Présentation
Une jeune femme reprend ses esprits sur un banc sans se rappeler ni de son nom ni de ce qu’elle fait là. Menant l’enquête tant bien que mal, elle tente de recouvrer la mémoire et de retrouver son identité. Mais que va-t-elle découvrir ? Un passé romanesque fait de drames et de romances ou l’existence banale d’une femme ordinaire ? Et dans ce cas, saura-t-elle devenir quelqu’un après avoir été quelconque ?
Avis
Ravie de retrouver Pénélope Bagieu que j'avais connue grâce à son blog puis grâce à son personnage de Joséphine, j'ai continué de suivre ses créations et aujourd'hui je peux enfin me plonger dans ce roman BD dont le thème n'est pas évident à première vue, le titre n'indique rien de spécial et le début de l'histoire bien que prenant ne donne aucun repère sur un éventuel dénouement car cette fameuse page blanche est une offre de nouveau départ.
Station Mongallet, une jeune femme reprend ses esprits, elle est assise sur un banc mais ignore ce qu'elle fait là, d'où elle venait et qui elle est. Une amnésie qui pourrait n'être que temporaire et dû à un choc probablement, la seule chose qu'il reste à faire est de chercher qui elle est et c'est en fouillant son sac qu'un début de réponse s'offre à elle: une carte d'identité son nom est donc Eloïse Pinson, une adresse et bien sûr des clés il lui suffit donc de prendre le métro et de rentrer chez cette Eloïse mais quel chemin prendre? Ce ne sera qu'un obstacle parmi d'autres: le digicode de l'entrée de l'immeuble, l'étage, qu'y a t-il derrière la porte? C'est d'ailleurs un passage intéressant de cette BD car Eloïse s'imagine tout un tas de choses: un mari l'attend t-elle? Ou un enfant? Des malfaiteurs venus la kidnapper? Rien d'aussi passionnant, juste un chat qui meurt de faim.
Nous suivons donc Eloïse dans sa quête d'identité, elle ignore ce qu'elle aime ou même si elle a des amis, manque t'elle à sa famille? a t'elle un petit ami ? Cette histoire attire le lecteur comme un aimant car dès le début nous ne savons nous-mêmes rien de cette jeune femme, l'histoire débute sur une amnésie, cette sorte de Jane Doe devient une héroïne alors que le récit débute à peine. Nous apprenons qu'elle est libraire et j'ai d'ailleurs adoré cette double page montrant des clients avec leurs questions ahurissantes et le nom de Marc Levy revenant sans arrêt.
Mais au-delà de l'humour de la situation rendu étonnant grâce aux scènes délirantes dessinées par Pénélope Bagieu, c'est le thème de la recherche de soi-même et la façon de se forger sa propre personnalité qui est au coeur de cette BD, à force de vouloir faire et aimer ce que tout le monde fait et aime on s'efface dans la masse, on n'est plus personne, je n'ose d'ailleurs pas faire le rapprochement avec l'achat compulsif du dernier Marc Levy de ces lecteurs: achetons le puisque tout le monde l'achète, lisons ce que tout le monde lit, écoutons et regardons tous du même côté pour ne pas paraître déconnecté.
Au final Eloïse décide d'arrêter de chercher qui elle a pu être et d'être celle qu'elle veut être, à quoi bon chercher ce que ton esprit refuse de se rappeler puisqu'on t'offre une page blanche sur laquelle écrire ta nouvelle vie.
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