À force de tout faire pour éviter les « mauvaises surprises », on finit par rater les bonnes, aussi.
Voir ma chronique sur son adaptation cinématographique ICI