Pour la première fois de ma vie, un titre Iron Man me fait envie. La raison ? Brian Michael Bendis et Alex Maleev se lancent dans un set-up digne d'un Daredevil des beaux jours. Tony Stark en pleine perte de repères et quête identitaire, moi ça m'fait rêver.
Je l'avoue volontiers, j'ai lu très peu d'Iron Man dans ma carrière de fan de comics. Pourtant j'ai évidemment souvent croisé le personnage qui m'a trop régulièrement semblé être une caricature de lui-même, capable de deux modes seulement : playboy alcoolique sur le déclin ou ermite scientifique de l'extrême. Salut c'est stéréotype. Mais lorsqu'on vous dit origin-story-Bendis-Maleev, je sais pas pour vous, mais moi je signe direct.
Du coup, International Iron Man s'annonce comme ça : les origines connues de Tony Stark ne sont pas complètes puisque Tony a découvert que les parents qui l'ont vu grandir ne sont pas ses parents biologiques et, évidemment il VEUT savoir. Voilà pour la théorie. En pratique, ce premier numéro n'aborde quasiment pas le sujet, sérieusement, c'en est presque troublant. International Iron Man #1 commence 20 ans en arrière, Tony est jeune, beau et impertinent. Et même qu'il a les cheveux long, voilà qui est plus original. Il rencontre lors de ses études à Londres une femme jeune, belle et impertinente. Tout se passe merveilleusement bien entre eux jusqu'à ce que soudain... ! Hail Hydra ! S'en suit un beau bordel et plein plein plein de potentiel.
Le rythme du bouquin est parfait. Les dialogues sont rondement menés, prenant, jamais ennuyeux sauf lorsqu'ils doivent inspirer l'ennui et on sent lorsque c'est le cas, on sent que les passages un peu plus calmes doivent l'être, qu'ils ont été pensés pour l'être. C'est aussi ça être un bon scénariste. Car oui, comme souvent, Bendis fait battre mon petit cœur et je veux déjà le suivre jusqu'au bout du monde. Et que dire de Maleev dont le dessin me donne envie de faire des trucs par très orthodoxes au jeune Stark ! Leur duo est incroyable comme souvent et flatteusement complété par le travail de couleurs de Paul Mounts qui s'avère de grande qualité. La scène d'action finale est surprenante, violente, brutale et enlevée. Non seulement on ne s'y attend pas (même si avec le recul, évidemment que ça devait partir en steak à ce moment précis, évidemment !) mais en plus son rapport déconcertant avec la suite offre au lecteur une nébuleuse de liens qu'il veut voir expliqués. A l'inverse d'un Mockingbird #1 qui ne me donnait pas envie de comprendre pourquoi les choses avaient mal tourné, je suis cette fois impatiente de voir se dérouler les fils qui vont nous mener à la situation compliquée dans laquelle se trouve Tony au début de l'issue. Et à ce qui va la suivre.
International Iron Man #1
Marvel Comics * Par Brian Michael Bendis & Alex Maleev * $3.99
Malgré un premier numéro qui ne dit que peu de choses, l'idée d'une version revue et corrigée des origines d'un personnage encrouté est prometteuse et Bendis et Maleev donnent plus que jamais envie de suivre la série : c'est beau, bien mené et suffisamment mystérieux pour nous intriguer sans nous donner l'impression que les auteurs ne savent pas où ils vont. Une série à très gros potentiel et à suivre pour l'équipe, le principe et l'occasion de lire un personnage rendu accessible pour tous ceux qui, comme moi, le considéraient comme plutôt barbant.