Six fourmis blanches de Sandrine Collette

Par Shao69 @shao69

La montagne garde ses secrets

L’histoire :  

D’un côté un « sacrificateur » et de l’autre un groupe de trekking amateur. Leur point commun, la montagne. Deux histoires en parallèles au coeur de la montagne aussi majestueuse que dangereuse.

Dans ces montagnes du nord de l’Albanie, le mal rôde toujours. Dressé sur un sommet aride et glacé, Matthias s’apprête pour la cérémonie du sacrifice. Très loin au-dessous de lui, le village entier retient son souffle. À des kilomètres de là, Lou et ses compagnons partent pour trois jours de trekking intense. Mais, égarés dans une effroyable tempête, terrifiés par la mort de l’un d’entre eux, ils vont devoir lutter pour survivre

Editeur :Editions Pocket – 312 pages | Sortie : 27/01/2016

L’auteur : 
Sandrine Collette est docteur en science politique. Elle partage sa vie entre l’université de Nanterre et son élevage de chevaux dans le Morvan. Elle est l’auteur  Des nœuds d’acier pour lequel elle a obtenu le Grand Prix de littérature policière 2013, d’ Un vent de cendres qui revisite le conte de La Belle et la Bête,  de Six fourmis blanches et de Il reste la poussière.

Mon avis : 

Autant je n’ai pas accroché à son précédent roman Un vent de cendre, autant celui-ci m’a conquis. L’histoire est très addictive et angoissante.

On suit deux histoires en parallèles qui se déroulent en Albanie. Tout d’abord Matthias, « sacrificateur », qui a hérité du don de son grand-père. Il offre une chèvre – concrètement il la balance du haut de la montagne – pour éloigner les mauvais esprits. Il est respecté pour ce don et inspire la crainte quelques fois. Pas autant que le vieux Carche qui a tout du parrain mafieux. Son quotidien est ponctué de toutes ces cérémonies, jusqu’au jour où le vieux parrain lui demande un service, avec tout ce que cela engage. Le futur de Matthias est ainsi lié à ce service et celui-ci ne sera pas sans conséquences hélas.

La seconde histoire nous amène à suivre Lou et son compagnon qui ont eut le plaisir de recevoir une invitation pour tester un nouveau parcours trekking. Ils rejoignent ainsi quatre autres marcheurs, qui sous la direction du guide albanais Vigan, vont partir pour un périple court de 3 jours. Enfin si la montagne le veut bien. Peut-être auraient-ils dû passer par le sacrificateur?

L’auteur nous fait suivre en alternance entre les chapitres chaque histoire, chacune devenant rapidement addictive et stressante. L’auteur donne une dimension attachante à ses personnages, notamment Lou et Matthias. On découvre les réactions humaines face à des situations extrêmes. Les apparentes faiblesses se révélant parfois une force considérable.

Les descriptions sont adaptées au besoin du livre, sans excès qui pourrait nous aussi nous perdre. La qualité du roman vient aussi des réactions des personnages, à leurs choix que l’on pense judicieux mais qui finissent par se retourner contre nous. Et puis il y a cette part de surnaturelle qui rôde entre les mots comme entre les rochers. Est-ce l’imagination, la peur voire la panique qui font prendre conscience de ce qui n’est pas…

En tout cas j’ai vraiment accroché à ce roman. Pour son dynamisme, les pages s’enfilent avec plaisir. Pour son intrigue car bien sûr elle est présente à chaque instant, très bien ficelée, surprenant le lecteur plus d’une fois. Et pour les personnages, attachants, que l’on veut tour à tour soutenir, plaindre, encourager ou encore haïr. Un bon polar qui m’a réconcilié avec l’auteur.

Le style

Dans ce roman on sent un style très affirmé, spontané et sensible de l’auteur. La force qu’elle arrive à donner à ses personnages captive rapidement le lecteur. Elle amène ce dernier à angoisser, à frissonner face à la montagne aussi cruelle et imprévisible que les hommes.

Ma Note : 4/5

Mon petit point positif :

L’originalité de l’histoire et des lieux, l’Albanie. Un roman à glisser dans votre sac sans hésitation.

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