Augustin Petit, maître du monde…ou pas!
Je remercie Pierre Léauté et la maison d’édition Le peuple de Mü pour ce partenariat
L’histoire :
Augustin Petit est enfin au pouvoir, les grands dehors. Mais pour lui rien n’est encore fini. L’allemagne doit payer pour ses affronts passés. Les grands ne doivent plus gouverner et malheur à ceux qui oseront défier – de toute leur hauteur – notre petit dictateur.
1939. Augustin Petit tient enfin les grands dans sa main et s’apprête à la refermer sur eux. Devenu Empereur des Français, il lance sa croisade ultime envers et contre tous… et surtout malgré l’équipe de bras cassés qui l’accompagne. Des pyramides égyptiennes aux palais de Rome, rien ne pourra arrêter l’ascension du plus petit des grands hommes. Avec la suite de Mort aux grands !, sélectionné pour le Prix ActuSF de l’Uchronie, Pierre Léauté boucle son diptyque sur la folle attirance des peuples pour les dictateurs.
Editeur : Editions lepeupledemu.fr – 152 pages | Sortie : mars 2016
L’auteur :
Pierre Léauté publie un premier roman d’anticipation à 25 ans, Les négriers de Babylone. Passionné de septième art, il n’hésite pas à jouer avec l’Histoire dans Morts aux grands! Aujourd’hui il revient avec la suite de cette uchronie, où l’on retrouve les turpitudes d’Augustin.
Mon avis :
Pierre Léauté continue de nous conter l’étrange destinée d’Augustin Petit. Il nous livre là un texte drôle, ponctué de références à des événements historiques et des personnages qui ont existé pour donner au récit encore plus d’ampleur. Car derrière ce texte se cache bien une critique de la folie et de la haine qui ont entraîné le monde dans la seconde guerre mondiale. On sourit aux frasques d’Augustin dans cette uchronie, alors qu’elles ont fait frémir notre monde.
L’arrivée au pouvoir d’Augustin ne freine donc pas sa haine des grands, et il va entraîner dans sa folie « anti-blonds et anti-grands » le monde entier. Sa cible, l’Allemagne. La défaite de 1919 est toujours dans son esprit. Et il va manoeuvrer, petit à petit, guettant les réactions des nations – qui ne bougeront pas là non plus le petit doigt – pour stopper les avancées des troupes d’Augustin, les fameuses CC (Culottes Courtes). Augustin, entouré de ses fidèles de toujours, va inonder le monde de sa haine des « Perchards » : Annexion, camps de concentration….
Malheureusement pour lui, les petits en charge de responsabilité ne seront pas – sans aucune allusion à leur taille – à la hauteur. Citons en exemple un camp de redressement qui ressemble plus à une colonie de vacances :
– Oui mais à l’assemblée générale les prisonniers ont été formels. Pas de coup de fouet pas de privation…Ils ont été clairs là-dessus, le côté barbelés et miradors, ils sont pas chauds chauds.
– Parce que vous faites des assemblées générales!
– C’est un camp de concertation donc je présume que …
Le portrait satirique du dictateur dressé par l’auteur donne à sourire : colérique, suspicieux, jaloux et…petit. À l’image d’un autre petit dictateur fou, il va détruire tout ce qu’il entoure, en commençant par sa famille, ses amis, sa patrie et le monde. Et pourtant il arrive à fasciner un peuple, prêt à le suivre dans sa folie.
Voir les faits historiques détournés et leurs illustres acteurs quelque peu redessinés rend cette histoire accrocheuse, les descriptions sont osées et imaginer un Winston Churchill tenir un certain langage prêt à sourire. Pierre Léauté nous offre une lecture divertissante mais avec énormément de sous-entendus, nous rappelant que cette même folie a déjà eu lieu pour les monstruosités que l’on connait.
Le style
Pierre Léauté nous régale encore une fois avec humour. Son style toujours dynamique et fluide permet une lecture agréable du roman. Le rythme ne retombe jamais. Le parallèle fait avec l’Histoire et celle qu’il écrit est bien utilisé donnant une profondeur plus critique sur les faits déments d’Augustin.
Ma Note : 4/5
Mon petit point positif :
La petite postface de Pierre Bellemare remplie d’humour.