Ah les enfants…
Catherine (ma collègue et amie, assise à mes côtés, et se cachant les yeux derrière ses mains): Ils me font flipper ces gosses!
Chéri (la taquinant): Ben alors ? Tu n’as pas la fibre maternelle ?
Moi (lui donnant une petite tape sur l’épaule): Arrête de l’embêter (me tournant vers elle) C’est la première fois que tu vois « Le village des damnés » ? Il y’a plus effrayant comme film.
Catherine (en frissonnant): Je sais ! Mais savoir que des gosses supers intelligents, sans aucune autorité parentale et capable de tout détruit existent, c’est plus flippant que des serial-killers !
Moi (Jetant un coup d’oeil à Chéri qui se retient de rire et en soupirant): Tu as encore garder ta nièce de 7 ans qui est précoce et qui t’a fait tourner en bourrique, c’est ça ?
AUTEUR: Bernard Lenteric
TITRE: LA NUIT DES ENFANTS ROIS
EDITEUR, ANNEE: Le Livre de Poche, Juin 1982
NOMBRE DE PAGES: 280 pages
Tout en essayant de rassurer la pauvre Catherine, je pense à tous les autres films ainsi que les romans qui traitent de l’enfance et de l’adolescence sous une vision sombre. Quoi de plus effrayant de savoir que sous un visage innocent, se cache une âme obscure n’ayant que mépris pour l’espèce humaine. Et qu’il puisse avoir la faculté de la détruire… Aujourd’hui, je ne vais pas vous parler d’un mais de 7 jeunes personnes. Bienvenue dans le côté obscur de l’adolescence dans « La nuit des enfants rois » de Bernard Lenteric.
RÉSUMÉ:
« Cela se passe, une nuit, dans Central Park, à New York : sept adolescents sont sauvagement agressés, battus, violés. Mais ces sept-là ne sont pas comme les autres : ce sont des enfants génies. De l’horreur, ils vont tirer contre le monde une haine froide, mathématique, éternelle. Avec leur intelligence, ils volent des centaines de millions de dollars, ils accumulent les crimes parfaits. Car ces sept-là ne sont pas sept : ils sont un. Ils sont un seul esprit, une seule volonté. Celui qui l’a compris, Jimbo Farrar, lutte contre eux de toutes ses forces. A moins qu’il ne soit de leur côté… Cela, personne ne le sait. Alors, si ces sept-là n’étaient pas sept, mais huit ? S’ils étaient huit, le monde serait à eux et ce serait la nuit, la longue nuit, LA NUIT DES ENFANTS ROIS. »
Mr Killian, décida de créer au sein de sa société, un programme qui avait pour but de trouver chez les jeunes enfants, à travers différents exercices traité par un grand ordinateur central surnommé Fozzy, pour trouver des petits génies. Ils devaient devenir la future élite de la société. Mais les années passent et le travail est peu concluant. A la mort de Mr Killian, et selon ses dernières volontés, le programme doit encore continuer 15 ans avant d’être stopper. Petit à petit, l’entreprise se désintéresse de Fozzy, qui n’a plus qu’un seul informaticien pour l’entretenir, Jimbo Farrar. Mais un soir, d’étranges dessins vont être reçus par l’ordinateur central. Il y’en a 7. Jimbo comprend que c’est un sorte de puzzle. Il les réunit sur un même écran. Les dessins laisseront place à un message: Où êtes-vous ?
Jimbo protégera l’identités des 7 enfants et leur révélera une chose à chacun: Ils ne sont pas seuls. Ils sont 7.
Une dizaine d’années passent. Âgés de 15 ans, les 7 jeune génies (composé de 6 garçons et une fille) vont enfin être réunis. Mais une terrible agression à Central Park va détruite cet « instant magique ». A partir de cette instant, l’intrigue va vraiment se mettre en place et laissez place à 7 adolescents à la détermination froide et calculatrice. Comment tout ceci va t-il se finir ?
Au début du roman, chacun des enfants sont présentés, sans être nommé, avec le regard qu’ils portent sur le monde (distant, et sans aucune émotion. Etudiant les choses d’une façon mécanique: Pour exemple, les relations sexuelles) jusqu’à leurs rencontres à New York. Puis après l’horrible agression, tout s’enchaîne et une effroyable machination se met en marche. Je vous avoue lorsque j’ai lu certains actes commis par « Les 7 », j’avais froid dans le dos. Aucune empathie, juste eux. Ils savent se mêler dans la masse tout en étant distant… Même avec le lecteur. Car oui, malgré quelques brides d’informations données par l’auteur, nous ne savons pas grand chose sur ces jeunes ados. Ce qui leur donne une aura pleine de mystère.
En ce qui concerne le personnage de Jimbo, on est un peu troublé par ses divers sentiments entre le petit groupe et sa compagne Ann dont sa patience va être mise à rude épreuve. Il se reconnaît dans ces adolescents mais il se demande comment agir pour calmer « cette colère » qui les guide. Puis, peu à peu, on se laisse attendrir par ce grand garçon qui désire protéger ceux qu’il aime.
Pour ce qui est des autres personnages, une grande partie reflète la vision que peut avoir les adolescents du monde adulte: centré sur eux, pensant que tous ce qu’ils font, c’est pour leurs bien, et sont d’une grande hypocrisie.
Pourquoi devenir un adulte pour ressembler à ça ?
A la fin de ce roman, je reste tout de même dubitative sur les conséquences des actes des « 7 ». Je garde d’eux le souvenir de « sales gosses » immatures avec la possibilité de détruire le monde et non de jeunes incompris. Et c’est dommage.Peut-être que je ne me rappelle plus de « cette colère » que je couvais en moi lors de mon adolescence…
CONCLUSION:
J’attendais beaucoup de ce livre, aimant les histoires mettant en avant les parts sombres de l’être humain, et surtout durant la période difficile de l’adolescence. Malgré l’empathie que j’ai eu suite à la terrible agression des 7 adolescents, j’ai eu dû mal à comprendre certains leurs actes. Je ne sais pas s’ils prennent conscience de ce qu’ils ont fait. Certes, il y’a un retournement de situation à la fin que je vous laisse découvrir. Mais après ?
La plume de l’auteur est agréable et assez fluide (une des premières action des adolescents au niveau des banques peut paraître un peu long) et on se laisse happer par les terribles événements qui s’enchaînement parfaitement selon la volonté des jeunes protagonistes.
J’ai tout de même apprécié ce livre qui m’a fait ressentir plusieurs sentiments (empathie, colère, incompréhension, soulagement…). Vous ne pourrez pas rester insensible à la fin de cette lecture. J’ai eu bien plus d’empathie pour Jimbo que pour les adolescents (à cause de leurs actes, mais aussi de leurs absences de sentiments.). Mais pour vous, ce sera pour QUI ?
(Image de Leroyvanilla)