Auteur : Eric SaganÉditeur : AutoEdité
Collection : -
Date de parution : 15 Mars 2016
Pages : 112
Prix : 6,90 €
Il y a 24 ans, tout a commencé par un cahier qu'Hervé n'aurait jamais du voir. Puis, il y a eu cette lettre. 24 ans après l'avoir écrite, 24 ans après avoir osé la donner à son destinataire, voici que la vie la renvoie à l'expéditeur, brute, touchante et drôle. Pour parler de ce livre, il faut raconter l'histoire du livre lui-même.
Il était une fois un garçon d'une vingtaine d'années. Qui tombe amoureux d'un mec. D'un mec hétéro. Rien de très original. Mais ce garçon se met en tête d'écrire une lettre. Dans cette lettre, il va raconter sa vie, son enfance, ses peurs, ses péripéties d'enfant normal, ou presque, péripéties touchantes, souvent drôles, parfois choquantes, toujours humaines.
Cette lettre il la donne à Hervé. Et il la donnera également plus tard à ses parents, en se rendant compte qu'il n'avait jamais rien écrit de mieux pour expliquer qu'il était différent. Des années passent. Il reçoit alors l'appel d'un inconnu : le psychologue de son père. Il apprend que son père s'était lui aussi servi de cette fameuse lettre, pour parler de son fils sur le divan. Pourquoi ce psy avait-il appelé ? Pour demander l'autorisation de faire lire cette lettre à un autre patient, dont le fils était gay, lui aussi. Pour l'aider à accepter son fils.
Mon avis :
Tout d'abord, je tiens à remercier très sincèrement l'auteur, Eric Sagan, pour cet ouvrage qu'il m'a envoyé ainsi que pour le petit mot qui l'accompagnait. Je remercie également LivrAddict, pour ce partenariat qui m'a été attribué.
Je viens à peine de tourner la dernière page que je m'empresse de prendre mon carnet de notes afin d'écrire immédiatement mon impression, la première, la plus vraie, la plus nature possible. "Bouleversée", "étonnée", "scotchée". Voici les trois mots qui me viennent à l'esprit lorsque je couche sur le papier mon ressenti, mon impression.
Je ne m'attendais pas à ça. Non, c'est vrai qu'au travers du résumé je pensais lire une histoire sur l'homosexualité, sur la discrimination qu'elle connait, sur le malaise qu'elle inspire. Au final, je suis tombée sur un récit de vie, sur des petites anecdotes, sur la nostalgie elle-même.
J'ai aimé ce livre, oui je l'ai aimé pour son naturel déconcertant, pour ce charme simpliste qu'il dégage mais qu'on apprend à apprécier pages par pages. Ce témoignage de vie m'a tenu en haleine du début à la fin, j'ai aimé évolué tout du long avec le personnage, l'auteur. Je me suis sentie immiscée au plus profond de son intimité, j'ai appris à discerner et à ressentir ses émotions, à imaginer ses souvenirs forcément entachés par ma propre vision. L'auteur se dévoile à Hervé, mais également à nous. D'ailleurs, qui est ce Hervé ? J'ai apprécié qu'on n'en sache pas plus sur lui, cela a pu donner libre cours à mon imagination. J'ai aimé me dire qu'il pouvait être son père, même si au fond, je savais que ce n'était pas lui. J'ai aimé imaginer qu'Hervé pouvait être son ami, son amant et son amour. Qu'Hervé était tout ou une partie de sa vie mais qu'il était forcément très important pour qu'on lui dédie cette lettre.
La justesse des mots, l'écriture fluide et souple de l'auteur ont donné à ce récit une légèreté absolue, ponctuée d'une pointe de tristesse, de tendresse et parfois même d'humour. Je le conseille à tout le monde car il fait beaucoup réfléchir sur la vie, sur l'amour, sur les liens que l'on tisse au fil du temps, sur la construction de soi. Depuis que je l'ai terminé, cette histoire ne me quitte plus, je ne cesse de la ressasser et au fond, je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être que c'est parce que j'ai ressenti profondément cet amour, cet hommage, cette construction d'identité, peut-être que ça m'a marqué au fer rouge... Peut-être que c'est parce que la fin est surprenante, même si personnellement, je l'ai vu venir.
Peut-être que c'est parce que c'est une fin simple, brève mais tellement, tellement belle...