Dans ce livre, l'auteur propose de nous narrer l'enfance et l'adolescence de Marcus Goldman, bien avant l'affaire Harry Québert. L'intrigue commence alors que Marcus a une trentaine d'année, déjà un bouquin derrière lui. Il décide de raconter son histoire ainsi que celle de sa famille: les Goldman. Il y a donc sans cesse des allées et venues entre le passé et le présent ce qui permet de mettre en lumière pas mal de choses avec le regard d'adulte du narrateur.
Car Le Livre des Baltimore c'est d'abord une histoire sur l'enfance perdue, cette période bénie de jeux et de complicité que regrette tant Marcus. Il nous raconte sa famille avant le Drame. Il y a d'un côté les Goldman de Baltimore, immensément riches, beaux, généreux à qui tout réussit. Hillel le cousin de Marcus est un vrai génie; quant à Woody, le " cousin " d'adoption, il est fort et beau comme un dieu grec. De l'autre côté, il y a les Goldman de Montclair: les parents de Marcus gagnent beaucoup moins d'argent, vivent dans une petite maison. Marcus se décrit comme un gamin raisonnable, ni bon ni mauvais en classe.
Le narrateur nous narre avec délice la joie qu'il avait de retrouver ses deux cousins de Baltimore, leur complicité, leur pacte d'amitié et leur amour commun pour Alexandra, une voisine. Marcus évoque le passé avec nostalgie et parfois avec regret. Le lecteur imagine sans peine la joie de ces cousins qui font les 400 coups et qui se baptisent le Clan des Goldman. On suit leu vie depuis l'enfance jusqu'à l'université avec beaucoup d'intérêt.
En filigrane, Marcus nous parle sans cesse du jour du Drame qui a mis un terme à cette période bénie de la vie où tout semblait accessible. Le roman tourne autour de cette fameuse journée, point d'orgue du livre qui offrira au lecteur un regard désabusé et anéanti sur sa vie.
Tout au long de son roman, l'auteur cultive savamment son suspens, mettant parfois le lecteur au supplice de savoir ce qu'il s'est passé durant cette fameuse journée du Drame.
L'écriture de Joël Dicker est toujours aussi entraînante et agréable à lire. Mon seul bémol concerne certains dialogues que j'ai trouvé " trop faciles ", un peu bateau. Le roman nous entraîne à cent à l'heure dans la vie des Goldman laissant peu de répit au lecteur.
Joël Dicker offre une fois de plus un roman brillant et addictif. Il prévoit un troisième tome pour clore sa saga des Goldman. J'ai hâte!