Voici une autre adaptation d’une oeuvre de Yasutaka Tsutsui au cinéma par un grand nom de la réalisation d’animation japonaise, Satoshi Kon. Voici « Paprika »
« Paprika »; film d’animation de Satoski Kon (2006)
Synopsis: « Dans le futur, un nouveau traitement psychothérapeutique nommé PT a été inventé. Grâce à une machine, le DC Mini, il est possible de rentrer dans les rêves des patients, et de les enregistrer afin de sonder les tréfonds de la pensée et de l’inconscient.Alors que le processus est toujours dans sa phase de test, l’un des prototypes du DC Mini est volé, créant un vent de panique au sein des scientifiques ayant développé cette petite révolution. Dans de mauvaises mains, une telle invention pourrait effectivement avoir des résultats dévastateurs. Le Dr. Atsuko Chiba, collègue de l’inventeur du DC Mini, le Dr. Tokita, décide, sous l’apparence de sa délurée alter-ego Paprika, de s’aventurer dans le monde des rêves pour découvrir qui s’est emparé du DC Mini et pour quelle raison. Elle découvre que l’assistant du Dr. Tokita, Himuro, a disparu… »
Paprika, c’est un festival de couleurs avec une touche de « délirium », où la fiction se fond dans la réalité (Thématique que se partage Kon et Tsutsui).
Suite au vol d’un prototype du DC mini, l’équipe du Dr Atsuko Chiba est sur le qui vive: le responsable du vol commence à envahir les rêves de tous ceux qui ont utilisé la machine. A travers une poursuite, entre rêve et réalité, apparences et véritables identités, nous plongeons dans un univers onirique, envoûtant et… déroutant.
Satoshi Kon est un mangaka et réalisateur d’animation que j’apprécie beaucoup, depuis son film « Perfect Blue » que je vous conseille vivement. Il nous a malheureusement quitté en 2010 mais ses œuvres seront une source d’inspiration pour plus d’un (N’est ce pas Nolan ? :D)
Dans Paprika, nous suivons avec une certaine fascination quelques personnages, à commencer par le Dr Atsuko et de son alter ego, Paprika:
– L’une est froide et pragmatique, l’autre est souriante et frivole.
Puis nous avons Tokita, génie à l’esprit enfantin. Il désirait avec sa machine réunir les hommes à travers les rêves. Il semble se cacher derrière sa timidité, sa corpulence et ses machines pour ne pas affronter le monde qui l’entoure. On le constate d’ailleurs par l’apparence qu’il choisit dans le « monde des rêves »
En effet, la figure du Double est très présente au sein de ce film. De l’apparence que l’on donne au sein de la société et son « moi intérieur » qu’on a peur de dévoiler (cacher une fragilité, peur d’être incompris, ou masquer une personnalité plus sombre.)
Et pour finir, Konakawa, inspecteur de police, qui est troublé par un rêve qui revient sans cesse et dont il veut comprendre la raison. En compagnie de Paprika, et tout au long du film, il va essayer de comprendre le message de son inconscient et affronter un des regrets de sa vie.
Et il n’ a pas que les personnages qui vont être happer par l’intrigue mais vous aussi, à travers ses différents tableaux oniriques. Suite au vol du prototype, d’étranges événements vont surgir au sein de la société et apporteront de nombreuses questions:
– Quelle est la part de réalité ? Et celle des rêves? Quelle personne envahit les songes de chacun ? Et quelle va être la réponse à ce chaos en approche où réalité et rêve ne font qu’un ?
Je peux que vous conseiller de regarder ce chef d’oeuvre de l’animation japonaise et découvrir les oeuvres de Satoshi Kon, si ce n’est pas encore le cas.
Pourquoi ai-je aimé ce film ?
– Pour la richesse du graphisme qui nous entraîne dans un tourbillon fantasmagorique
– Pour ses nombreuses niveaux de lectures (psychologie,thriller, divertissement)
– Pour l’univers de deux grands auteurs
– Pour une bande originale envoûtante
– Pour la belle conclusion que nous offre Satoshi Kon, à travers le personnage de Konakawa
– Pour Satoshi Kon tout simplement ^^
CONCLUSION:
C’est un très bon film d’animation qui nous offre une intrigue où se mêle joliment psychologie et science fiction, afin de nous livrer un spectacle onirique coloré. On retrouve bien la thématique commune des deux hommes à travers cette réalisation. Après un premier visionnage où on se laisse emporter par ce défilé de « rêves », on prendra plaisir à revoir une seconde fois le film pour en comprendre tous les messages qui y renferme. Je vous conseille vivement de découvrir les oeuvres de Satoshi Kon. En plus de Perfect Blue, regardez « Paranoia Agent ». Cette série où réalité et fiction se noue encore, est superbe ! C’est avec ce bon conseil que je vous annonce, prochainement, l’arrivée de chroniques de mangas et bandes dessinées sur mon blog ! Je vous laisse avec l’opening de Paprika !
(Image de Naivascha)