« Maison Ikkoku » de Rumiko Takahashi

Une bonne nostalgie Club Do’… Ou pas

Moi (10 ans): Maman!! « Juliette, je t’aime » va commencer !
Ma maman: J’arrive !
Moi (chantant): « A la pension des Mimosas, tout le monde est heureux
Même si quelquefois le ciel n’est pas toujours bleu
Mais elle est arrivée un jour
Et d’un seul coup l’amour
Est venu enchanter tous ceux qui l’habitaient… »

Quelques années après, dans un magasin Fnac...

Moi (montrant du doigt): Regarde ! Ils ont publié en France « Maison Ikkoku »!
Chéri (un peu perdu): Quoi ?
Moi (surexcitée): « Juliette, je t’aime » ! « A la pension des Mimosas, tout le monde est… »
Chéri (se bouchant les oreilles): Non, pas encore ce dessins animé ! Pitié, non !

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AUTEUR: Rumiko Takahashi
TITRE: MAISON IKKOKU
ÉDITEUR, ANNÉE: 2001 (Version Deluxe) – Une réédition en 2007
NOMBRE DE VOLUMES: 10 tomes

Pour inaugurer ma première chronique manga, j’ai décidé de vous parler une de mes premières séries complètes, dont l’histoire a marqué mon enfance, et qui fait partie des meilleurs seinen, dans le genre romance: « Maison Ikkoku »

RÉSUMÉ
« Yusaku Godaï n’en peut plus. Alors qu’il prépare les examens d’entrée aux universités, le voilà constamment dérangé par ses bruyants voisins de la résidence Ikkoku qui enchaînent fêtes et beuveries dans sa chambre en le traitant de raté. Trop, c’est trop, il va quitter cette pension… jusqu’à l’arrivée du nouveau concierge qui s’avère être une ravissante jeune femme. Kyoko Otonashi est une jeune veuve de 19 ans qui a du mal à se remettre de la disparition de son mari. Finalement, cette résidence Ikkoku n’est pas si mal que ça… »

Rumiko Takahashi est une mangaka très populaire. Elle a marqué le monde du manga avec les séries: « Urusei Yatsura » (Lamu), « Ranma 1/2 » ,  « Inu-Yasha », « Rinne » et bien sûr « Maison Ikkoku ». 
En ce qui me concerne, Maison Ikkoku fut la première oeuvre de cette auteur que j’ai découvert grâce à l’animée « Juliette, je t’aime ». A 10 ans, j’ai regardé cette série sous un regard innocent, voyant Godai (alias Hugo en VF) avoir des sentiments amoureux pour Kyoko (Juliette). Mais grâce au manga papier, et avec plus de maturité, j’ai pu découvrir une histoire plus complexe et bien plus belle que celle de mes souvenirs d’enfance.

Godai est un étudiant louant une chambre dans une résidence japonaise. Essayant tant bien que mal de réviser, il n’arrive plus à supporter ses voisins (aussi dingue que touchant). A bout de nerfs, il décide de quitter les lieux (encore). Mais un événement va changer cette routine farfelue: l’arrivée d’une nouvelle concierge, Kyoko, belle-fille de la famille Otanashi, les propriétaires des lieux. A partir de cet instant, nous allons voir l’évolution de la relation entre ces deux protagonistes, de la  petite amourette d’un ado pour une fille plus âgée à un amour beaucoup plus profond qui ne va pas être sans embûches.

« Maison Ikkoku » de Rumiko Takahashi « Maison Ikkoku » de Rumiko Takahashi

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Godai est l’étudiant typique japonais, qui a plusieurs petits boulots pour payer ses études et ses factures. Il est maladroit, se retrouve toujours dans des situations ahurissantes à cause de sa malchance et ses voisins adorent le taquiner et le pousser à bout (Fête chaque soir dans sa chambre l’empêchant de réviser). Il est clair qu’il ne part pas gagnant pour conquérir le cœur de sa concierge. Pourtant il va connaître la plus belle évolution que j’ai pu lire dans un manga, ce qu’il va le rendre encore plus attachant.

En ce qui concerne Kyoko, c’est une jeune veuve de 19 ans, qui est encore très attaché aux souvenirs de son défunt mari. On peut penser qu’elle tient le rôle de la beauté mystérieuse que tout le monde veut courtiser et n’ayant que pour seule action à tenir la résidence. Hé bien non ! Kyoko est une jeune femme indépendante qui a décidé de travailler pour vivre par ses propres moyens au lieu de retourner vivre chez ses parents comme le voudrait la société. Elle  a un sacré caractère: se met vite en colère, saute vite aux conclusions, jalouse, tête de mule… Bref, bien loin de l’image parfaite de la douce jeune femme soumise aux traditions (Manga écrit au moment où le statut de la femme dans la société japonaise se modernise et se détache des anciennes valeurs traditionnelles). On peut qu’être touché par ce personnage qui a peur d’aimer à nouveau, et attachée aux souvenirs de son défunt mari. On rit devant son caractère emporté. On est ému lorsque son cœur blessé s’ouvre de nouveau pour quelqu’un.

Ils sont entouré d’une belle galerie de seconds personnages qui donne beaucoup de peps à l’intrigue principale:
– A commencer par les habitants de la résidence: Akemi qui adore se promener en nuisette transparente, et qui a une certaine affection pour Godai; Yotsuya, personnage mystérieux qui a creusé un trou dans le mur séparant sa chambre de celle de Godai pour piquer sa nourriture et le narguer sur ses sentiments pour la concierge; Et Ichinosé, la commère de la résidence et mère du petit Kentaro, qui a une affection maternelle pour Kyoko.
Ces trois personnages adorent taquiner Godai et Kyoko et sont toujours prêts pour des fêtes très alcoolisées !

« Maison Ikkoku » de Rumiko Takahashi « Maison Ikkoku » de Rumiko Takahashi « Maison Ikkoku » de Rumiko Takahashi

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– Puis nous avons les personnages qui vont créer des triangles amoureux et influenceront l’histoire jusqu’au dernier volume: Kozue, jeune fille douce et naïve qui sera aux yeux de tout le monde, la petite amie de Godai. Elle provoquera le caractère jaloux de Kyoko et rendant Godai comme un homme inconstant dans ses sentiments, à ses yeux.
Ibuki, élève de Godai lors de son poste de professeur intérimaire dans son lycée, est une jeune fille directe et très têtue. Elle essayera de le séduire et poussera Kyoko à se poser des questions sur les sentiments qu’elle porte pour Godai
Et Shun ! Ce personnage est tout le contraire de notre pauvre Godai. Issu d’une famille riche, il a fait de grandes études, a un travail et il est très populaire auprès de la gente féminine dans son club de tennis. Il se présentera devant Kyoko comme un prétendant parfait sans défaut (cachant d’ailleurs sa peur des chiens), au contraire de Godai et ses maladresse mais qui a un amour bien plus sincère.

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– Et pour finir, le défunt mari de Kyoko, Soichiro, omniprésent et qui influencera  la relation des deux protagonistes:
Kyoko a du mal à se détacher des souvenirs de Soichiro (donnant même son nom à son chien), et a peur d’aimer de nouveau et de connaître encore la souffrance de la séparation.
Pour Godai, il ne sait pas comment lutter contre le souvenir de ce conjoint parfait, et a peur que Kyoko ne se détache jamais de son ancien amour. Il restera d’ailleurs pour lui et les lecteurs, un homme mystérieux connu que par les souvenirs de sa femme et de sa famille, car nous ne verrons jamais son visage au fil des 10 tomes.

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L’intrigue est assez basique mais avec de nombreuses touches d’humour, une évolution des personnages qui deviennent bien plus profond, une narration limpide et des sentiments bien retranscrits. Vous allez vous attacher à tout ce petit monde. Vous suivrez avec plaisir et un grand sourire le quotidien assez loufoque de la résidence Ikkoku.

En ce qui concerne le dessin, on reconnaît facilement le coup de crayon de Takahashi (Exemple: Kyoko a des traits similaires à Kikyo, héroïne de Inu-Yasha). Tout comme dans l’animé, on note une amélioration dans le trait et l’expression des personnages au fil des volumes.
Pour finir, ce manga a été pour moi une des mes premières visions sur la société japonaise:
– Les études au Japon et les répercussions de ne pas avoir été dans une université réputée pour faciliter sa rentrée dans la vie active
– Le statut de la femme au sein de la société
– Les traditions et les fêtes
– Les mariages arrangés
– Et le quotidien des japonais.

J’ai aimé la série animée lorsque j’étais petite, j’ai adoré le manga papier des années plus tard. Pour l’histoire d’amour bien-sûr mais surtout pour l’évolution de Godai, qui est pour moi un très bel exemple (Malgré les difficultés, et à force de détermination et de courage, on peut réussir du moment qu’on trouve sa propre voie). Et Takahashi nous offre une vraie fin pour chacun des personnages.

Couvertures (Edition Deluxe):

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CONCLUSION:

Je conseille ce manga à tous les nostalgiques de la série animée mais aussi à ceux qui aiment les belles histoires romantiques. Nous suivons une relation amoureuse qui se met, petit à petit en place, mais aussi le quotidien de tous ses personnages, leurs gags et leurs péripéties… Bref, partager une partie de leurs vies. C’est une belle série qui a su retranscrire les relations humaines, avec ses hauts et ses bas, accompagné d’une belle touche d’humour.

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