Merci à la sympathique blogueuse qui anime Libr’animaux. Elle fait sur son blog, sur le thème des animaux, ce que je tente de faire avec l’écologie : sensibiliser lecteurs et lectrices à la cause :-))
C’est donc grâce à elle que j’ai déniché cette perle de la littérature pour enfants, qui m’a conquise et émue. En plus, cette histoire s’inscrit parfaitement dans l’actualité des loups. Vous aurez certainement lu ou entendu ce qui se passe avec le loup, notamment dans les Vosges où des élus se sont positionnés contre la présence du prédateur, alors que dans le même temps, l’association L214 diffusait les images choc de l’abattoir de Vigan. Les éleveurs pleurent d’un côté leurs brebis tuées par le loup mais ne trouvent rien à redire aux actes cruels perpétrés sur les animaux sur le point d’être abattus dans ces lieux infâmes où les mises à mort sont supposées être réglementées.
Fort agacée donc, de voir un grand nombre de livres pour enfants ou de romans dans lesquels le loup a invariablement le mauvais rôle, je me suis bien consolée avec ce récit férocement drôle.
Où l’on apprendra aux enfants que les gentils moutons qui vivent dans les prés sont mangés par la bergère. C’est un fait que la bergère élève des moutons pour les tuer, ils ne sont pas destinés à décorer les prés. Survient alors ce fameux méchant loup, au sourire carnassier. L’enfant s’attend immanquablement à ce tournant de l’histoire à un massacre dans les règles, le loup mangeant aussi des moutons. Surprise, le loup trouve ces pauvres bestioles sympas. Devinez donc qui va figurer à son dîner ?
L’histoire est drôle mais cruelle, sa morale ou sa chute rappelle les contes d’antan, un brin choquante et sanguinolente mais pleine d’enseignement et donnant à considérer un autre point de vue. Rares sont les histoires pour enfants qui prennent le risque du politiquement incorrect en certains domaines et notamment avec certains sujets « tabous ». Du fait d’un intense lobbying et parce qu’ils représentent une certaine France, éleveurs et agriculteurs sont trop souvent présentés comme des victimes alors même que leurs actions portent préjudice à la biodiversité et à la santé des consommateurs. Heureusement que certains se convertissent au bio et à la permaculture ou savent travailler avec la nature et non contre elle. Ils sont hélas trop peu nombreux.
Bref, je m’éloigne un peu du sujet. Ce petit livre vous aidera à expliquer aux enfants que les éleveurs peuvent être souvent plus dommageables aux moutons que ne le sont les loups. Certains auteurs feraient bien de s’en inspirer. Un grand bravo à l’auteur.