Ça fait maintenant trois épisodes que Sam Humphries et Mike Del Mundo nous emmènent dans un voyage au Weirdworld, un monde qui ressemblerait à un Pixar fini aux amphétamines. Est-ce que ce quatrième numéro maintient le cap, ou le niveau baisse ?
Ne faisons pas durer plus longtemps le suspens, Weirdworld est tellement bien que ça en est bluffant. Chaque épisode a une identité folle, vu qu'on est passé par l'heroic fantasy, par l'horreur, ou le road-trip, tout en prenant le temps de développer ses personnages, et Humphries a réussi à donner une vraie âme à sa série. Pour ce quatrième épisode, il va encore plus loin, et émeut son lecteur.
Nos deux héroïnes, Becca et Goletha, vont traverser un village tout droit sorti d'un conte des frères Grimm. En passant dans ce qui semble être un lieu idyllique, elles vont devoir faire face à un maléfice particulièrement tordu...
On savait dès la couverture que le village allait être dangereux, mais on s'en fiche, vu que tout dans Weirdworld l'est. Ce qui marche particulièrement bien, c'est l'émotion, l'amour et la tristesse qui se dégagent de ce numéro. Tout est fait pour émouvoir le lecteur sans jamais aller dans l'excès, on voit comment ces femmes en sont arrivées là, et on est mal avec elles. Il y a une pudeur simpliste dans une scène de confession qui traite de la perte d'une mère et de la dépression, une justesse assez rare pour une série comme ça, et qui ralentit le rythme pour expliquer les choses. Je m'attendais à beaucoup de choses venant de Weirdworld, mais pas ça. Et certainement pas quelque chose d'aussi réussi.
A côté de ça, il reste toujours de l'action et des gros monstres, et même l'apparition d'un personnage qu'on pensait oublié. Pourtant, même si c'est réussi, ce n'est pas ce qu'on retient du numéro. Parce que l'action est vraiment bien fichue oui, mais que décidément, la tristesse à trop laissé sa marque. Du coup, j'ai fini la lecture vraiment touché, et j'attends la suite impatiemment. Les machinations des grands dirigeants du Weirdworld risquent bien de donner une vraie guerre, et avec notre héroïne seule au centre, je suis impatient. En attendant, ça fait quatre numéros que Becca est étoffée, que Goletha nous fait rire mais pas que, et qu'on aime profondément ces personnages. Il y a peu de séries que je lis chaque semaine en adorant profondément les personnages, et Weirdworld en fait partie.
Bon, on a déjà dit mille fois que Mike Del Mundo était un monstre, donc on va arrêter de rajouter des choses dessus, parce que c'est encore une fois parfait. Je vais simplement dire que la page des deux personnages qui s'enlacent dans la forêt est probablement la plus jolie de toute l'année, et que vous finirez roulé en boule par terre.
Weirdworld #4
Marvel Comics * Par Sam Humphries & Mike Del Mundo * $3.99
Des numéros comme ça, j'en veux tous les jours. C'est visuellement magnifique, et l'histoire est émouvante et terriblement juste. On finit ce chapitre ému, et peu d'histoires peuvent se targuer d'avoir une telle âme.