Sherlock Holmes est blessé dans son orgueil depuis qu'il est accusé d'avoir falsifié des preuves dans une récente affaire. Envoyé en prison, puis libéré, il vit cloîtré dans son appartement du 221B Baker Street dans les vapeurs troubles de la cocaïne. Son ami Watson est appelé en renfort et le tire de sa léthargie grâce à une nouvelle enquête mandatée par la fascinante chanteuse de cabaret, Mademoiselle La Victoire, qui s'inquiète depuis Paris de l'enlèvement de son fils, confié à son père, un lord anglais. Ce dernier est également soupçonné d'appartenir à un réseau de trafic d'œuvres d'art, auquel Mycroft, le frère de Sherlock Holmes, souhaiterait mettre un terme. L'étincelle éteinte du détective se ravive à nouveau, et notre duo s'échappe aussitôt outre-manche pour rencontrer une mère éplorée... déjà soutenue par un détective aux méthodes de séducteur peu orthodoxes, à savoir Jean Vidocq, qui s'auto-proclame arrière-petit-fils du célèbre policier français. Une rencontre en apparence testostéronée mais où les égos vont entrer en friction et fusion !
La suite de l'enquête est également forte en révélations et autres rebondissements, où l'on retrouve avec plaisir cette synergie galvanisante des romans de Conan Doyle, et c'est là que le bât blesse car on va brusquement basculer dans une intrigue crapuleuse, au dénouement passable et glauque. J'ai été très déçue qu'on tombe aussi bas ! Je me réjouissais de retrouver le charme et l'arrogance d'une enquête de Sherlock Holmes, certes revisitée à la sauce XXIe siècle, aussi ai-je été fort désappointée par la toute fin du roman. Sans quoi, l'illusion était convenable et la lecture assez cohérente. Cela m'a bien plu, dans l'ensemble.
City éditions / Février 2016 ♦ Traduit par Martine Desoille (Art in the Blood)
Sherlock Holmes par Sidney Paget