Si vous nous suivez depuis quelque temps, vous aurez remarqué que nous sommes fans des Carnets de Cerise (dont nous venons de chroniquer le tome 4, par ici). Mais plus encore, Loulou est fan du travail de Joris Chamblain en général et par conséquent des partenaires avec lesquelles (oui ce sont souvent des filles) il travaille. Il faut dire qu’il sait s’entourer !
Je vous ai déjà fait la critique de deux tomes 1 d’autres séries en bande dessinée qu’il scénarise, avec Lucile Thibaudier au dessin : Enola et Sorcières sorcières.
En acquérant le tome 2 d’Enola il y a quelques jours, et en pensant déjà à la critique que j’allais pouvoir en faire, je me rends compte que je n’ai pas chroniqué le tome 2 de Sorcières sorcières paru en fin d’année dernière ! Je dois me rattraper absolument ! Puisque le scénariste et l’illustratrice sont les mêmes pour ces deux ouvrages, autant faire d’une pierre deux coups et vous faire profiter du tout en un seul morceau !
Sorcières sorcières – Tome 2 : Le mystère des mangeurs d’histoires, paru aux éditions Kennes en novembre 2015
Nous retrouvons Harmonie qui s’est perfectionnée dans son rôle d’enquêtrice magique. L’histoire démarre avec un élève de sa classe, Pluton, qui a perdu sa pie et s’inquiète pour elle. Harmonie va donc se mettre à la recherche de l’oiseau.
En parallèle, elle s’occupe toujours bien de sa petite sœur et la protège des mauvaises têtes qui s’en prennent encore parfois à elle à cause de ce qui s’est passé dans le tome 1. D’ailleurs, lors d’un jeu qu’Harmonie et Miette font ensemble, elles tombent sur de curieux personnages dans une grotte.
Un peu plus tard, une épidémie commence à se répandre dans l’école, comme la dernière fois ! Mais ce coup-ci, les élèves ne subissent pas de sortilèges. Ils perdent leur énergie, mais surtout leur magie. A force d’enquête, Harmonie, accompagnée de son associée Miette, découvre que les curieux personnages de la grotte sont liés au mal qui s’abat sur les élèves de l’école… Mais comment arrêter le processus qui s’est enclenché ?
J’ai retrouvé avec délice les aventures des deux sœurs sorcières.
L’histoire est tout aussi surprenante que le premier tome. Si on se laisse prendre par le récit, on se laisse totalement embarquer et on ne peut deviner le dénouement avant la révélation. Les nouveaux personnages que l’on découvre dans cette histoire sont adorables. Le pouvoir dont ils sont dotés est vraiment bien pensé et drôle. On retrouve avec satisfaction les deux sœurs, leurs parents, les personnages qui les entourent et même les trois filles un peu pestes qui finalement donnent du relief au récit. Autant dans le texte que dans les illustrations, on sent que les deux sœurs ont grandi et c’est très appréciable.
D’ailleurs, au niveau des illustrations, le changement est impressionnant. Je ne sais pas du tout si Lucile Thibaudier a changé sa technique, et je ne m’y connais pas assez pour savoir dans quel sens si c’est le cas, mais il y a une vraie évolution dans le dessin, autant du côté du trait, du graphisme, que d’une affirmation du style. Les visages, par exemple, sont moins ronds, plus réalistes, avec un trait plus forcé. J’avoue que j’ai été un peu déstabilisée au début. J’ai dû aller rechercher mon tome 1, car je n’avais pas le souvenir de dessins tels qu’on les retrouve dans le tome 2. Mais au final, c’est une évolution qui fait plaisir à voir. Même si j’ai un petit coup de cœur pour le style du premier tome, j’apprécie beaucoup le second et j’attends surtout avec impatience de voir s’il y aura encore du changement à ce niveau par la suite.
Et encore merci à Joris Chamblain et Lucile Thibaudier pour la dédicace au salon du livre et de la presse jeunesse en décembre 2015 !
Enola et les animaux extraordinaires – Tome 2 : La licorne qui dépassait les bornes, paru aux éditions de la Gouttière en février 2016
Enola est en train de soigner un troll, quand elle est appelée en urgence pour venir éclaircir le mystère d’une licorne qui a attaqué des enfants. Normalement, un pacte est en place entre les humains et les licornes. Tant que les humains ne dépassent pas les limites de leur territoire, les créatures continuent de répandre leur magie sur la forêt, pour que les bûcherons aient accès à du bois extrêmement dur et avec lequel ils font de magnifiques bâtiments ou sculptures. Mais une licorne s’en est apparemment prise à une jeune fille, et l’a presque blessée. Depuis, la magie ne se répand plus sur la forêt et le bois se meurt. Enola va donc entrer sur le territoire des licornes pour tenter de comprendre ce qui a bien pu se passer, avant que les humains ne s’en prennent aux animaux magiques.
Et c’est encore une fois avec le sourire que j’ai retrouvé cette autre héroïne.
Dans ce récit, on part du principe que le monde merveilleux est lié à celui des humains normaux et j’adore ça. On rêverait finalement de faire le même métier qu’Enola et on est complètement transporté dans sa vie. Le nouveau mystère que doit résoudre Enola est captivant. En plus, on rencontre des bébés licornes !!! Non mais déjà que des licornes c’est mignon, vous imaginez des bébés licornes ?
Dans ce tome, j’ai beaucoup aimé le rapport entre les humains ; le caractère fort du papa de la petite fille qui s’est faite agresser par la licorne et qui montre l’emportement (parfois excessif) dont on peut faire preuve quand on touche à notre famille ; la petite fille qui a fait une erreur sans le savoir, et qui montre que l’erreur est humaine, que l’on peut faire du mal à la nature mauvaise intention au départ et que chaque geste est donc important.
Quant aux illustrations, elles sont toujours aussi appréciables. Douces et pep’s à la fois. On se rend compte aussi en comparant les deux tomes, de l’évolution dans le style de l’illustratrice et d’une certaine affirmation dans son trait de crayon. Finalement, les deux tomes 1 des deux séries et les deux tomes 2 sont plus proches en terme de maîtrise du dessin, que les tomes de la même série. C’est également impressionnant de voir que le dessin n’est pas le même d’une série à l’autre. Lucile Thibaudier n’a pas forcément la même façon de décorer une pièce, de mettre en scène un paysage, d’une série à l’autre. En revanche, on reconnaît facilement sa façon de montrer un mouvement, ou de dessiner les corps et visages (notamment les nez).
Ce sont donc deux sagas en bande-dessinée pour les jeunes lecteurs que je recommande toujours chaudement et dont j’attends les suites avec impatience !
Bonne lecture de l’imaginaire les loulous !