…ou le grec d’ailleurs (même si cet article s’intéressera plus au latin).
Bonjour à tous ! Aujourd’hui on vous propose un article un peu spécial, notre réaction (pas très rapide, on est d’accord ;) ) aux propositions de loi concernant la réforme du collège.
Toutes deux latinistes, nous avons choisi d’étudier cette langue ancienne par choix (et non pas contraintes et forcées par nos parents) et nous voulions vous parler de notre vision du latin. Voici donc une liste d’arguments destinés à faire réfléchir ceux qui trouveraient inutiles d’apprendre une langue morte et à motiver ceux qui hésiteraient à l’étudier.
A quoi peut donc servir le latin ?
- Et bien déjà à comprendre les mots qu’on emploie. Le français, comme l’anglais ou l’espagnol est une langue dont les racines sont latines c’est à dire que la plupart des mots que l’on utilise sont des évolutions de mots latins : « ludus » a donné « ludique », « rosa » la rose, « urbs » urbain, « vivo » vivre, etc. Et si l’on prend « ludus » dont le premier sens était « l’école » il est intéressant par exemple de noter que « ludique » a aujourd’hui un lien avec le fait de jouer et donc avec les loisirs.
Bon d’accord, on n’est pas aussi pressées d’aller en cours…
- Ensuite pour les lecteurs réguliers, le latin permet de comprendre d’où viennent les inspirations d’auteurs classiques ou même parfois contemporains. Ainsi Racine s’est appuyé sur la tragédie de Sénèque (1er sicèle apr. JC) pour écrire Phèdre et sans être latiniste il est compliqué de pouvoir comparer les deux œuvres.
- Etudier des textes latins permet également de comprendre que la littérature n’a pas débuté au moyen âge mais dans l’antiquité, chez les populations du croissant fertile. Et l’un des premiers romans n’est pas médiéval mais latin : il s’agit de l’Ane d’or d’Apulée. Les langues anciennes permettent ainsi de découvrir un champ culturel et littéraire beaucoup plus vaste que celui de lecteurs non latinistes (ou héllénistes).
- Et les cours de civilisation sont souvent passionnants. On apprend ainsi comment vivaient des hommes et des femmes il y a plus de mille ans et l’on va de découvertes en découvertes, certaines pratiques étant plus modernes qu’on ne s’y attendrait.
- Il est également intéressant de noter que la plupart des intellectuels français et grands écrivains des quatre derniers siècles étaient latinistes et héllénistes. Victor Hugo, Rabelais ou plus récemment Tolkien -qui était même un spécialiste des civilisations et langues anciennes.
- Du point de vue strictement scolaire, le latin est l’une des rares matières dans le système éducatif français dans laquelle il n’y a presque pas de pression concernant les notes. Une matière considérée comme une sorte de « bonus » et donc dans laquelle il est plus facile de s’épanouir. On nous dit que les classes latinistes ou hellénistes creusent les inégalités : je pense qu’elles contribuent plus à les réduire. En effet la plus forte concentration de classes latinistes se trouve dans les zones d’éducation prioritaires et permettent à des enfants d’acquérir une solide culture générale.
- Que vous ayez douze, 15 ou 18 ans il n’est pas trop tard pour décider de vous lancer ! En effet il est possible d’apprendre le latin et le grec en cinquième (enfin dépêchez vous on a cru comprendre que ça ne durerait pas…), en seconde et dans les classes de kâgne.
Donc oui, on vous l’accorde il n’est pas toujours très drôle d’apprendre des déclinaisons, du vocabulaire et de faire des versions (même si cela développe la mémoire et les facultés d’analyse) mais ces quelques heures par semaine passées à étudier des langues anciennes ne sont pas perdues ! Et en temps qu’élèves du secondaire, nous demandons à ce qu’elles continuent d’exister ! (hop ! un petit lien vers un site dédié : http://www.avenirlatingrec.fr/)
Les deux sœurs…
Si vous venez de finir de lire cet article, n’hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé. Faites-vous du latin ? Quel est votre avis sur la question ?