MICHEL, Caroline. 89 mois. Préludes éditions, 2016, 282 pages, 14,90 €.
L'histoire :
" J'ai trente-trois ans, ça y est. A quarante ans et des poussières, mon corps sera hors jeu. Il me reste donc sept grosses années pour faire un enfant, soit quatre-vingt-neuf mois. Un chiffre minuscule. A peine deux mille sept cents jours. Que peut-on faire en deux mille sept cents jours ? Rien. J'en ai déjà mis cinq à construire trois meubles Ikea. " Jeanne, célibataire, contrôleuse de train sur la ligne Paris-Auxerre, n'a qu'une obsession : devenir maman avant que le temps la rattrape. Elle a fait une croix sur le couple, il lui faut simplement un géniteur. Sa décision ne fait pas l'unanimité auprès de ses amis, et, même si parfois elle doute, elle est déterminée à surveiller son cycle, à provoquer les rencontres, à boire des potions magiques et à lever les jambes après chaque rapport, sait-on jamais.
Ce que j'en ai pensé :En pleine panne de lecture, je me demandais bien quel genre de livre pourrait me relancer. Après en avoir essayer plusieurs, j'ai arrêté mon choix sur un roman des éditions Préludes qui paraîtra début mai 2016.
Et dès les premières pages j'ai su que j'avais fait le bon choix ♥
Ce roman raconte l'histoire d'une jeune femme de 33 ans, Jeanne , célibataire, qui voit son désir d'enfant croître en même temps que sa fenêtre pour les concevoir se rétrécit. Son ex a refait sa vie avec une belle demoiselle qu'il a mis enceinte, sa meilleure amie vient d'accoucher d'un beau petit gars et elle reste désespérément une coquille vide.
Sa décision est donc prise, qu'importe la morale, la bienséance, elle fera un bébé toute seule. En couchant à droite à gauche ou en se faisant inséminer en Espagne.
Ce roman d'une grande force est à la fois très , et fait la part belle à une réflexion sur le temps qui passe, sur la maternité et les relations amoureuses .
J'ai éprouvé beaucoup de tendresse pour Jeanne, qui a peur du temps qui passe trop vite pour une femme entre le moment où elle peut concevoir et celui où tout s'arrête, ou tout du moins devient difficile. Et entre temps, il faut avoir décroché la bonne personne et savoir la garder pour fonder une famille.
Entre les personnes de son entourage qui la soutiennent et celles, trop nombreuses, qui l'accablent et la traitent d'égoïste, Jeanne est partagée entre son désir fou et la morale bien-pensante qui lui fait se demander si elle a le droit de faire grandir son enfant sans papa, délibérément.
Au-delà de la très belle écriture de Caroline Michel et de l'ambiance très burlesque parfois du roman, je me suis rendue compte que finalement il était très facile d'avoir une opinion sur le sujet de la maternité lorsque tout est fait pour que l'on conçoive " classiquement ". Sauf que lorsqu'on n'a pas de compagnon à un certain âge ou que l'on est dans une relation homosexuelle par exemple, tout se complique. Des réflexions sous-jacente qui m'ont interpellées positivement.
On y parle aussi de la difficulté de procréer : les mois ou années d'attente, l'insémination artificielle, les FIV...
Sans m'en apercevoir, j'ai lu ce livre très rapidement, un peu comme un livre " doudou ", dans lequel on se plonge pour rêver, retrouver une amie. C'est beau, c'est la réalité, c'est vous, c'est votre copine.
Je souhaite à ce livre toute la popularité qu'il mérite, et merci à Caroline Michel de nous avoir livré ce roman.
Pour aller plus loin : Caroline Michel est l'auteur du blog By Ovary.