Policier.
Sortie le 14 avril 2016,
aux éditions Fleuve,
Collection Fleuve Noir.
542 pages.
Été 1980. Le lac de Basse-Misère, dans le sud du Massif central. Un groupe d’adolescents de bonne famille est massacré sur l’îlot où il était parti camper, en marge de la fête du club nautique local. Dans toute la région, l’onde est sismique. Comme un point de bascule irréversible, qui signe la fin d’une époque d’insouciance, et le début du déclin de la vallée.
À Valdérieu, principale agglomération du pays, quelque chose s’est brisé pour toujours. Trente-quatre ans plus tard, le meurtrier supposé croupit derrière les barreaux. Mais à l’université de Toulouse, le chercheur en histoire Marc-Édouard Peiresoles ne croit pas en sa culpabilité. Originaire de Valdérieu, et témoin impuissant du cataclysme alors qu’il n’était que collégien, il décide de retourner sur place, et de reprendre toute l’enquête. Comme on replonge dans ses propres traumatismes. Comme on lève le voile sur trois décennies de non-dits, en grattant le vernis d’une communauté beaucoup moins lisse qu’il n’y paraît. Derrière les fantômes des adolescents disparus, c’est bientôt le lac de Basse-Misère qui se réveille, tel un prédateur endormi. Déjà prêt à engloutir ses prochaines victimes...
Une nouvelle sortie Fleuve et un auteur que je ne connaissais pas, ma curiosité était piquée.
Le style de Christian Carayon est fluide et agréable à lire. Le point de vue à la première personne permet une réelle implication du lecteur dans l'intrigue et surtout de montrer l'ampleur qu'elle prend dans la vie du narrateur.
Je les enchaîne un peu en ce moment, mais c'est encore une fois un roman qui entre dans la vie intime d'un petit village où tout le monde se connaît. J'aime vraiment ce genre de récit qui amène généralement une ambiance particulière, donnant tout son charme à un roman.
Alors, bien sûr, les personnages sont assez nombreux mais l'ensemble des familles sont bien définies et je n'ai jamais eu de problèmes pour reconnaître qui que ce soit.
Marc-Édouard est attachant car on voit que l'enquête lui tient vraiment à cœur malgré son jeune âge à l'époque du meurtre.
J'aurais apprécié d'approfondir un peu plus le personnage de Florie, pour lequel cette soirée au lac a brisé son destin beaucoup trop tôt.
L’enquête est vraiment prenante car la police piétine et est prête à la laisser tomber dans l'oubli.
J'ai été assez surprise par le gros sursaut qui arrive aux ¾ du roman : tout s’accélère d'un coup et on passe d'une ambiance pesante et un rythme lent à celle d'un thriller. Je pense que cela était nécessaire pour relancer le récit qui commençait à s’essouffler mais j'ai trouvé la façon de faire un peu abrupte. Le dénouement qui en découle est étonnant, en tout cas, j'étais bien loin d'imaginer ça en commençant ma lecture.
Le dernier chapitre concernant la vie personnelle de Marc-Édouard est intéressant car il rappelle le lecteur à la réalité.
L'épilogue est construit d'une façon que j'apprécie beaucoup : l'auteur reprend chaque personnage clé pour nous donner quelques détails sur son devenir après le dénouement.
En bref, c'est encore une belle découverte chez les éditions Fleuve. L'enquête est plaisante à suivre, le personnage principal attachant et l'auteur a su rebondir lorsque cela était nécessaire.
Ce roman me permet de participer au challenge gourmand, le vin : «Le vin m'a paru si bouillant que j'ai craint que le verre n'éclate.»
Pour aller plus loin : La bibliographie de l'auteur