ATTENTION, CE BILLET CONCERNE LE DEUXIEME TOME D'UNE TRILOGIE.
Ne croyez pas qu'il y ait une once d'ironie dans le titre que j'ai choisi pour ce billet. D'une certaine façon, il colle parfaitement avec le contexte de la trilogie dont nous allons évoquer le deuxième volet ce soir, puisqu'elle met en scène un peuple, les Esthètes, qui doit subir les excès permanents des humains et parfois, les réparer. Et, parmi ces excès, des guerres, comme ces Guerres Madrières qui donnent leur nom au deuxième tome de la trilogie "Blizzard", de Pierre Gaulon (aux éditions Mnémos). Dans ce volume intermédiaire, on en apprend un peu plus sur l'histoire du Génolain, ce Royaume désormais glaciaire dans lequel se déroule le récit. Mais aussi sur certains des personnages principaux. Quand je dis "un peu plus", c'est "un tout petit peu plus", juste de quoi envisager le dénouement de ce cycle avec curiosité. Et la certitude que, même en fantasy, l'Histoire a une fâcheuse tendance à bégayer...
Diggins a confié Chasseur aux Esthètes, dans leur monde souterrain, à l'abri des officiers de l'armée de la Fédération qui en font une de ses priorités. Et tant pis si, pour cela, il a dû abandonner le Grand Tournoi après son premier combat, il était indispensable de le mettre à l'abri. Le jeune homme découvre ces tunnels avec admiration, les Esthètes ayant le culte du beau.
Ces galeries sont sculptées, des scènes magnifiques qui racontent l'histoire de ce peuple, et ces liens complexes avec les humains. Car, si les Esthètes ont choisi de se faire discrets au point d'être presque oubliés par une partie de la population du Génolain, ils n'ont cessé de veiller et d'intervenir, au besoin, pour aider des humains, si ambitieux, cupides, terre-à-terre, et prêts à tout pour le pouvoir et l'argent.
Fender'Oc, l'Esthète qui a pris en charge Chasseur le conduit alors profondément dans la montagne. Une sorte de voyage dans le temps par fresques interposées, jusqu'à celles représentant ce terrible conflit qu'on a appelé les Guerres Madrières, puisque la principale bataille a concerné le siège de la ville de Madre.
Tel un professeur enseignant à son élève, Fernder'Oc entame le récit de cet épisode très important qui a eu lieu avant que le Génolain ne devienne un territoire hostile et glaciaire, de manière aussi subite qu'inexplicable, puis que Evanen, surnommé l'Inquisiteur, ne prenne le pouvoir. Un pouvoir tyrannique, sans partage et dont la première conséquence a été la traque sans merci de tous les magiciens du royaume.
Au moment des Guerres Madrières, Chasseur n'avait que 5 ans, mais Fender'Oc, lui, est un témoin de première main, puisqu'il était sorti du monde souterrain des Esthètes avec une vingtaine de ses congénères, pour venir à la rescousse des humains, menacés par l'invasion de terribles créatures, les Erzats, êtres hybrides, mélange d'hommes et d'animaux, sans oublier la magie qui leur a probablement donné le jour...
Fender'Oc n'a pas choisi cette période de l'Histoire des Esthètes par hasard. En effet, à l'extérieur des galeries, dans le monde des humains, des signes inquiétants se multiplient et laissent penser qu'une nouvelle tentative de conquête des Ersatz pourrait démarrer sous peu. Des attaques ponctuelles, féroces et meurtrières, ont déjà eu lieu...
Pendant que Fender'Oc remonte dans ses propres souvenirs pour relater à Chasseur sa campagne à Madre et aux alentours, des souvenirs qui sont aussi marquants que cuisants, à l'extérieur, le Grand Tournoi se poursuit. Et c'est justement un Erzat qui en est le favori. Mécité, avec ses traits mi homme, mi oiseau, et sa phénoménale puissance qui n'a d'égale que sa cruauté, paraît invincible.
Mais d'autres ont marqué les esprits, comme Iak, toujours accompagné de Givre, le magnifique tigre des glaces qu'il a recueilli tout jeune et élevé depuis. Rapidement, le fils de trappeur est devenu le favori du public, qui l'encourage à pleins poumons et voudrait le voir triompher. Mais la concurrence est rude.
Autour de Iak, le clan des Royalistes, emmené par Isidore et Juliette, poursuit ses projets visant à contester le pouvoir d'Evanen. Rien n'est simple, surtout avec ce Grand Tournoi, qui focalise l'attention et l'enthousiasme d'un peuple dont la vie n'est pas rose tous les jours. Mais, c'est peut-être du coup aussi le meilleur moment pour essayer de déstabiliser la Fédération.
Et puis, il y a Blizzard... Ce mage qui semble disposer d'un pouvoir immense mais qui, lors du tome 1, avait été capturé par les armées d'Evanen. Bien que donnant son nom à la trilogie, il reste très peu présent dans le cours du récit. Mais, son nom revient souvent dans les conversations... Qui est-il réellement, où se trouve-t-il ? Pourquoi Evanen semble-t-il à ce point le craindre ?
Ce deuxième tome va apporter quelques débuts de réponses. Sur Blizzard, il manque toujours l'essentiel, mais on le retrouve. On comprend bien qu'il représente un enjeu fondamental dans tout ce qui se passe au Génolain. Reste à comprendre la nature de l'action qu'il pourrait, dans des conditions optimales, mener. Peut-être le récit des Guerres Madrières nous mettra-t-il sur une piste ?
Le récit de Fender'Oc, lui, nous permet de comprendre un peu mieux ce que sont les Esthètes, les relations que ce peuple ancien, paisible et créatif, entretient avec les hommes. Pour le lecteur, il offre aussi, dans l'alternance entre les souvenirs et le récit contemporain, des épisodes épiques avec lesquels nous ne sommes pas au bout de nos surprises...
Enfin, sur Chasseur aussi, on va commencer à en savoir un peu plus. En dehors de ce qu'on l'a vu faire dans le premier tome, on ne sait pas grand-chose de lui. Ni sur ses origines, ni sur sa rencontre avec Blizzard, ni pourquoi le puissant mage l'a pris sous son aile. Au sujet de ce personnage, le tome 2 lève un coin du voile. Mais juste un coin...
Et puis, il y a la magie. J'avais déjà insisté sur ce point dans le billet sur le premier tome, au point de lui consacrer le titre. J'en rajoute une couche : la magie est quasiment un personnage à part entière de cette trilogie, ce qui ne veut pas dire qu'on en use à tort et à travers. C'est plutôt, disons, une sorte d'armement de dissuasion, pouvant basculer dans la destruction massive, si besoin.
La magie tient une place paradoxale dans cette trilogie, puisqu'elle est à la fois mise au banc, chassée, traquée, éliminée à la demande de l'homme fort du Royaume, Evanen, lui-même pas très clair sur la question. Mais, on tombe ici dans les enjeux qu'il reste à éclaircir, dans les éléments qu'il nous manque au sujet des principaux protagonistes.
Une magie qu'on voit à l'oeuvre, un "Don obscur", pour reprendre la formule, qu'on soupçonne d'avoir donné vie aux Erzats. Une arme puissante pour qui la maîtrise, mais qu'on utilise pas forcément de façon offensive. Bien utilisée, elle peut surtout servir à protéger les hommes. Mais, si elle tombe en de mauvaises mains...
Celles de Diggins, par exemple, qui, à l'image de bien d'autres personnages, est difficile à cerner. Plus que les autres encore, on dirait qu'il joue un double jeu. Et depuis un moment, puisque lui aussi était impliqué dans les Guerres Madrières. Le simple fait qu'il soit probablement le dernier mage du Génolain encore libre suffit à faire planer le doute sur son véritable rôle. Et plus encore sur ses intentions...
Enfin, il y a ces objets dont on ne mesure sans doute pas encore la puissance, et certainement pas leurs possesseurs... Une dague, un médaillon... Je n'en dis pas plus, pour les lecteurs qui n'auraient pas encore attaqué cette trilogie. L'un comme l'autre ont prouvé leur efficience dans des situations de crise. Encore une fois, dans des situations défensives. Mais, ces artefacts pourraient-ils être utilisés autrement ?
"La question de la magie revenait sans cesse sur le tapis. Obsédante". Ce n'est pas moi qui le dis, c'est dans le court du récit. C'est sans doute le noeud du récit, le nerf de ces guerres, passées et sans doute à venir qui frappent le Génolain et c'est en comprenant le rôle exact de la magie dans l'histoire de ce royaume, avant et pendant le règne d'Evanen, que les tenants et aboutissements nous apparaîtront.
On peut être surpris de la dissociation du récit, entre chapitres consacrées aux anciennes Guerres Madrières et ceux qui viennent poursuivre le récit lancé par le tome 1. Mais, il est clair que ce passé doit servir à éclairer le présent et que le choix de Fender'Oc d'en informer Chasseur (et, par la même occasion, le lecteur) est tout sauf anodin.
Ce deuxième tome entre directement dans le vif du sujet et ce qu'on apprend du Génolain ne nous explique pas encore ni comment, ni pourquoi le royaume s'est transformé en une terre hostile, couverte de neige et de glace, battue par des vents frigorifiques et hostile dans une bonne partie de ses provinces.
Au contraire, à travers le récit de Fender'Oc, on le découvre sous un autre jour, celui d'avant la glaciation... Ce qui, vous le verrez, ne le rend pas beaucoup plus accueillants, du moins dans certaines de ses régions. La crainte de l'Esthète de voir de nouvelles Guerres Madrières se produire laisse planer un autre doute, un de plus : à qui profite ce nouveau soulèvement des Erzats ? Se pourrait-il qu'on l'ait provoqué sciemment ?
Bon, vous le voyez, il restera encore bien des choses à éclaircir, ce qui suscite une grande curiosité et une immense attente envers le troisième et dernier tome de "Blizzard". Mais cette fresque est justement fascinante pour cela, et pas uniquement pour son univers très original. Et ses personnages, qu'on s'attache à eux ou qu'on s'en méfie ont encore beaucoup à nous montrer.
L'attachement que j'évoque n'est pas forcément un attachement sentimental, car c'est vrai que l'on est dans le feu de l'action et que les sentiments ne sont pas une priorité (ce qui n'empêche pas qu'ils surgissent, et, soyez prévenus, pour une scène qui va en frapper voire agacer beaucoup, je pense). Mais, si on s'attache à eux, c'est parce que Chasseur, Iak, Juliette, pour ne citer qu'eux, n'ont pas leur destin en main...
En tout cas, pas encore. Voilà un des autres enjeux majeurs du dernier tome à venir : leur permettre de trouver, ou retrouver pour certains, la liberté dont ils sont désormais priver. Rompre les entraves que leur impose le règne de l'Inquisiteur ou mourir en essayant, comme le veut la fameuse formule. Aucun doute : le dénouement de "Blizzard" sera très, très mouvementé.
Ne croyez pas qu'il y ait une once d'ironie dans le titre que j'ai choisi pour ce billet. D'une certaine façon, il colle parfaitement avec le contexte de la trilogie dont nous allons évoquer le deuxième volet ce soir, puisqu'elle met en scène un peuple, les Esthètes, qui doit subir les excès permanents des humains et parfois, les réparer. Et, parmi ces excès, des guerres, comme ces Guerres Madrières qui donnent leur nom au deuxième tome de la trilogie "Blizzard", de Pierre Gaulon (aux éditions Mnémos). Dans ce volume intermédiaire, on en apprend un peu plus sur l'histoire du Génolain, ce Royaume désormais glaciaire dans lequel se déroule le récit. Mais aussi sur certains des personnages principaux. Quand je dis "un peu plus", c'est "un tout petit peu plus", juste de quoi envisager le dénouement de ce cycle avec curiosité. Et la certitude que, même en fantasy, l'Histoire a une fâcheuse tendance à bégayer...
Diggins a confié Chasseur aux Esthètes, dans leur monde souterrain, à l'abri des officiers de l'armée de la Fédération qui en font une de ses priorités. Et tant pis si, pour cela, il a dû abandonner le Grand Tournoi après son premier combat, il était indispensable de le mettre à l'abri. Le jeune homme découvre ces tunnels avec admiration, les Esthètes ayant le culte du beau.
Ces galeries sont sculptées, des scènes magnifiques qui racontent l'histoire de ce peuple, et ces liens complexes avec les humains. Car, si les Esthètes ont choisi de se faire discrets au point d'être presque oubliés par une partie de la population du Génolain, ils n'ont cessé de veiller et d'intervenir, au besoin, pour aider des humains, si ambitieux, cupides, terre-à-terre, et prêts à tout pour le pouvoir et l'argent.
Fender'Oc, l'Esthète qui a pris en charge Chasseur le conduit alors profondément dans la montagne. Une sorte de voyage dans le temps par fresques interposées, jusqu'à celles représentant ce terrible conflit qu'on a appelé les Guerres Madrières, puisque la principale bataille a concerné le siège de la ville de Madre.
Tel un professeur enseignant à son élève, Fernder'Oc entame le récit de cet épisode très important qui a eu lieu avant que le Génolain ne devienne un territoire hostile et glaciaire, de manière aussi subite qu'inexplicable, puis que Evanen, surnommé l'Inquisiteur, ne prenne le pouvoir. Un pouvoir tyrannique, sans partage et dont la première conséquence a été la traque sans merci de tous les magiciens du royaume.
Au moment des Guerres Madrières, Chasseur n'avait que 5 ans, mais Fender'Oc, lui, est un témoin de première main, puisqu'il était sorti du monde souterrain des Esthètes avec une vingtaine de ses congénères, pour venir à la rescousse des humains, menacés par l'invasion de terribles créatures, les Erzats, êtres hybrides, mélange d'hommes et d'animaux, sans oublier la magie qui leur a probablement donné le jour...
Fender'Oc n'a pas choisi cette période de l'Histoire des Esthètes par hasard. En effet, à l'extérieur des galeries, dans le monde des humains, des signes inquiétants se multiplient et laissent penser qu'une nouvelle tentative de conquête des Ersatz pourrait démarrer sous peu. Des attaques ponctuelles, féroces et meurtrières, ont déjà eu lieu...
Pendant que Fender'Oc remonte dans ses propres souvenirs pour relater à Chasseur sa campagne à Madre et aux alentours, des souvenirs qui sont aussi marquants que cuisants, à l'extérieur, le Grand Tournoi se poursuit. Et c'est justement un Erzat qui en est le favori. Mécité, avec ses traits mi homme, mi oiseau, et sa phénoménale puissance qui n'a d'égale que sa cruauté, paraît invincible.
Mais d'autres ont marqué les esprits, comme Iak, toujours accompagné de Givre, le magnifique tigre des glaces qu'il a recueilli tout jeune et élevé depuis. Rapidement, le fils de trappeur est devenu le favori du public, qui l'encourage à pleins poumons et voudrait le voir triompher. Mais la concurrence est rude.
Autour de Iak, le clan des Royalistes, emmené par Isidore et Juliette, poursuit ses projets visant à contester le pouvoir d'Evanen. Rien n'est simple, surtout avec ce Grand Tournoi, qui focalise l'attention et l'enthousiasme d'un peuple dont la vie n'est pas rose tous les jours. Mais, c'est peut-être du coup aussi le meilleur moment pour essayer de déstabiliser la Fédération.
Et puis, il y a Blizzard... Ce mage qui semble disposer d'un pouvoir immense mais qui, lors du tome 1, avait été capturé par les armées d'Evanen. Bien que donnant son nom à la trilogie, il reste très peu présent dans le cours du récit. Mais, son nom revient souvent dans les conversations... Qui est-il réellement, où se trouve-t-il ? Pourquoi Evanen semble-t-il à ce point le craindre ?
Ce deuxième tome va apporter quelques débuts de réponses. Sur Blizzard, il manque toujours l'essentiel, mais on le retrouve. On comprend bien qu'il représente un enjeu fondamental dans tout ce qui se passe au Génolain. Reste à comprendre la nature de l'action qu'il pourrait, dans des conditions optimales, mener. Peut-être le récit des Guerres Madrières nous mettra-t-il sur une piste ?
Le récit de Fender'Oc, lui, nous permet de comprendre un peu mieux ce que sont les Esthètes, les relations que ce peuple ancien, paisible et créatif, entretient avec les hommes. Pour le lecteur, il offre aussi, dans l'alternance entre les souvenirs et le récit contemporain, des épisodes épiques avec lesquels nous ne sommes pas au bout de nos surprises...
Enfin, sur Chasseur aussi, on va commencer à en savoir un peu plus. En dehors de ce qu'on l'a vu faire dans le premier tome, on ne sait pas grand-chose de lui. Ni sur ses origines, ni sur sa rencontre avec Blizzard, ni pourquoi le puissant mage l'a pris sous son aile. Au sujet de ce personnage, le tome 2 lève un coin du voile. Mais juste un coin...
Et puis, il y a la magie. J'avais déjà insisté sur ce point dans le billet sur le premier tome, au point de lui consacrer le titre. J'en rajoute une couche : la magie est quasiment un personnage à part entière de cette trilogie, ce qui ne veut pas dire qu'on en use à tort et à travers. C'est plutôt, disons, une sorte d'armement de dissuasion, pouvant basculer dans la destruction massive, si besoin.
La magie tient une place paradoxale dans cette trilogie, puisqu'elle est à la fois mise au banc, chassée, traquée, éliminée à la demande de l'homme fort du Royaume, Evanen, lui-même pas très clair sur la question. Mais, on tombe ici dans les enjeux qu'il reste à éclaircir, dans les éléments qu'il nous manque au sujet des principaux protagonistes.
Une magie qu'on voit à l'oeuvre, un "Don obscur", pour reprendre la formule, qu'on soupçonne d'avoir donné vie aux Erzats. Une arme puissante pour qui la maîtrise, mais qu'on utilise pas forcément de façon offensive. Bien utilisée, elle peut surtout servir à protéger les hommes. Mais, si elle tombe en de mauvaises mains...
Celles de Diggins, par exemple, qui, à l'image de bien d'autres personnages, est difficile à cerner. Plus que les autres encore, on dirait qu'il joue un double jeu. Et depuis un moment, puisque lui aussi était impliqué dans les Guerres Madrières. Le simple fait qu'il soit probablement le dernier mage du Génolain encore libre suffit à faire planer le doute sur son véritable rôle. Et plus encore sur ses intentions...
Enfin, il y a ces objets dont on ne mesure sans doute pas encore la puissance, et certainement pas leurs possesseurs... Une dague, un médaillon... Je n'en dis pas plus, pour les lecteurs qui n'auraient pas encore attaqué cette trilogie. L'un comme l'autre ont prouvé leur efficience dans des situations de crise. Encore une fois, dans des situations défensives. Mais, ces artefacts pourraient-ils être utilisés autrement ?
"La question de la magie revenait sans cesse sur le tapis. Obsédante". Ce n'est pas moi qui le dis, c'est dans le court du récit. C'est sans doute le noeud du récit, le nerf de ces guerres, passées et sans doute à venir qui frappent le Génolain et c'est en comprenant le rôle exact de la magie dans l'histoire de ce royaume, avant et pendant le règne d'Evanen, que les tenants et aboutissements nous apparaîtront.
On peut être surpris de la dissociation du récit, entre chapitres consacrées aux anciennes Guerres Madrières et ceux qui viennent poursuivre le récit lancé par le tome 1. Mais, il est clair que ce passé doit servir à éclairer le présent et que le choix de Fender'Oc d'en informer Chasseur (et, par la même occasion, le lecteur) est tout sauf anodin.
Ce deuxième tome entre directement dans le vif du sujet et ce qu'on apprend du Génolain ne nous explique pas encore ni comment, ni pourquoi le royaume s'est transformé en une terre hostile, couverte de neige et de glace, battue par des vents frigorifiques et hostile dans une bonne partie de ses provinces.
Au contraire, à travers le récit de Fender'Oc, on le découvre sous un autre jour, celui d'avant la glaciation... Ce qui, vous le verrez, ne le rend pas beaucoup plus accueillants, du moins dans certaines de ses régions. La crainte de l'Esthète de voir de nouvelles Guerres Madrières se produire laisse planer un autre doute, un de plus : à qui profite ce nouveau soulèvement des Erzats ? Se pourrait-il qu'on l'ait provoqué sciemment ?
Bon, vous le voyez, il restera encore bien des choses à éclaircir, ce qui suscite une grande curiosité et une immense attente envers le troisième et dernier tome de "Blizzard". Mais cette fresque est justement fascinante pour cela, et pas uniquement pour son univers très original. Et ses personnages, qu'on s'attache à eux ou qu'on s'en méfie ont encore beaucoup à nous montrer.
L'attachement que j'évoque n'est pas forcément un attachement sentimental, car c'est vrai que l'on est dans le feu de l'action et que les sentiments ne sont pas une priorité (ce qui n'empêche pas qu'ils surgissent, et, soyez prévenus, pour une scène qui va en frapper voire agacer beaucoup, je pense). Mais, si on s'attache à eux, c'est parce que Chasseur, Iak, Juliette, pour ne citer qu'eux, n'ont pas leur destin en main...
En tout cas, pas encore. Voilà un des autres enjeux majeurs du dernier tome à venir : leur permettre de trouver, ou retrouver pour certains, la liberté dont ils sont désormais priver. Rompre les entraves que leur impose le règne de l'Inquisiteur ou mourir en essayant, comme le veut la fameuse formule. Aucun doute : le dénouement de "Blizzard" sera très, très mouvementé.