Sansonnets, un cygne à l’envers – Pierre Thiry

Couverture Sansonnets, un cygne à l'envers

Résumé :

« Ces cent sonnets ont été écrits un peu n’importe quand, lorsque j’avais du temps : à l’arrêt d’autobus, sur le quai de la gare SNCF, dans un train, sur une terrasse de café, dans une salle d’attente, sur un coin de table durant un repas ennuyeux, dans ma cuisine, dans mon bureau, dans un magasin de chaussures, en attendant mon tour à La Poste, en discutant avec ma coiffeuse, en attendant un dessert au restaurant, en marchant en forêt, en essayant une nouvelle chemise, en lisant un livre, en marchant sous la pluie, en savourant un concert, en rêvant au sourire chaleureux de la meilleure des amies, en écoutant converser les sansonnets au-dessus de l’étang des cygnes… Où mènent-ils ? Vers la recette de… De quoi ? Ouvre, explore et tu verras. »

Mon avis :

Je tiens tout d’abord à remercier l’auteur, Pierre Thiry, de m’avoir contacté pour me proposer un partenariat. D’ailleurs, j’avais déjà mis ce livre dans ma wish-list sur Livraddict il y a quelques temps, suite à la chronique de La Librosphère qui m’avait vraiment donné envie de découvrir ce recueil de sonnets. C’est donc avec une très grande curiosité que je me suis lancée dans ce livre.

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Je dois vous avouer que j’ai été un peu déçue. Pas déçue par le recueil lui même car il est simple, frais, léger et agréable à lire. Non, en fait j’ai été déçue de moi-même car je ne suis définitivement pas bon public pour la poésie. Ma devise est pourtant de ne laisser aucuns genres de côté, je ne me ferme aucunes portes. C’est pour cela que j’ai acceptée de chroniquer « Sansonnets, un cygne à l’envers ». Le problème est que, la licence poétique, ce n’est pas mon truc. Par exemple, les sonnets 62 à 66, traitent tous d’un même sujet. La plupart des mots sont repris, les mêmes rimes, le même rythme… Seul l’ordre des vers changent (ainsi que quelques mots) et cela m’a vraiment déstabilisée. J’avais appréciée le sonnet 62, j’ai été surprise en lisant le 63, un peu perplexe en lisant le 64 et carrément lassée en lisant le 65 et le 66. Pourtant, j’imagine bien que si Pierre Thiry les a écrit, c’est qu’il y a une bonne raison! C’est juste que… je ne saisis pas l’intérêt.

Car ces vers sont faits pour sonner un peu timbrés.
Je n’avais d’autres choix que de les imprimer.

Je ne l’ai pas fait pour qu’un jour ils soient primés.

En réalité, ma seule expérience du poème reste celle que j’ai eue au lycée et… quand vous tombez sur la poésie au bac de français écrit mais aussi à l’oral, vous êtes un peu dégoûtés je dois dire. Ah Rimbaud, et ton poème Voyelles, comme je vous ai maudits! (Dommage pour moi, un des sonnets présents dans ce livre rendait justement hommage à ce poème…) Donc, si j’étais curieuse de découvrir cet ouvrage, c’est parce que je n’en lisais que des chroniques élogieuses, et on me promettait que je renouerai avec la poésie.
Il est vrai que certains sonnets sont vraiment très beaux. J’ai particulièrement aimé le dixième, Complainte mais aussi le soixante-seizième Les liaisons hasardeuses. Certains m’ont bien fait rire comme le seizième, Le Señor Sonéklacique. D’autres, je dois le dire, m’ont impressionnés ! Par exemple, Lipo Lapin n’aime pas les oeufs. Je ne vous en dis pas plus sur le contenu de ce sonnet mais vous risquez d’être surpris. J’ai aussi beaucoup aimé la deuxième préface (rédigée sous la forme d’un sonnet, bien sûr). Enfin, quelle bonne surprise de retrouver Marilyn Monroe sous la forme d’une grenouille dans un des poèmes! Je crois vous avoir déjà dit ici que je ne la portais pas vraiment dans mon coeur😉 (Cependant, ce seizième poème se nomme Maryline et la grenouille. Je n’avais jamais vu son prénom avec un -e à la fin, est-ce une version « francisée » ?)

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En fait, le véritable atout de cet auteur est qu’il sait manier les mots. Il est très doué pour les jeux de mots, certains sont plus subtils que d’autres mais on prend toujours du plaisir à les déchiffrer. Mais son style d’écriture reste toujours simple. Ce n’est pas de la poésie classique pour laquelle on doit passer deux heures sur un vers pour en comprendre le sens profond. Ici, on saisit tout de suite l’essentiel car le vocabulaire employé reste très compréhensible. Il en est de même pour les tournures de phrase, on reste dans quelque chose de très simple.
En revanche, si je pouvais apporter une petite critique, ce serait sur l’usage d’onomatopées. L’auteur en utilise à plusieurs reprises et pour moi cela casse un peu le côté poétique. Un poème, quand il est bien écrit, est tout de même censé apporter de l’émotion. Donc c’est un peu dommage quand il est bourré d’onomatopées, ça fait retomber toute l’émotion, enfin, d’après moi (c’est le cas d’un sonnet dans le recueil).
Autre petite critique, il y a un peu de répétitions au niveau des rimes. L’auteur utilise souvent les même mots pour faire rimer ses vers. Mais je pense que ceci ne sera pas gênant si vous lisez les sonnets dans un ordre quelconque. Voulant rester très « puriste » j’ai lu les sonnets dans l’ordre où l’auteur les a placés, mais je pense que ce recueil peut être encore plus appréciable si vous y piochez un poème de temps en temps.

Ses longues jambes et sa silhouette fragile
Étaient celles d’une danseuse juvénile.

Était-elle ivre ? ou droguée ? ou désespérée ?
Que cherchait cette ballerine chavirée ?

L’auteur nous présente aussi une postface à la fin (écrit en prose !) dans laquelle il nous présente comme un petit historique du sonnet. C’est plutôt intéressant et enrichissant. Et c’est en lisant cela qu’on se rend compte que notre culture de la littérature française (du moins la mienne) est assez pauvre!

En bref, voici un recueil de sonnet très simple à lire. Il vous réconciliera sûrement avec la poésie (si cela n’a pas fonctionné avec moi, je crois que c’est parce que j’ai trop d’a priori sur ce genre littéraire…) et vous fera redécouvrir des petites choses du quotidien sous une jolie forme. Je remercie une nouvelle fois Pierre Thiry pour m’avoir envoyé un exemplaire de ce livre.
Je compte retenter l’expérience avec un recueil de poésie (pas tout de suite…) parce que je suis plutôt du genre coriace et que je n’abandonne pas aussi vite. Qui sait ? Peut-être que je redécouvrirais un jour Sansonnets, un cygne à l’envers d’une autre façon et que je vous en ferais une chronique très élogieuse ?

Note : 13/20
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L’inattendu finit par survenir
Savourer le temps petit à petit

Dévorer la vie à plein appétit
Sans s’inquiéter des drames à venir