Auteur : Emilie de Turckheim
Editions Héloïse d'Ormesson
Date de parution : août 2015
204 pages
Voilà un petit roman bien sympathique, un peu déjanté, qui raconte une histoire ahurissante et que j'ai pris un grand plaisir à lire.
C'est une sorte de fable sur les abus de la société de consommation. L'abondance rend-il heureux ?
Lire un roman écrit par une française en ayant l'impression de lire un roman américain, quel beau tour de force ! Il faut se laisser embarquer, sans rechigner, près du Pierrier, avec la chaleur et le vent du désert pour compagnons, sans oublier les Indiens. Un paysage digne des westerns ou de Bagdad Café.
J'ai aimé cette loufoquerie, pleine d'idées amusantes et de poésie.
L'histoire ? Vous voulez vraiment savoir de quoi ça parle ? Est-ce nécessaire ? Bon, d'accord, j'entends grincer quelques dents... Je vais donc livrer quelques éléments.
Tom tient une petite supérette dans laquelle il n'y a pas grand-chose, on peut y trouver l'essentiel (et encore) mais surtout pas le superflu, il vivote grâce aux clients qui viennent s'asseoir sur le fauteuil de barbier de son père pour livrer leurs petits secrets. Un jour, un supermarché climatisé et parfaitement achalandé ouvre ses portes, juste en face.
Je vous engage vivement à lire ce roman. Je ne connaissais pas l'auteur, on m'a prêté le livre sans que je ne demande rien et je m'en suis réjouie !
Quelques extraits :
" Un certain niveau de manque est une bénédiction. "
" J'expliquais que mon supermarché était comme un vieil ami : il avait ses défauts, il était parfois décevant, mais il voulait profondément notre bonheur. "
" Ma mère ne supportait pas de me voir dans cet état de désir inquiet. [...] malheureux comme un roi. "
" L'après-midi, par exemple ! C'est une chose affreuse ! Il faut en finir une fois pour toutes avec l'après-midi ! Quelle bêtise ! Quelle absence totale de charme ! De toute façon, il n'y a qu'un moment qui tienne la route, c'est le lever du jour. Le reste est bon à occuper tous ces idiots qu'on voit partout... Tu reconnaîtras que c'est quand même le pire des vices du Quaternaire, cette façon dégoûtante de se vautrer dans l'après-midi... "
Je vous abandonne donc pour aller me vautrer dans le vice des vices de l'après-midi : une sieste.