Après un premier arc laborieux et profondément décevant, la série Uncanny Inhumans semblait avoir décollé pour son cinquième numéro. Est-ce que celui-ci confirme l'essai ? Non !
La soirée dans le club de Black Bolt a mal tourné. Un vol a été commis, une bagarre a éclaté, deux génies maléfiques se font la guerre et le destin des inhumains pourrait bien être impliqué dans tout ce bazar. Si le précédent numéro nous faisait découvrir les lieux, celui-là fait interagir tout ce petit monde, et lance des intrigues futures.
Sauf que si le précédent numéro semblait enfin convaincant, on a là une histoire qui montre tout ce qui ne va pas chez les inhumains de Charles Soule. C'est chiant, terriblement chiant, et je n'ai pas retrouvé la passion qu'il semblait avoir au début, ou pendant Secret Wars. C'est des pages entières d'exposition pour rappeler ce qui s'est passé au numéro précédent, des dialogues terriblement lourds et poussifs où chaque personnage fait une tirade pour rappeler qui il est, quel est son rôle, et bien se définir et la manière la plus lourde possible.
Ça pourrait passer si c'était un premier numéro d'une saga, mais c'est ici le deuxième, et il ne se passe finalement pas grand chose. Ce n'était pas utile de ramener tous ces personnages qui n'ont aucune utilité et aucune identité propre, ou même de multiplier les intrigues qui ne serviront à rien une fois le numéro fini. Pire encore, non content d'aller chercher dans ses vieilles séries, Soule fait revenir un méchant d'une manière tellement naze que j'ai cru que c'était une parodie. Sans trop spoiler, ce dernier bénéficie d'un portait plein pied dans une page complète où il raconte son histoire, son rôle et son but, le tout avec une verve et une lourdeur presque parodique. Si ça devait être écrit par un auteur comique, ça serait génial. Sauf que la, Soule semble sérieux, et c'est très très gênant.
Gênant, c'est le terme qui définit le mieux ce numéro. Il ne se passe rien, les rares membres intéressants du casting sont noyés dans des intrigues à tiroirs interminables, et rien n'a d'utilité claire. C'est très kitsch, à la limite du parodique, et il est plus que temps que l'auteur redresse la barre. Marvel veut mettre les inhumains en avant, et pourquoi pas, mais autant le faire de manière réussie. Donnez les a quelqu'un d'autre, ou alors dites lui de commencer à écrire des histoires qu'il aurait envie de lire, et pas un truc informé où chaque début d'arc est une porte d'entrée vers l'ennui.
En plus de ça, le style de Brandon Peterson ne change pas, et si vous êtes réfractaire à ce qui semble numérique sans âme, ça ne vas pas aider. Pour me forcer à dire quelque chose d'agréable, les pages sont parfois bien détaillées, mais si c'est pour servir des choses immondes, rigides, et froides, ce n'est vraiment pas la peine.
Uncanny Inhumans #6
Marvel Comics * Par Charles Soule & Brandon Peterson * $3.99
J'ai aimé et défendu la série dans ses précédentes incarnations, mais on dirait que Charles Soule a perdu toute son âme et sa passion. Si d'ici la fin de l'arc ça n'est pas mieux, j'arrêterai les frais.