Une fois n'est pas coutume mes chatons, aujourd'hui je vous présente deux lectures de février, deux flops, en un seul article pour la simple et bonne raison que je n'ai pas de quoi en faire deux billets complets. Déjà parce que pour l'un, je ne me souviens de pas grand chose et pour l'autre ce fût un abandon (pas forcément définitif). Et puis j'ai bien envie de boucler une bonne fois pour toute les billets du mois dernier. Qu'on en finisse nom d'une pipe en bois !
Je vais faire appel là à votre prodigieuse mémoire : vous vous rappelez de ma visite, il y a 8 mois (DÉJÀ ?) à la librairie L'Atalante lors de mon passage express à Nantes où l'on m'avait conseillé une bonne dizaine de bouquins et où j'en étais repartie avec huit ?
Y'avait eu dans le pack :
Je m'étais promis de lire cette sélection en moins d'un an, mais naturellement avec la très faible constance de l'ordre d'un lapin crétin dont je fais preuve parfois, je n'ai pas pu tenir ma promesse faite à moi-même. J'en ai lu quand même 4 sur les 8.
Là Mimine se dit qu'il va falloir reprendre l'organisation d'une PAL du mois de toute urgence. Mais avant ça, faites place à notre roman du jour.
Dans un royaume lointain, le sergent Orville officie au domaine de Hautterre. Un peu empâté par la vie routinière auprès d'un seigneur qui n'est pas au premier plan de la vie politique, on peut dire qu'Orville s'ennuie ferme. Jusqu'au jour où deux enfants, un garçon et une fille, se font kidnapper au village par des hommes vêtus de noir. On dépêche alors Orville, upgradé Ambassadeur au nom du roi, lui et un groupe de soldats, sur les traces de la bande. Sa mission : suivre les kidnappeurs jusqu'à leur destination et tenir un journal jour après jour sur l'avancée de la traque. Peu à peu Orville, redevenu le fringuant guerrier de sa jeunesse, découvre que sa mission cache des enjeux bien plus obscurs qu'il n'y paraît.
Livre premier d'une saga qui en comporte pour l'instant sept, Le sang des 7 rois est un de ces romans de Fantasy qui aurait pu vachement me plaire, pourtant je suis vraiment passée à côté de l'histoire. Alors soit je devais être complètement pétée à la colle à ce moment-là (ce qui était fort possible vu la quantité d'anti-douleur que j'ai pris à cette période pour soigner ma rage de dent), soit c'est le roman. Mais, je n'arrive pas vraiment à voir les défauts de ce livre, en tout cas pas à ce point énormes pour que je n'ai pas pu accrocher une seconde. Alors que j'ai lu bien pire.
Si nous allons du côté de l'écriture, y'a rien à en dire de négatif. Elle est plutôt exigeante et même agréable à lire. C'est vraiment loin d'être médiocre. Par contre en ce qui concerne l'histoire en elle-même, ce fut un peu plus compliqué. La vérité, c'est que j'ai eu un mal de chien à mémoriser les 100 premières pages du roman. J'étais tellement à l'ouest que parfois je me retrouvais avec un personnage persuadée d'avoir lu qu'il était mort pendant d'une bataille, alors qu'en fait il était bien vivant. Mais vous êtes pas mort espèce de connard ?
Il faut dire que l'histoire prend son temps et démarre avec lenteur. En fait, on nous laisse dans un flou total pendant 150 pages où il faut s'accrocher un peu. Il est assez difficile de se plonger dans le récit de la traque d'Orville à la poursuite des hommes en noir (qui en plus traîne en longueur), quand on ne nous donne pas assez d'éléments pour comprendre les enjeux de cette traque. Alors quand on a pris ses petites pilules de Lamaline juste avant, faut pas trop en demander. Ajouté à cela, la construction alternée du roman entre Orville et d'autres personnages qui font leur tambouille de leur côté et dont je n'ai pas très bien compris l'implication. Tous parlent avec fébrilité et horreur du sang bleu, le sang des 7 rois, une race d'humains aux pouvoirs particuliers qui risquerait de renverser le pouvoir royal. C'est très bien mes petits chats, mais si on ne me dit pas assez rapidement pourquoi il faut en avoir peur, je bite que dalle moi. C'est un peu comme quand tu es nouveau dans une entreprise et qu'à la première réunion tous tes nouveaux collègues parlent avec anxiété d'un projet-client difficile et épineux. Tu as beau hocher la tête en signe de connivence et faire des efforts surhumains pour comprendre de quoi ils parlent, tant qu'on ne t'a pas expliqué, ça ne sert à rien et tu te sens un peu comme un Perceval au beau milieu d'une histoire de côtelettes de porc.
Pour être sincère, je n'ai aucune envie de dézinguer ce roman. Même si j'ai été ultra soulagée d'avoir pu en finir et même si j'en ai retenu que les grandes lignes faute de concentration (quoique je ne sois pas sûre à 100% que les cachetons y étaient pour quelque chose, m'enfin), il y a truc en moi qui me fait dire qu'à un autre moment, j'aurais pu apprécier cette lecture à sa juste valeur.
Alors pour ce roman, c'est un peu plus compliqué. Énorme pavé de presque 1 000 pages, roman événement de la rentrée littéraire qui nous vient tout droit des États-Unis et dont on murmure qu'Hollywood a déjà acquis les droits pour un sacré paquet d'oseille, c'est dire si le premier roman du jeune auteur fait sensation. Personnellement, j'avais bien envie de me sortir de mes lectures habituelles et de m'attaquer à cette fresque " éblouissante " sur un New-York des années 70. Mais voilà, je n'ai pu dépasser la page 400.
Roman choral, City on Fire, digne héritier d'un Bûcher des vanités de Tom Wolff, met en scène le destin de plusieurs personnages, tous connectés les uns aux autres d'une certaine manière. Le roman très ambitieux prend le soin d'alterner les différentes histoires qui auraient très bien pu faire l'objet d'un roman individuel à elles seules. Tu m'étonnes que le bazar a l'épaisseur d'un dico. Vous résumer ce que ça raconte me semble un peu difficile. Disons que le point d'orgue, quoique ça soit un peu réducteur, serait un meurtre perpétué le jour de l'an 1976 au pied d'un immeuble de la Ve avenue où la richissime famille Hamilton-Sweeney reçoit. Autour de cet événement vont graviter Regan, Mercer, Charlie, Samantha, William et d'autres dont j'ai oublié le nom, laissant entrapercevoir leur quotidien, leurs turpitudes et leurs crises existentielles.
J'ai rien contre ce genre de lecture, très détaillée et très longue à se mettre en place où l'intérêt réside dans la construction éclatée. J'aime parfois me frotter à quelque chose de plus ardu, qui met ma patience à rude épreuve pour me plonger dans une peinture sociale. Seulement ici, je n'ai pas trouvé un grand intérêt pour les personnages, à part quelques uns et je pense particulièrement à l'histoire de William, artiste junkie homosexuel, rejeton de la grande et puissante famille Hamilton-Sweeney qui s'est enfui adolescent de cet univers doré pour une raison mystérieuse et qui me fait presque regretter d'avoir abandonné. Le style de l'auteur ne m'a pas paru exceptionnel non plus, alors que les journalistes se plaisent à le comparer à Dickens et Balzac. Mouais, si vous voulez. Je me suis prise d'un ennui profond pour ce roman dont la lecture était devenue plus une contrainte qu'un plaisir. Et puis, avec les nombreux flops que je me tapais depuis le début de février, je n'ai pas eu le courage de continuer.
Encore une fois, je ne peux pas être catégorique sur cet avis, car l'ayant laissé tomber, ça ne me donne pas la possibilité de juger vraiment. Cependant, j'ai à la fois le sentiment d'être passée à côté de quelque chose (et ça m'énerve parce que j'aurais vraiment aimé terminer ce bouquin) et en même temps j'ai l'impression d'avoir eu entre les mains une sorte d'arnaque littéraire. Je vais être mauvaise langue, mais l'engouement pour ce roman me semble tellement disproportionné que j'ai l'impression que les journalistes se sont pignolés dessus parce que c'était le livre à la mode, à croire que ses 1 000 pages font de lui in facto un roman de génie.
Toutefois, j'ai lu récemment un très bon billet sur un blog qui m'a presque convaincue de reprendre ma lecture, ou en tout cas qui m'a empêchée d'aller le revendre fissa chez Gibert. Comme pour Le sang des 7 rois, je ne devais peut-être pas être dans un bon mood à ce moment-là, j'accorde donc à City on Fire le bénéfice du doute et une possible seconde chance. Bon âme que je suis.
Je pensais que ce billet allait être plus court, mais apparemment ma nature de pipelette a fait tout le boulot. Pas bien grave, hein ?