C’est lundi, je dépoussière… Les trois vies d’Antoine Anacharsis

Par Entre Les Pages @EntreLesPages

Chaque lundi, Entre Les Pages vous propose un ancien article dont le texte et la mise en page ont été rafraîchis. De belles redécouvertes au programme ! Aujourd’hui, place à…

Les trois vies d’Antoine Anacharsis d’Alex Cousseau

Ses trois vies, c’est Antoine lui-même qui les raconte. Il vit la première depuis le ventre de sa mère qui porte toujours sur elle le plan du trésor du célèbre pirate Olivier Levasseur. Ses parents sont faits esclaves, Antoine naît dans l’eau, élément de transition pure qui le mène vers le Docteur Blind. Ce dernier va apprendre à son fils adoptif à lire et à écrire, va l’éduquer comme s’il était à lui. La carte qu’il faut déchiffrer comme l’aurait fait le personnage de Legrand dans The Gold Bug  (Le scarabée d’or) d’Edgar Allan Poe les pousse à vouloir partir rencontrer l’auteur chez lui, à New York. Mais avant cela Antoine sera à son tour esclave dans une plantation, aura aussi perdu son ami et père de vue. Il croisera également la route de Phineas Gage et des sœurs Fox, des personnages appartenant à la vraie Histoire et dont les incroyables aventures sont relatées à la fin de l’ouvrage. Baleinier au Cap Horn fait aussi partie des multiples rôles du héros.

Résumer les différentes existences d’Antoine Anacharsis est déjà quelque chose d’époustouflant. Les lire est nettement plus que merveilleux, impressionnant ou extraordinaire. Il s’agit de vivre des aventures uniques, au goût inconnu mais fabuleux, de s’éveiller, de côtoyer la rencontre entre l’Histoire et la création littéraire. Et si toutes ces péripéties sont si saisissantes c’est grâce à la plume posée et très poétique d’Alex Cousseau (Charles à l’école des dragons, Charles prisonnier du cyclope). Doux quand il le faut, un peu plus furieux parfois, magiques du début à la fin, les mots de l’auteur fonctionnent comme une tornade qui aspire le lecteur. Ce dernier revient sur terre avec un éternel et jubilatoire étourdissement à la simple évocation de ce roman. Les trois vies d’Antoine Anacharsis est un récit entre deux mondes, celui du réel et celui de la fiction, un peu fantastique, surtout inattendu et donc quelque peu déstabilisant. C’est justement de là, des sensations exquises qu’il élève, qu’il tient sa dernière et sensationnelle touche, sa perfection.

« Dans mes rêves peuplés de couleur et de lumières, l’Afrique et l’Amérique sont les lèvres inférieure et supérieure d’une même bouche. L’océan est le ventre à l’intérieur de cette bouche. Et je suis dedans et j’attends. J’attends que les lèvres s’écartent pour me montrer. » (Page 78)

Présentation de l’éditeur :
Il s’appelle Taan. Ou Antoine. Ou Anacharsis. Peu importe. Son histoire commence en 1831, sur une petite île nommée Nosy Boraha, dans les mers du Sud. Il est né avec un mystérieux médaillon autour du cou, contenant le plan du trésor de son ancêtre, le fameux pirate Olivier Levasseur, dit La Buse. A la poursuite de ce trésor, il a fait plusieurs tours du monde, il a vécu des aventures extraordinaires, il a rencontré des personnages étonnants. Il a été esclave dans une plantation, voleur à New York, baleinier au Cap Horn. Il a vécu, il est mort et il est né trois fois. Et aujourd’hui ce sont ses trois vies qu’il nous raconte, pour nous prouver que les trésors existent…

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