Suite à son coup de déprime, cf. Le dernier coyote, Harry Bosch vient tout juste de retrouver sa place au sein de la brigade criminelle, avec une promotion à la clef en tant que chef de son équipe comprenant Jerry Edgar et Kizmin Rider (nouvelle venue). Pour célébrer la fin du weekend du Labor Day, un concert du Philharmonique est donné en plein air, alors que Bosch est appelé, non loin, pour enquêter sur l'assassinat d'un producteur de cinéma, Tony Aliso, tué d'une balle dans la tête, le corps retrouvé dans le coffre de sa Rolls. Une exécution sommaire, qui semble porter la signature du crime mafieux. Mais Bosch n'est pas du style à se satisfaire des apparences et entend chercher plus loin. Il rencontre la veuve, glisse ses pas dans ceux de la victime, se rend à Vegas, négocie avec la police urbaine, se mouille avec la pègre locale et se coltine une fois encore les affaires internes. Une triste habitude pour notre inspecteur précédé de sa réputation d'empêcheur de tourner en rond. Au-delà de toutes ces tractations et magouilles politiques et judiciaires, Harry va également se confronter à un fantôme de son passé - l'inoubliable Eleanor Wish, croisée dans Les égouts de Los Angeles - avec laquelle il a très, très envie de faire un bout de chemin. Et plus encore.
Ce tome recense l'aspect le plus bling-bling de la ville des anges et sa jumelle racoleuse - Vegas et ses casinos, ses clubs, ses hôtels, son argent sale, sa mafia et ses blondes fatales... Par certains aspects, on aurait presque pu s'imaginer dans un polar des années 50, à la Raymond Chandler (Veronica Aliso est un cliché du genre). Harry est cependant très éloigné de Philip Marlowe et choisit de nous suprendre avec ses idylles qui lui donnent des ailes et le font accomplir des merveilles ! Whooo... Ce tome m'inspire donc plusieurs sentiments et oscille entre le pur roman noir, l'épisode indissociable d'une série qui ne cesse de s'enrichir et la lecture de pure distraction avec des rebondissements à la clef, un coupable insaisissable et des fausses pistes lâchées exprès pour étourdir le quidam. Un rendez-vous indiscutable.
Points, coll. Policiers, thrilles & romans noirs ♦ Juin 2014 pour la présente édition
Traduit de l’anglais par Jean Esch (Trunk Music) pour les éditions du Seuil