La maison à vapeur Tome 1, Jules Verne

couv5236382Résumé :

L’histoire se passe en Inde, peu de temps après la Révolte des Cipayes dont le souvenir est à l’origine de l’intrigue. Le colonel en retraite Edward Munro vit à Calcutta dans le souvenir du bonheur perdu, sa jeune épouse Laurence ayant disparu lors des massacres perpétrés à Cawnpore par les troupes d’un chef indigène, implacable ennemi des Britanniques, Nana Sahib. Depuis cet épisode, on a perdu la trace de Nana Sahib, réfugié au Népal et dont la rumeur de la mort a circulé. En fait, il n’est pas mort et les autorités de Bombay ont même signalé sa présence : il travaille en fait à susciter une nouvelle révolte. L’ami de Munro, l’ingénieur en chemins de fer Banks, lui propose de faire un voyage d’agrément dans l’Inde du nord dans un véhicule extraordinaire qu’il a conçu et construit pour le Maharadjah de Bhoutan et qu’il a pu racheter à bas prix après la mort du commanditaire. Il s’agit d’un gigantesque éléphant à vapeur tirant deux wagons de tout confort et qui roule sans avoir besoin de voie ferrée. Ce train est même amphibie. Munro donne son accord et ils partent, accompagnés en particulier de leurs amis, un invité français, Maucler, et le capitaine Hod, grand chasseur de tigres. En y incluant le personnel nécessaire, ce sont dix personnes qui font route vers les contreforts himalayens.

Mon avis 

Un petit retour aux sources avec ce classique de Jules Verne. Ayant lu et apprécié pas mal de ses livres, je ne me suis pas fait prier pour me lancer dans cette nouvelle aventure !

L’aspect historique représente clairement une toile de fond. En effet, dans ce premier tome, le récit se déroule en Inde dix ans après la révolte des Cipayes qui a opposé les Britanniques aux rebelles Indous. Le colonel Edward Munro, a pris sa retraite après la disparition de sa femme à Cawnpore, suite aux massacres orchestrés par le chef de la rébellion, Nana Sahib.

C’est avec ses compagnons que Munro se lance dans un voyage à travers l’Inde Septentrionale à bord d’un drôle de véhicule, conçu par l’ingénieur Banks. Ce fameux moyen de transport n’est autre qu’une locomotive à vapeur sous forme d’éléphant et à laquelle sont rattachés deux pavillons. Tout ce beau monde va donc rouler de Calcutta à Bénarès dans cette première partie du roman.

En bon précurseur des romans de Science-fiction et d’anticipation, Jules Verne a toujours, semble-t-il, eu une avance sur son temps et cette histoire d’éléphant à vapeur ne déroge pas à la règle. Je salue d’ailleurs l’originalité de cette idée, qui pouvait paraître tout à fait révolutionnaire à l’époque.

Les personnages sont intéressants avec des personnalités variées. Ainsi, il y a le colonel Munro, un homme brisé depuis la disparition de sa femme et qui voue une haine sans borne à Nana Sahib. Ce dernier qu’on ne voit pas beaucoup au début du roman devient de plus en plus intriguant vers la fin de ce tome mais il va falloir que j’attende de lire le second pour en savoir un peu plus. Banks est l’ingénieur du groupe dont j’ai aimé l’esprit inventif et visionnaire. Maucler fait office de narrateur mais reste très effacé selon moi car, du coup, on ne sait pas grand chose sur lui.Toutefois, le personnage qui m’a le plus marqué est sans aucun doute le capitaine Hod avec son caractère explosif, ses répliques cinglantes et son obsession pour la chasse aux tigres.

L’intrigue, quant à elle, n’est pas particulièrement trépidante car outre les longues descriptions des paysages indiens et les multiples références historiques, il ne se passe pas grand chose dans ce premier tome. Nous suivons le périple plus ou moins paisible de Munro et ses comparses dont les rares moments d’action se résument à une tempête déchaînée et une rencontre avec un tigre. Les dialogues sont riches, efficaces avec un humour omniprésent et même si certains éléments du récit sont prévisibles, cela ne m’a pas empêché d’apprécier ma lecture. S’il y a juste un détail qui m’a un peu gêné, c’est la facilité avec laquelle certains personnages se vantent de leur palmarès de chasse qui ne comprend pas moins d’une quarantaine de tigres et je n’ai pu m’empêcher de faire un comparatif entre notre présent et cette époque, où ces massacres étaient banalisés.

En bref, un premier tome agréable avec un début d’aventure prenant et assez burlesque, comme Jules Verne en a le don ! Par contre, j’attends de lire le second tome pour un avis plus complet car, j’ai l’impression que l’essentiel de l’action, est centré dans la suite du récit.