Chronique « Léviathan, tome 1 »
Scénario de Luc Brunchwig & Aurélien Ducoudray, dessin de Florent Bossard,
Public conseillé : Adultes / Adolescents,
Style : Thriller fantastique
Paru aux éditions « Casterman », le 16 mars 2016, 72 pages couleurs, 14.50 euros,
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L’histoire
Marseille, Ismaël Radouine se réveille en sursaut. La terre vient de bouger pour la seconde fois. Il rejoint les habitants du quartier pour constater les dégâts provoqués par la “réplique” du séisme…
A la télévision, une journaliste donne le micro à un activiste écologiste de “Mère Nature”. Ce dernier explique qu’il est persuadé que les séismes sont liés à l’extraction de gaz de schiste en haute mer, à proximité des zones de risques sismiques…
Djibril, le gardien d’un parking, profite de quelques immigrés effrayés par la catastrophe. Il les logent dans des conditions affreuses, pour leur soutirer une grosse somme d’argent…
Ce que j’en pense
Les récit de catastrophe, on connaît par coeur. Les récit post-apocalyptique, aussi. Mais “Léviathan”, la nouveauté de Luc Brunsnchwig, Aurélien Ducoudray et Florent Bossard sort des sentiers battus.
Les deux amis et co-scénaristes renouvellement (gentiment) le genre “catastrophe”, en posant les bases d’une très belle série.
Au lieu de jouer la partition ultra-attendue de “Attention ça va péter !!!”, puis “‘Quelle horreur, ça a pêté, comment va ton survivre ?”, ils choisissent d’en dire et d’en montrer le moins possible sur la catastrophe elle même. Dès l’exposition de l’album, elle a eut lieu, même si on se sait pas exactement de quoi il s’agit (séisme, météorite) ?
Ils nous plongent directement dans l’après, les conséquences et les conditions de vie de leurs personnages.
Récit chorale, Luc et Aurélien refusent l’archétype du héros “qui va se sauver et sauver le monde”, mais collent aux basques de gens “ordinaires”. Un flic de la police scientifique, une pédo-psychiatre, une infirmière et un agent des pompes funèbres.
A “hauteur d’homme”, ils nous font vivre les conséquences de la catastrophe pour ses gens là et observent leurs réactions, avec l’humanité et la simplicité qui caractérisent les scénarii de Luc Brunschwig (“Le pourvoir des innocents”, “Holmes”). Le travail de co-scénario est efficace et le montage alterné des différents personnages particulièrement fluide.
Enfin, pour mettre un peu de piment, Luc et Aurélien n’oublient d’apporter un peu de spectaculaire et d’intrigue. Bien entendu, la “météorite” n’a pas livré tous ses secrets et le Cliff-Hanger final donne sacrément envie d’en savoir plus.
Au dessin, c’est le jeune Florent Brossard (“l’Ours-Lune”) qui met en image “Léviathan”. Son dessin réaliste, dans la veine d’un Laurent Hirn (« Le pouvoir des innocents ») colle bien au sujet. Quelquefois, les expressions sont encore un peu “raides”, mais l’ensemble est de qualité et je suis certain que Florent a de belles années devant lui.
Cet article fait parti de « La BD de la semaine », rassemblé chez Noukette, cette semaine. N’hésitez pas à regarder la sélection.