J'ai beaucoup d'addictions. Le vin rouge, Sherlock, Star Wars, le chocolat, le vin rouge, Sherlock... Mais vous ai-je parlé de Batman ? Hein, il ne me semble pas moi non plus. Batman fait un peu partie des héros de mon enfance depuis la série animée de 1992, l'une des meilleures séries animées de super-héros de tous les temps. C'est celle qui a vu naître le personnage d'Harley Quinn mais aussi celle qui a donné une seconde carrière à Mark Hamill dans le doublage (Luke Skywalker qui fait la voix du Joker, c'est pas une jolie boule de croquette ça ?). D'une qualité rare, avec des épisodes tantôt sombres, tantôt drôles, la série de 1992 qui a fait les joies de mes samedis et dimanches matins, bol de chocopops sur les genoux, est le fin du fin pour tous fans qui se respectent et qui hurlent des HOURRA dès que le nom de Paul Dini est prononcé.
Enfin bref, si j'ai vu des centaines de fois tous les films/séries et joué aux jeux-vidéos de l'homme chauve-souris depuis lors, je n'ai jamais eu l'occasion d'attaquer les comics, la base quand même. Heureusement qu'Urban Comics est là pour m'aider, car en reprenant toutes les licences de DC Comics, le staff a décidé au début des années 2010, avec la folie que Marvel engendre avec ses films et ses produits dérivés, de reprendre tous les super-héros (connus) du catalogue et de mettre en chantier de nouvelles aventures, en partant parfois de zéro. Ce n'est pas le cas pour ce Batman, je vous rassure. Nan parce que se taper la énième histoire Parents tués (slash) Rose ou perles qui tombent (slash) Initiation tibétaine, ça va on a déjà donné. Même si c'est super chouette cet arrivage de nouvelles histoires, faut dire que je suis un peu paumée. Rien que pour Batman, qui doit être le bac à sable par excellence des auteurs-dessinateurs chez Urban Comics, on compte environ une trentaine de séries différentes. Le choix est vaste, hein !
Après cette longue introduction, me voilà donc avec Batman Renaissance, la série en 7 volumes de Scott Snyder au scénario et Greg Capullo au dessin, que j'ai vu sur pas mal de blogs, dont chez les copinautes Prettyrosemary et Malecturothèque.
Niveau frayeur, ce scénario de fifou va nous en donner pour notre argent. Non pas que les pages vous sautent à la gorge, mais la folie psychologique instillée par les auteurs et qui gagne même Batman est juste... folle. L'enquête révèle des secrets bien enfouis qui vont jusqu'à toucher la famille Wayne et son majordome Alfred Pennyworth, mettant en place une mythologie vachement intéressante. Même si je suis parfois à un peu à la ramasse niveau personnage et histoire backstage (je confonds par exemple les anciens et nouveaux Robin, perso je me suis arrêtée à Dick Grayson *kpoff* Chris O'Donnell *kpoff*) ce n'est absolument pas dérangeant. Et puis, le rythme est super bien mené sur un train d'enfer qu' on en oublierait presque qu'on est devant une BD et non pas devant un film. Quant aux dessins de Greg Capullo, ils sont extra et mon oeil de néophyte s'est très bien accommodée à sa patte visuelle. J'aime moins par contre quand c'est les autres copains dessinateurs qui remplacent Capullo, le changement assez radical dans les couleurs, les traits et les personnages m'a un peu gênée par moments.
Mise à part à ça, ce que j'ai adoré c'est la façon dont on nous parle de la relation malsaine qu'entretient Batman et le Joker, ils se connaissent et se comprennent plus que n'importe qui. Mais surtout, quand la question de l'identité du Joker revient sur le tapis, les auteurs ont une réaction intelligente. " On s'en fout ", semblent-ils nous dire. Savoir qui il est, son identité, sa famille, sa vie d'avant, gâcherait tout le plaisir. Et je suis entièrement d'accord avec ça. J'en ai un peu marre de voir dans les différentes productions d'aujourd'hui cette manie de devoir expliquer qui était le méchant avant, ce que j'appelle le " Dark Vador's Effect ". Comme s'il fallait trouver une justification à ses actes. J'en veux par exemple à Disney d'avoir bousillé l'une de mes méchantes préférées, Maléfique, en lui donnant une storyline débile " Nan mais en fait avant elle était gentille, mais c'est les méchants hommes qui lui ont piqué ses ailes qui... ". Maléfique, c'est une méchante. Point barre.
C'est pareil pour le personnage du Joker dans la série un Gotham que j'ai définitivement arrêté après ça, à qui on colle background d'une grande banalité, en plus. Non, non, non et renon ! Un personnage comme le Joker ne doit pas avoir de passé, c'est tout l'intérêt du personnage. Ce gros point d'interrogation entourant sa personne nous amène à nous interroger sur son humanité. Le fait qu'il sort d'on ne sait où, surgi de l'ombre, fait en grande partie l'intérêt d'un personnage impossible à cerner, impalpable, presque surnaturel. D'où la terreur qu'il inspire, même à Batman. Snyder et Tynion l'ont bien compris et le mettent admirablement en scène dans ce 3e opus. Les gars, je vous aime d'amour.
Voilà donc une bien belle immersion dans la BD/Comics (j'avoue je ne sais toujours pas faire la différence), que je vais continuer avec plaisir. Comme vous pouvez le constater, j'ai mis à profit ce beau week-end de Pâques comme il se devait. Je me suis régalée de bout en bout, avec mon gros oeuf en chocolat à côté de moi.
Et vous alors, il a ressemblé à quoi votre week-end de 3 jours ?