Allô, Dr Laura ? - Nicole J. Georges

Allô, Dr Laura ? - Nicole J. Georges Un album reçu dans le cadre de l’opération  la « BD fait son festival » de Priceminister. Et pour le coup, une mauvaise pioche. Je m’en suis douté avant même de l’ouvrir, en découvrant sur la quatrième de couv la citation dithyrambique d’Alison Bechdel, auteure de « Fun Home », qui est juste la pire BD que je n’ai jamais lue.
M’étonne pas qu’Alison ait adoré ce pavé autofictionnel où Nicole J. Georges raconte sa vie sur un ton et un rythme  aussi excitants que la rediffusion d’un épisode de Derrick un dimanche soir d’hiver. Tout y passe, l’enfance avec une mère célibataire dont les petits amis successifs se révéleront d’affreux beaux pères, les maux de ventre chroniques qui lui pourrissent la vie, la découverte de son homosexualité, l’installation à Portland avec Radar, sa première véritable petite amie, une carrière confidentielle dans le monde de la musique, une peine de cœur, son impossible coming out, la mort de son père qui reste un mystère et dont personne ne veux lui parler avant que l’une de ses sœurs lui révèle la vérité, etc.
Allô, Dr Laura ? - Nicole J. Georges Le récit alterne entre les souvenirs de sa jeunesse et son quotidien d’adulte avec ses poules et ses quatre chiens. Aucun humour, pas d’autodérision, c’est froid et plat, on a l’impression d’assister à une séance chez le psy. Sauf que je ne suis pas psy et que les confessions autocentrées de la demoiselle, je m’en tamponne royalement. Du coup je tourne les pages en baillant, incapable de m’intéresser une seconde à la vie d’une fille paumée qui ne m’attire pas la moindre sympathie. Mais je veux quand même aller jusqu’au bout parce que je suis un lecteur consciencieux et que je garde le fol espoir de tomber sur un épisode sortant de l’ordinaire et valant la peine d’être relaté. En vain.
Et le dessin me direz-vous ? Un noir et blanc sans âme et sans charme pour sa période de jeune adulte et un noir et blanc naïf que ne renierait pas un gamin de dix ans pour les faits se déroulant dans son enfance. Clairement, le graphisme ne relève pas le niveau de l’ensemble…
De la BD US underground qui se regarde autant le nombril, sans recul ni légèreté, ne me fait ni chaud ni froid. C'est simple, je me suis ennuyé de bout en bout. Une vraie purge, que je ne conseillerais pas à mon pire ennemi.
Allô, Dr Laura ? de Nicole J. Georges. Cambourakis, 2015. 260 pages. 26,00 euros.