Kelly Thompson parvient à trouver un très bon pitch de départ, pour imaginer ce récit qui se veut féministe, mais parle en fait à et de tout le monde. Un thème universel, en prise directe avec les expériences de chacun d'entre nous. On a beaucoup apprécié les dialogues, le naturel avec lequel les émotions sont amenées, clarifiées. Malheureusement les choix opérés à partir de la fin de la seconde partie ne sont pas toujours heureux, et la recherche des fragments du coeur d'Emma emprunte des sentiers qui hésitent entre la grâce et le symbolisme lourd et déjà vu. Disons qu'il y a un fort potentiel dans ce Heart in a box, mais que sa concrétisation est par endroits maladroite. Meredith McLaren illustre cet album, dans un style fort éloigné du comic-book traditionnel. Nous sommes là à la frontière de la Bd européenne expérimentale, avec des corps et des expressions qui avouent aussi l'héritage du manga. La mise en couleur, le découpage, la façon de travailler lignes et espaces, se ressentent fortement du numérique. Les planches ne sont pas organiques, mais elles s'envolent, éthérées, portées par des couleurs qui vont du pastel clair aux tons les plus vifs, selon l'humeur et les sentiments en jeu. Ce n'est résolument pas ma tasse de thé, ce qui ne m'empêche pas de trouver des qualités évidentes dans la construction et l'approche du récit, même si des fonds de cases aussi simplistes peuvent irriter quelques puristes. Paru chez Dark Horse, ce coeur en boîte débarque donc en cette fin d'hiver chez Glénat. Une proposition intrigante, qui sort des canons attendus de ce que nous lisons habituellement, et qui assez de qualités pour séduire un bon nombre de lecteurs. Mais un talent qui reste encore à affiner, chez les deux artistes citées, et qui attend confirmation et maturité dans les années à venir.
Kelly Thompson parvient à trouver un très bon pitch de départ, pour imaginer ce récit qui se veut féministe, mais parle en fait à et de tout le monde. Un thème universel, en prise directe avec les expériences de chacun d'entre nous. On a beaucoup apprécié les dialogues, le naturel avec lequel les émotions sont amenées, clarifiées. Malheureusement les choix opérés à partir de la fin de la seconde partie ne sont pas toujours heureux, et la recherche des fragments du coeur d'Emma emprunte des sentiers qui hésitent entre la grâce et le symbolisme lourd et déjà vu. Disons qu'il y a un fort potentiel dans ce Heart in a box, mais que sa concrétisation est par endroits maladroite. Meredith McLaren illustre cet album, dans un style fort éloigné du comic-book traditionnel. Nous sommes là à la frontière de la Bd européenne expérimentale, avec des corps et des expressions qui avouent aussi l'héritage du manga. La mise en couleur, le découpage, la façon de travailler lignes et espaces, se ressentent fortement du numérique. Les planches ne sont pas organiques, mais elles s'envolent, éthérées, portées par des couleurs qui vont du pastel clair aux tons les plus vifs, selon l'humeur et les sentiments en jeu. Ce n'est résolument pas ma tasse de thé, ce qui ne m'empêche pas de trouver des qualités évidentes dans la construction et l'approche du récit, même si des fonds de cases aussi simplistes peuvent irriter quelques puristes. Paru chez Dark Horse, ce coeur en boîte débarque donc en cette fin d'hiver chez Glénat. Une proposition intrigante, qui sort des canons attendus de ce que nous lisons habituellement, et qui assez de qualités pour séduire un bon nombre de lecteurs. Mais un talent qui reste encore à affiner, chez les deux artistes citées, et qui attend confirmation et maturité dans les années à venir.