Auteur : Anne B. Ragde
Traduit du norvégien par Jean Renaud
Edité par Balland et paru le 4 juin 2009
En poche, collection 10/18, paru en 2011
350 pages en poche
C’est le premier titre d’une trilogie. J’ai acheté ce livre par hasard, je venais de terminer Potes pour la vie, un roman norvégien et j’avais bien envie de me replonger dans cet univers nordique.
Rugueux, âpre, ce roman confronte plusieurs mondes, celui très rural d’une ferme d’un autre âge et celui plus clinquant d’un monde citadin danois. J’ai été totalement séduite par la lenteur de l’action, la description minutieuse du monde de chacun, les rencontres pour le moins compliquées entre les différents protagonistes.
L’auteure s’est attachée à nous livrer les informations de manière parcimonieuse sans susciter aucunement de l’impatience, j’avais envie que ça traîne, que les personnages ne se rencontrent pas rapidement, de vivre avec l’un puis avec l’autre, de retarder l’inéluctable.
Nul jugement ni sur l’un ni sur l’autre de ses personnages. Ils sont extrêmement différents ces trois frères élevés par une mère tyrannique. Au moment où commence l’histoire, elle est en train de mourir. Les enfants vont donc se retrouver après une vingtaine d’années de séparation.
Il y a un personnage féminin (la fille du frère aîné, que personne ne connaît), un personnage génial, qui apporte une bouffée de bonne humeur, un peu de gaieté dans ce monde sombre et noir. Associée au plus jeune frère qui vit à Copenhague, ils apportent un peu de couleur dans le noir et blanc.
Les personnages ne sont pas manichéens, ils ont chacun leur complexité inhérente à leur histoire personnelle. C’est de la confrontation entre tous ces individus, représentant des mondes à des années-lumière les uns des autres, que naissent des situations cocasses et subtilement amusantes.
C’est fin, c’est puissant et j’espère que les deux autres volumes sont à l’image de celui-ci. D’autant plus que ce premier volume se termine sur une révélation à laquelle on ne s’attendait pas et ouvre l’appétit vers la suite.