Roméo et Juliette – William Shakespeare

Par Alltimereadings

Résumé :

« Un drame fatal se prépare pour un couple d’amoureux nés sous la pire des étoiles, et rien n’apaisera la haine expiable que se vouent leurs nobles familles.
Ballet, opéra, chanson, cinéma : les enfants de Vérone ont fait le tour du monde. Juliette est victime de son innocence et de sa pureté ; Roméo, de sa fougue. Autant que la rivalité de leurs parents, c’est le destin qui entraîne leur séparation, un mauvais sort fait de hasards, d’accidents et de malchances.
Par la grâce du génie poétique de Shakespeare, Roméo et Juliette incarnent toute la tragédie de la jeunesse révoltée au nom de l’amour contre le conformisme et la stupidité du monde adulte. »

Mon avis :

Etant en LCE Anglais, il y a certains classiques que je dois absolument lire afin d’avoir une culture solide pour mes cours de littérature britannique ou américaine. Donc j’ai pris l’initiative de me constituer une liste de « grands classiques » que je dois lire avant ma rentrée en deuxième année. Je commence avec Roméo et Juliette de Shakespeare.

Commençons tout d’abord par la préface. Vous en avez maintenant l’habitude, lorsqu’une de mes lectures est introduite par une préface, j’en dis quelque mot pour vous la présenter. Ici, elle a été écrite par Marc-Henri Arfeux (édition Pocket). Malheureusement, elle ne m’a pas vraiment plu dans le sens où elle révèle toute l’intrigue. Certes, tout le monde connait Roméo et Juliette. On a tous déjà vu un film ou une comédie musicale qui reprenait cette célèbre pièce. Mais tout de même, c’est dommage de lire un résumé détaillé juste avant de lire la pièce.
Sinon, l’écrivain replace l’oeuvre dans son contexte et nous aide à comprendre certains subtilités que nous n’aurions peut-être pas saisi lors de notre lecture. En fait, il nous présente les thèmes principaux de cette pièce de théâtre, qu’ils soient exposés ouvertement ou plus subtilement. Cela nous permet d’aborder notre lecture plus sereinement car on a déjà les grandes idées en tête et on sait qu’on comprendra un peu mieux les phrases ambiguës pendant notre lecture.

Sous des étoiles contraires, un couple d’amoureux
Dont la ruine néfaste et lamentable

Doit ensevelir dans leur tombe l’animosité de leurs parents.

Passons maintenant à l’oeuvre en elle-même. Comme vous le savez, elle se déroule à Vérone, une ville dans laquelle vivent deux familles ennemies : les Capulet et les Montague (ou Montaigu). Un des jeune Montague, Roméo, est un véritable cœur d’artichaut. Dès qu’il voit une femme/fille plutôt jolie, il croit immédiatement que cette personne est le grand amour de sa vie. Au début du livre, il est d’ailleurs très épris de Rosalie, mais celle-ci ne voulant pas de lui, il se retrouve plongé dans un immense chagrin. Pour lui changer les idées, ses deux amis Mercutio et Benvolio décident de l’emmener à une fête organisée par les Capulet, afin qu’il comprenne qu’il existe d’autres femmes aussi jolies, voir plus jolies que Rosalie. Cette tactique va très bien fonctionner puisqu’il va immédiatement tomber sous le charme de Juliette. Cette jeune fille répondra d’ailleurs à ses avances. Malheureusement pour elle, son père la destine à quelqu’un d’autre, un jeune seigneur du nom de Pâris. Les deux amoureux vont donc faire tout ce qui est en leur pouvoir pour être réunis et vivre heureux. Seulement, les choses sont loin d’être simple et leur chemin sera semé d’embûches, plus tragiques les unes que les autres.

Voilà bien des matinées qu’on l’a vu là augmenter de ses larmes la fraîche rosée du matin et à force de soupirs ajouter des nuages aux nuages.

Dans son ensemble, j’ai beaucoup aimé cette pièce de théâtre. C’est une très belle histoire d’amour, c’est même LA mythique histoire d’amour dont on retrouve des références un peu partout. Même si elle se finit (très) tragiquement, on peut sentir l’affection que ces deux jeunes gens se portent. Je trouve que c’est une pièce très touchante, d’autant plus que toute l’action se déroule sur quelques jours. La vie de Roméo et Juliette a donc basculé en très peu de temps, passant de joies intenses à des moments douloureux en quelques minutes seulement.

Shakespeare réussi à capter notre attention du début à la fin. Cette pièce étant pleine de rebondissements, on ne s’ennuie à aucun moment. Parfois, certaines actions sont plus importantes que d’autres, mais on prend toujours plaisir à accompagner Roméo et Juliette dans leur quête du bonheur. D’ailleurs, je crois que ma scène favorite a été la fameuse scène du balcon. A vrai dire, j’hésitais entre cette scène la et la dernière scène ou les deux amants sont côte à côte. Mais je vous avoue que la fin m’a un peu déçue. Bien sûr, je savais à quoi m’attendre. Mais j’ai trouvé que c’était très (trop ?) rapide. Pour le coup, c’est sûr que les actions s’enchaînent. Mais on n’a même pas le temps d’intégrer l’information que quelque chose d’autre se passe. Cela casse un peu le côté tragique à mon avis, car on a pas le temps d’assimiler.

Ô cœur reptile caché sous la beauté en fleur ! Jamais dragon occupa-t-il une caverne si splendide ! Gracieux tyran ! démon angélique ! corbeau aux plumes de colombe ! agneau ravisseur de loups ! méprisable substance d’une forme divine ! Juste l’opposé de ce que tu sembles être justement, saint damné, noble misérable ! Ô nature, à quoi réservais-tu l’enfer quand tu reléguas l’esprit d’un démon dans le paradis mortel d’un corps si exquis ? Jamais livre contenant aussi vile rhapsodie fut-il si bien relié ? Oh ! que la perfidie habite un si magnifique palais !

En ce qui concerne les personnages, j’ai beaucoup aimé Juliette. Quand on sait qu’elle n’a pas encore 14 ans, c’est encore plus touchant. Cette jeune fille est promise à un seigneur qu’elle n’aime pas, son mariage est précipité et organisé en moins de quatre jours… On comprend son désespoir et on ressent même une certaine pitié pour elle. En revanche, j’ai un peu moins aimé le personnage de Roméo. Dès le début, on sait qu’il « tombe amoureux » très souvent, du moment que la femme en face de lui ait un visage agréable à regarder. Du coup, j’avoue que j’ai douté de la sincérité de ses sentiments pour Juliette jusqu’à la fin. Et même à la fin d’ailleurs, je n’ai pas ressenti la même peine que pour Juliette. Roméo m’a donné l’impression d’un garçon qui a toujours besoin d’attention, notamment de la part des femmes, et qui n’hésite donc pas à tomber dans des extrêmes pour se rendre intéressant…
J’ai aussi eu un petit souci concernant les personnages. J’ai trouvé qu’il y en avait trop. Ce que j’aime généralement dans les pièces de théâtre, c’est que tout est clair. On a moins d’une dizaine de personnages, on s’y retrouve très facilement. Mais ici, entre Roméo, Juliette, Montague, Lady Montague, Capulet 1, Capulet 2, Lady Capulet, Pierre, Balthazar, Benvolio, Mercutio, Tybalt… on est toujours obligé d’être attentif à qui parle pour pas s’y perdre. De plus, j’ai mis un petit peu de temps avant de me familiariser avec tout le monde, avant de me souvenir qui est un Capulet, qui est un Montague. Donc ça m’a un peu gêné pour le début de ma lecture, c’est dommage.

Parlons maintenant du style de Shakespeare. Comme pour A Midsummer Night’s Dream, je l’ai bien aimé. Même si c’est vrai qu’il est très classique, il reste assez facile à lire et à comprendre. En revanche, j’ai lu Roméo et Juliette en français, tout simplement parce que je l’avais déjà acheté il y a un petit bout de temps! Mais je tenterai sûrement la lecture en VO, qui sera plus simple vu que je connais maintenant l’histoire.

En bref, je vous conseille cette pièce si vous ne l’avez jamais lu. C’est un classique plutôt simple et agréable à lire. On se plonge facilement dans l’histoire et espère tout au long de notre lecture que cela se finisse bien pour les deux jeunes amants, même si malheureusement on connait tous le dénouement! Cette pièce m’a donné envie de découvrir d’autres classiques de Shakespeare. Je pense que mon prochain sera MacBeth, Hamlet ou Othello.

Note : 15/20

Ton nom seul est mon ennemi. Tu n’es pas un Montague, tu es toi-même. Qu’est-ce qu’un Montague ? Ce n’est ni une main, ni un pied, ni un bras, ni un visage, ni rien qui fasse partie d’un homme… Oh! sois quelque autre nom !