Voici venir le dernier Mark Millar en date, à être publié en français. qu'en sera t-il de ce Mph, qui succède (chez nous) au superbe Jupiter's Legacy de récente parution? L'auteur écossais nous a habitués à tout et n'importe quoi, convaincu de son immense talent, et motivé par une ambition démesurée qui le porte à écrire en parallèle pour les comic-books et le cinéma, là où il compte bien faire aboutir en grandes pompes la majeure partie de ses oeuvres.
En 1986 le premier (et seul à ce jour) super-humain recensé est victime d'un incident de parcours. Mister Springfield est un bolide victime de sa vitesse. Incapable de se contrôler, il provoque de beaux dégâts, avant d'être maîtrisé par les forces de l'ordre. Il faut dire que ses dons particuliers ne sont pas innés, mais consécutifs à la prise de MPH, une nouvelle drogue de synthèse aux effets stupéfiants (sans jeux de mots...). Nous faisons ensuite un bond dans le présent, pour nous focaliser sur les ambitions et les malheurs d'un dealer assez sympathique mais ingénu, Roscoe Rodriguez, qui se fait interpeller alors qu'il projetait une livraison routinière. Roscoe a un tort : il est fiancé à une véritable bombe anatomique qui a éveillé les désirs de ses amis, prêts à le lâcher pour profiter de la belle, une fois qu'il se retrouve en prison. Et comme chacun le sait, derrière les barreaux, la drogue n'est pas très difficile à trouver, voire même c'est elle qui vous trouve, sans que vous cherchiez! Roscoe va ainsi résister des mois durant, jusqu'à ce qu'une pilule de MPH change la donne, pour de bon.
Mph a bien évidemment déjà été optionné pour le cinéma. C'est une bande-dessinée qui est fille de son temps, qui naît sur les dépouilles de la Detroit d'aujourd'hui, et les ravages de la crise économique qui n'en finit plus de laisser sur le carreau tout un tissu industriel et des familles entières. On pourrait presque y voir là une sorte de long What If? qui poserait la question : Est si Flash était un criminel? Millar associe aisément action pure et romance entre personnages, et sympathise avec ce Roscoe et sa bande dont l'existence est radicalement modifiée par une forme moderne de dopage hors la loi. C'est incontestablement du bon Mark Millar que nous lisons dans les premières pages, mais trop vite il semble basculer vers la narration automatique, céder à la facilité, et s'il parvient à rendre attachant un homme qui a pourtant comme activité principale de faire circuler de la poudre blanche, on regrette qu'avec les épisodes les bonnes intentions du départ finissent par se dissoudre. Le récit est initialement bien construit et amené, avec entres une scène où Roscoe se découvre des pouvoir artificiels, et la façon dont ils se manifestent, qui est un petit bijou de story-telling, sans fioritures ni effets de manche, juste axé sur l'efficacité et la jouissance de la surprise. Mais Millar réserve ses trucs pour le début du show, et peine à assurer les tours suivants, qui n'ont rien de vraiment magique. Les lapins sont déjà sortis du chapeau. Duncan Fegredo assure une partie graphique de qualité, avec beaucoup de détails et un trait dur et par endroits presque sale qui colle à l'ambiance de cette série. Une prestation de qualité qui fait que beaucoup d'entre vous se laisseront tenter par cette histoire, qui est loin d'être foncièrement mauvaise, mais n'est pas à la hauteur des standards espérés dès lors que Mark Millar en est le démiurge. Jupiter's Legacy boxe dans une autre catégorie, à titre d'exemple.
A lire aussi : Jupiter's Legacy, superbe oeuvre de Mark Millar
En 1986 le premier (et seul à ce jour) super-humain recensé est victime d'un incident de parcours. Mister Springfield est un bolide victime de sa vitesse. Incapable de se contrôler, il provoque de beaux dégâts, avant d'être maîtrisé par les forces de l'ordre. Il faut dire que ses dons particuliers ne sont pas innés, mais consécutifs à la prise de MPH, une nouvelle drogue de synthèse aux effets stupéfiants (sans jeux de mots...). Nous faisons ensuite un bond dans le présent, pour nous focaliser sur les ambitions et les malheurs d'un dealer assez sympathique mais ingénu, Roscoe Rodriguez, qui se fait interpeller alors qu'il projetait une livraison routinière. Roscoe a un tort : il est fiancé à une véritable bombe anatomique qui a éveillé les désirs de ses amis, prêts à le lâcher pour profiter de la belle, une fois qu'il se retrouve en prison. Et comme chacun le sait, derrière les barreaux, la drogue n'est pas très difficile à trouver, voire même c'est elle qui vous trouve, sans que vous cherchiez! Roscoe va ainsi résister des mois durant, jusqu'à ce qu'une pilule de MPH change la donne, pour de bon.
Mph a bien évidemment déjà été optionné pour le cinéma. C'est une bande-dessinée qui est fille de son temps, qui naît sur les dépouilles de la Detroit d'aujourd'hui, et les ravages de la crise économique qui n'en finit plus de laisser sur le carreau tout un tissu industriel et des familles entières. On pourrait presque y voir là une sorte de long What If? qui poserait la question : Est si Flash était un criminel? Millar associe aisément action pure et romance entre personnages, et sympathise avec ce Roscoe et sa bande dont l'existence est radicalement modifiée par une forme moderne de dopage hors la loi. C'est incontestablement du bon Mark Millar que nous lisons dans les premières pages, mais trop vite il semble basculer vers la narration automatique, céder à la facilité, et s'il parvient à rendre attachant un homme qui a pourtant comme activité principale de faire circuler de la poudre blanche, on regrette qu'avec les épisodes les bonnes intentions du départ finissent par se dissoudre. Le récit est initialement bien construit et amené, avec entres une scène où Roscoe se découvre des pouvoir artificiels, et la façon dont ils se manifestent, qui est un petit bijou de story-telling, sans fioritures ni effets de manche, juste axé sur l'efficacité et la jouissance de la surprise. Mais Millar réserve ses trucs pour le début du show, et peine à assurer les tours suivants, qui n'ont rien de vraiment magique. Les lapins sont déjà sortis du chapeau. Duncan Fegredo assure une partie graphique de qualité, avec beaucoup de détails et un trait dur et par endroits presque sale qui colle à l'ambiance de cette série. Une prestation de qualité qui fait que beaucoup d'entre vous se laisseront tenter par cette histoire, qui est loin d'être foncièrement mauvaise, mais n'est pas à la hauteur des standards espérés dès lors que Mark Millar en est le démiurge. Jupiter's Legacy boxe dans une autre catégorie, à titre d'exemple.
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