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La suite de A l’abri de la différence
Voici la suite du début du roman A l’abri de la différence, je rallongerai tous les lundis.
Lundi 04
Émilie a bien failli casser sa loi du silence. Elle n’a rien demandé qu’elle sache : ni d’être là, ni nourriture. Être raisonnable ? Mais qu’est-ce qu’elle croit celle-là, et pour qui se prend-elle pour lui parler de la sorte ? Qu’elle s’occupe de ses enfants et qu’elle la laisse tranquille ! Qu’elle la laisse rentrer chez elle où elle acceptera de manger !
Ce n’est pas dans ses habitudes de gaspiller, mais elle ne mangera pas, elle refusera tout ce qui vient d’eux. Son estomac a bien réclamé, mais il s’est vite tu et Émilie est bien déterminée à le faire taire un bon moment. Son cœur a, en général, le dessus sur son corps. Quand elle décide, le reste suit. Sa force de caractère lui permet de tenir ce qu’elle décrète, tant que le cœur y est.
Lundi 11
Les femmes sont de retour et débarrassent la table. La vaisselle est placée dans des bassines et à l’ancienne, elles descendent vers le bas de la grotte où elles trouvent une rivière souterraine. Quelques hommes les éclairent. L’eau est froide mais bien utile. Fatigués par la journée, les nouveaux habitants du lieu agissent en silence, l’esprit sûrement hors de ces murs. Les gestes sont rapides et efficaces, les tâches bien réparties… Une qui lave, l’autre qui essuie, une dernière qui range, un vrai travail d’équipe comme si elles se connaissaient depuis toujours. Très vite, les femmes sont prêtes à remonter. De nouveau, les hommes les encadrent avec la lumière et le petit groupe entame sa remontée vers la pièce principale.